samedi 1 décembre 2012

LIBERTÉ D'EXPRESSION : CES VÉRITÉS QUI DÉRANGENT LE NOUVEL OBS

"Le mariage est avant tout l’union d’un homme et d’une femme, destinée à fonder une famille". Ce rappel sémantique aux fondements anthropologiques et historiques (Littré, Dictionnaire de l'Académie française, Petit Robert) a semblé bousculer la conception libertaro-socialiste d’une journaliste du Nouvel Obs que je ne nommerai pas. Verdict : "nous ne pouvons pas accepter votre contribution". La désinformation décomplexée !

A-t-elle censuré (moins politiquement correct que "modéré" mais plus exact) mon article consciemment, afin de ne pas déplaire à sa hiérarchie ? Ce serait d'ailleurs étonnant de la part d'un prétendu véhicule de tribunes libres et éclectiques. Elle s'en défend, évidemment, prétextant "un débat sensible" qui réclame davantage de prudence et de faits circonstanciés (on a l'impression de trahir un secret d'Etat ou d'asséner un propos aux conséquences lourdes pour la nation française, voire pour la galaxie !). Mais peut-être l’a-t-elle rejeté selon des mécanismes inconscients, tous ces journalistes conditionnés et formés à la pensée de gauche, n’ayant même pas besoin d’être recadrés pour servir l’oligarchie.

Certaines vérités de bon sens deviennent trop dangereuses ; la lessiveuse médiatique, à fortiori celle qui constitue le relais officiel du pouvoir, est alors là pour jouer son rôle de Pravda, en lavant les consciences, en filtrant et en bloquant systématiquement les tribunes susceptibles de contrarier les idéologies et projets de ses commanditaires. Cette même personne n'en était pas à son coup d'essai, elle qui refusa mon article affirmant que Marine Le Pen pouvait arriver au second tour de la présidentielle. Au nom des sacro-saints sondages !

En réalité, elle n’accordait d’importance aux sondages préélectoraux que parce qu’ils étaient favorables à son champion Hollande. Autrement, elle en aurait relativisé la portée ("Oh les sondages, on leur fait dire ce qu’on veut, et puis ils peuvent se tromper comme ce fut le cas en 2002 !"). Les chiffres restent un outil privilégié de manipulation sophiste ; le journaliste partial et de mauvaise foi un artisan des victoires électorales. Ce cas concret illustre très bien l’emploi tendancieux, à tous les niveaux, d’enquêtes reprises en boucle pour habituer l’opinion à la configuration classique gauche vs droite, décourager les scénarios alternatifs en les taxant de fantasme, et permettre finalement aux sondages de contribuer largement au résultat du scrutin. Tout cela est vieux comme le monde, et nous sommes, je le constate autour de moi, de moins en moins dupes.

jeudi 22 novembre 2012

VERS UNE COERCITION ACCRUE DE L'OFFRE DE TRAVAIL ?


Mon courriel du 21 novembre 2012 à RMC, lu à 6h50 par Jean-Jacques Bourdin. Thème : "Faut-il que la France, à l'instar de l'Allemagne, contraigne davantage les chômeurs à prendre les emplois qu'on leur propose ?"

lundi 19 novembre 2012

ÉLECTION DU PRÉSIDENT UMP : MOI J'AI DIT PRIMAIRE, COMME C'EST PRIMAIRE

Après s’être gaussée des irrégularités du congrès PS de Reims (2008) et avoir applaudi sportivement la primaire socialiste de l’an passé, l’UMP se devait d’être exemplaire dans l’élection de son président. "A droite aussi on peut être démocrate,et on va le montrer !", pensait-on, confiant. Trop confiant. Car les deux candidats en lice, Jean-François Copé et François Fillon, n’auront réussi qu’à se ridiculiser en revendiquant chacun précocement la victoire, le tout entre deux suspicions de fraude (Nice en particulier), qui s’évanouirent d’ailleurs comme par enchantement.

Copé casaque « décomplexée » fut le premier à grimper sur le podium, suivi de près par Fillon casaque « modérée ». Peut-être dopé aux pains au chocolat et visiblement fâché avec le protocole électoral, Jeff accomplit l’impensable : anticiper le verdict de la COCOE (non comestible, c'est la commission électorale qui est censée officialiser le résultat et recompter en cas de litige). Coup d'état ! Crime de lèse-légitimité ! Sortez le carton rouge, monsieur l'arbitre ! Le rejeton spirituel de Chirac et Sarkozy se révéla plus Bonaparte (voire Napoléon) que le président sortant, en s’autoproclamant vainqueur de l’élection au nez et à la barbe sidérés du camp Fillon.

Ses rivaux dénoncèrent à demi-mot une opération de communication pour ne pas dire de manipulation : "C'est comme si dans une élection présidentielle n'importe qui pouvait se déclarer vainqueur (...) Ce serait suspect", lança la porte-parole de campagne fillonniste, Valérie Pécresse, abasourdie et un brin énervée, en pleine joute technique avec le copéiste Franck Riester sur BFMTV. Mazerolle, malicieux, en profita pour tancer cette bande de cancres thermophiles : "La réforme scolaire est effectivement nécessaire, car à l'UMP vous ne savez pas compter !"

En résumé, une soirée d’embrouilles, de propos acides maugrées à droite,et encore à droite, ping-pong empoisonné entre les uns et les autres. Ridicule, pas sérieux, et surtout suicidaire pour un mouvement qui s’était déjà vu ravir tous les pouvoirs au Parlement et dans les régions. La gauche n'en demandait pas tant. Marine Le Pen non plus. A l'heure actuelle, le résultat n'est toujours pas connu, l'UMP possède donc deux présidents pour le prix d'un. Alors les gars, que se passe-t-il quand, en pleine guerre des chefs et des clans, deux partisans de la méthode Coué s'affrontent ? On tranche le noeud gordien par la méthode Couac ?

Pas encore élu, le nouveau président de l'UMP est déjà affaibli. On ne change pas une formule qui perd, finalement.

samedi 17 novembre 2012

DÉCRYPTAGE : POURQUOI LE SYSTÈME VEUT POLIR L'IMAGE DE LE PEN

La gauche qui a tous les pouvoirs, politiques et médiatiques, avance ponctuellement des pions pour discréditer ou au contraire faire monter le Front national, comme le fit Mitterrand. Il semblerait ainsi que le livre Le Pen, une histoire française de Péan et Cohen, qui réhabilite partiellement Jean-Marie Le Pen (notamment en doutant de ses actes de torture présumés en Algérie), réponde à ce dernier objectif : flatter l’électorat du parti frontiste pour diviser la droite. Mais pas seulement.

En pleine campagne pour la présidence de l’UMP, cette stratégie revêt un autre intérêt pour nos gouvernants et leurs auxiliaires : inciter les militants pro-Copé à se détourner de leur champion et à prendre leur carte au FN, libérant la voie au Hollande de droite, Fillon. En choisissant le député de la seconde circonscription de Paris comme adversaire principal en 2017, la gauche pérennise la structure et les codes traditionnels de l’échiquier politique français, composé d’une gauche modérée (ou "molle" diront certains), d’une droite modérée, et d’une soi-disant menace fasciste en embuscade, contre laquelle l’union sacrée des républicains sera alors possible et requise.

Le livre qui se veut "la première enquête sérieuse et sans parti pris sur Le Pen et les siens" (dixit l'éditeur Laffont) complète l'oeuvre de normalisation du FN en prêtant à son fondateur des aventures homosexuelles. Ce piège est là soit pour l'inciter à s'en défendre violemment (auquel cas il sera taxé d'homophobie), soit pour montrer que, sous ses airs réactionnaires, traditionnels et virils, ce parti, plus délicat qu'on ne l'aurait imaginé, est bien ancré dans son époque et donc parfaitement respectable.

mercredi 14 novembre 2012

AFFAIRE MERAH : DU RÉCIT MENSONGER A L'ISLAMOPHOBIE BANALISÉE

Comme nous l’avons déjà suggéré ici au début de l’affaire, Mohamed Merah n’a certainement jamais existé tel qu’on ne le présente. Les faits mêmes suffiraient à étayer cette hypothèse. Après la soi-disant confession du tueur de Toulouse, la mise en avant opportune dans les médias d’une sœur hystérique et d’un frère progressiste, Abdelghani (déluge d’interviews, livre-témoignage à charge contre un substrat familial prétendument inculte et antisémite), sert là encore à crédibiliser le récit, à défaut d’avoir capturé vivant Merah. Compenser l’absence de dépouille du mini Ben Laden français pour couvrir les services et parachever le plan de diabolisation de l’islam, nécessite de cultiver le mirage sur le long terme.

Dans ce processus, le FN et les identitaires qui pensent se démarquer, ne font que tenir le rôle que le système a voulu pour eux. Copé et une partie de la gauche laïcarde feignent de dénoncer l'islamation plus fortement que naguère, afin d'inciter les patriotes et nationalistes à radicaliser leurs positions jusqu’à l’amalgame et la caricature de l’Oumma. Ainsi, les coups de force qui se croient subversifs, tels que les occupations de mosquées, évitent surtout aux partis républicains traditionnels de faire le grand écart idéologique et, accessoirement, de salir leurs mains et leur conscience.

Au final, cet unisson médiatico-politique instaure un climat ambiant suffisamment délétère, psychotique, et islamophobe, pour occulter l’incapacité des partis politiques à résoudre la crise économique ainsi que ses vrais responsables.

mardi 13 novembre 2012

HOLLANDE : SA DÉCLARATION DE GUERRE CONTRE LA SOUVERAINETÉ SYRIENNE

Suite de l'indignité nationale. Durant sa première conférence de presse, le mardi 13 novembre à l'Elysée, François Hollande aura confirmé le peu d'estime qu'il a pour la souveraineté des peuples, signifiant en creux que la France s'apprêtait à réarmer les mercenaires djihadistes illégitimes et à préparer une issue libyenne à la crise en Syrie : « J’annonce ici que la France reconnaît la coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement de la Syrie démocratique permettant d’en terminer avec le régime de Bachar al-Assad. »

jeudi 8 novembre 2012

NETANYAHU "EN MEETING A TOULOUSE", "PAS CORRECT" (FRANÇOIS HOLLANDE)

"Netanyahu était venu faire campagne en France on le savait. Son déplacement était prévu en deux temps à Toulouse, recueillement puis discours [...] Comme j'étais là, il a un peu resserré son discours, mais ce n'était pas bien de transformer cette cérémonie en meeting électoral [...] Il n'a pas été correct" (François Hollande, 4 novembre 2012, dans l'avion vers Beyrouth, propos recueillis par Le canard enchaîné et confirmés par l'AFP).

Si même l'Indolent de la République le dit, au risque de se brouiller avec son allié hébreu et de passer pour un antisémite... On attend avec impatience la réaction du CRIF, de Bernheim et de la diplomatie israélienne...

Après Obama et Sarkozy qui déclaraient en off en avoir marre de Netanyahu, voilà Hollande qui leur emboîte le pas après seulement 6 mois de mandat. Ça promet !

jeudi 1 novembre 2012

TOULOUSE : COMMÉMORATION D'UN DRAME NATIONAL OU... COMMUNAUTAIRE ?

Cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat de Toulouse (1 novembre 2012).

Question : pourquoi faire d'une tragédie nationale ayant meurtri des Français athées, des catholiques, des juifs et des arabes, un drame spécifiquement juif, commenté par Netanyahu et accompagné de prières en hébreu par des rabbins ? Le tout devant les représentants de notre république française laïque (le Président Hollande et Peillon le ministre de l'Education nationale), qui devinrent pour l'occasion de simples invités de marque... Les journalistes d'itélé, gênés aux entournures, eurent du moins l'honnêteté intellectuelle de s'interroger sur le mélange des genres politique-religieux, incompatible avec les règles d'un Etat laïque, et sur l'instrumentalisation politique de ce recueillement par un Netanyahu en quête d'alliés sur le dossier du nucléaire iranien.

Le Premier ministre israélien, décidément à l'aise comme chez lui, clôtura cette commémoration transformée en meeting par un chant en hébreu "Israël vivra", un hors sujet indigne. Mais au fait, aurait-il accepté la réciproque, c'est-à-dire que l'exécutif français entonne la Marseillaise dans son pays ? J'en doute. L'hospitalité française a beau être proverbiale, elle a aussi sa limite : le ridicule.

mardi 30 octobre 2012

L'AVENIR DU FN : UN PARI ÉTAYÉ PAR DES FAITS

Le FN sera absorbé par la droite et non l’inverse. Au mieux, et comme le prédisait Zemmour, une fusion se réalisera, qui estompera ce qu’il restait encore de différences au parti frontiste en voie de normalisation. Je disais, dès mars, que la surenchère « islamophobe » était une lame de fond qui nuirait au bateau Marine et la ferait échouer à la présidentielle. L'histoire me donna raison. Car en dépit du relatif enthousiasme affiché par ses cadres le dimanche 22 avril, les résultats du FN, en progression médiocre au regard des scores de 1995 et 2002 (même pondérés par la participation), furent finalement décevants compte tenu de la concurrence incroyablement inefficace et impopulaire (désamour record pour le Président sortant, challenger moqué au sein de son propre camp, candidats de micro-partis sans moyens ni projet décent).

Pour ce qui est de la suite des réjouissances, Florian Philippot ne restera pas dans cette physionomie du FN mariniste. Soit il le quittera pour s’allier à Dupont-Aignan, moins sectaire et plus cohérent sur la manière de combattre le véritable ennemi, soit il créera, comme Bruno Megret avant lui, un mouvement dissident pour s’affranchir d’une dynastie Le Pen (Jean-Marie, Marine, Marion) qui bloquera son ascension personnelle et lui refusera à coup sûr la présidence du parti.

lundi 29 octobre 2012

LA VÉRITABLE RAISON AUX INSULTES PUBLIQUES DE MÉLENCHON ENVERS UN SYMPATHISANT FN

Quelle mouche a donc piqué Mélenchon pour qu'il s'énerve ostensiblement contre un citoyen, fût-il de sensibilité FN ? On sait son penchant pour l'outrance dès qu'une caméra se présente et il est le premier à reconnaître non sans malice qu'il "manipule" les médias et qu'il aime la comédie. Mais de là à traiter sur un marché un citoyen de "gros imbécile" et de "crétin"...

Sa colère admet vraisemblablement trois principales causes : montrer qu’il incarne le seul véritable camp populaire et populiste, rassurer sur ses alliés sur sa combativité face au FN (facile quand on est entouré de gardes du corps), inciter ses sympathisants à l’imiter et à ruer sans crainte dans les brancards du parti frontiste.

Ainsi, son rôle objectif dans le théâtre politique hexagonal est encore et toujours de compléter à gauche l’œuvre de division interconfessionnelle et raciale de Copé, en poussant les sympathisants des deux partis dits « extrémistes » à s’entre-déchirer. En empêchant les couches populaires de prendre conscience de leurs ennemis communs, banksters et technocrates européens, puis de s'unir contre eux, il sert le système et pérennise l’idéologie ultralibérale.


Mélenchon très agressif envers un sympathisant... par warrant

jeudi 16 août 2012

MARIAGE GAY : PITIE POUR LES PRISES MÂLE ET FEMELLE !

Je ne suis pas favorable au mariage homosexuel, non pas parce que je serais catholique croyant pratiquant, non pour une question de morale, mais pour une question de logique.

Prendre le meilleur de chaque époque, ne signifie pas oublier le sens des mots et des actes. Une société qui ne regarde pas devant elle, s'essouffle ; une société qui oublie ses traditions meurt. Par définition, le mariage ne consacre pas seulement l’amour entre deux êtres (ou alors nous serions tous polygames, et mariés à nos amis, à nos parents), mais les retrouvailles terrestres de deux moitiés. Qu’on y croit ou non, n’en change pas la valeur sémantique : le mariage c’est la connexion spirituelle et physique établie entre « une prise mâle » et « une prise femelle ». Deux prises mâles ne permettent pas une connexion, pas plus que deux prises femelles. 

Une célébration de l’amour ? On n’a pas besoin de se marier pour se prouver mutuellement son amour et vivre ensemble, et il faudrait être naïf pour penser que le mariage gay réduirait le clivage entre les différents types d’union, ou que cela dissuaderait les hétéros de se répandre en lazzis à l’encontre des homos. Dans l’inconscient collectif, les époux homos continueraient à être perçus comme des « couples de seconde zone », et on peut aisément imaginer les conversations : « Qui ? Roger et son mari ? Non, je ne te parle pas d’eux, je te parle d’un vrai couple… »

Une recherche d’équité républicaine ? Le PACS existe, aussi perfectible soit-il. Par ailleurs, pour naître et grandir avec un minimum de repères affectifs, sociaux et anthropologiques, un enfant a besoin d’un père et d’une mère. A force de poursuivre partout une soi-disant « tolérance » (terme impropre), notre société se nivelle et, paradoxalement, nie ses différences et sa richesse. Ce doit être ça le progrès…

mardi 14 août 2012

100 JOURS DE HOLLANDE : DÉJÀ L'ABDICATION ET L'EXIL

Au lendemain de la nuit d'émeutes à Amiens (plusieurs policiers blessés), le bon président Hollande nous a fait l'insigne honneur d'interrompre durant quelques minutes ses congés payés, pour réaffirmer sa volonté "ferme" de lutter contre la délinquance. Son arme ultime ? Manuel Valls, le chasseur de Roms sur les traces de son prédécesseur UMP Claude Guéant. Rien de neuf en somme. "Paroles, paroles". Napoléon avait choisi l'aigle pour le représenter, le peuple choisira bientôt le coucou pour figurer le "règne de Normal Ie", dont les promesses criées sonnent comme des suppliques affamées aux travailleurs Français : "Nourrissez-moi s'il vous plaît ! Payez-moi mes vacances !" Le changement ? Jamais, probablement. Mais ce qui est sûr que c'est que la rentrée sociale pourrait bien annoncer un nouveau slogan tacite : "La déception, c'est maintenant !"

lundi 23 juillet 2012

HOLLANDE ET LA RAFLE DU VEL' D'HIV : LES AMALGAMES ET L'AUTO-FLAGELLATION DES TRAÎTRES A LA NATION

C'est donc hier matin, durant la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv que le président français François Hollande a décidé d'inscrire ses pas dans ceux de son prédécesseur Corrézien, Jacques Chirac, en se livrant à un exercice expiatoire assumé. Trop bien assumé selon de nombreux observateurs.

"Ce qui s'est passé les 16 et 17 juillet 1942 à Paris, c'est un crime qui a eu lieu en France, commis par la France", asséna-t-il lors de son allocution officielle. Un amalgame implicite entre le gouvernement français collaborationniste et les résistants, que n'a pas manqué de dénoncer le gaullien Henri Guaino sur RMC : "cette France n'était pas ma France. Ma France c'est celle de Londres (...) Peut-être que M. Hollande se sent plus proche de la France des notables apeurés qui se sont précipités à Vichy après l'armistice ?" Hollande n'aurait peut-être pas été pétainiste, mais il n'est déjà plus tout à fait mitterrandien. Car au-delà de la distance volontairement prise avec "l'ère Sarkozy" par son rapprochement personnel et idéologique avec Chirac, c'est avec l'autre François que l'actuel chef de l'Etat règle ses comptes historiques.

Le but  de la manoeuvre est double. D'abord, satisfaire certaines communautés et associations influentes qui, redécouvrant le passé ambivalent et trouble de Mitterrand, s'étaient offusquées de son refus de pénitence collective. Ensuite, les rassurer dans un présumé contexte de résurgence de l'antisémitisme en France. Hollande et Valls, son fidèle affidé de l'Intérieur, tous deux sionistes sans nuance, sont à la vérité aussi peu philosémites que ne l'étaient Clémenceau et Zola dans l'affaire Dreyfus.

Ils sont en revanche suffisamment opportunistes pour trahir la mémoire de la France qui résiste, et bafouer son honneur dans des amalgames tribaux et essentialistes qui n'ont rien à voir avec l'esprit et la lettre de notre République. Ce sont les mêmes qui stigmatisèrent Roger Garaudy, ancien résistant (sans francisque, lui), anti-stalinien, ami de l'Abbé Pierre, mais qui eut comme seul tort dans sa vie d'avoir fustigé la politique israélienne. Ce sont encore ces radicaux-socialistes zélés et lâches, qui, en service commandé pour le président du Crif, sont prêts à oublier toute mesure et raison, en amalgamant systématiquement les judéo-critiques, les antisionistes et les antisémites.

Comme nous l'avions prévu, François Hollande a précocement démontré qu'il n'incarne pas l'esprit universaliste, rationnel et éclairé français, pas plus qu'il n'aime un pays dont il est pourtant censé porter la voix dans le monde. Finalement, Hollande, c'est la France qui rampe, lèche servilement ceux qu'il identifie comme ses maîtres, veut oublier Mitterrand lorsque cela l'arrange et supplie pour sa propre rédemption, à défaut d'oeuvrer pour la nôtre.

lundi 9 juillet 2012

MOHAMED MERAH : "LA MORT JE L'AIME COMME VOUS AIMEZ LA VIE" (DOCUMENT SONORE MADE IN TF1)

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Alors que l'opinion n'en parlait plus, que certains l'avaient presque oublié, voilà que TF1 exhume le cas Merah, du fin fond de la torpeur estivale et des creux d'audience du début juillet (ceci explique peut-être cela, audimat oblige).

Rentré d'une balade dominicale hier soir, je me mets devant la télévision peu avant 20 heures et allume France 2. Actu pauvre, un fait divers en boîte de nuit ouvre la messe de Laurent Delahousse. Je zappe sur TF1 et, ô stupeur ! Chazal annonce un soi-disant enregistrement inédit du tueur de Toulouse et Montauban. Le son est d'une qualité médiocre, gâché par du souffle et du bruit de fond, mais suffisamment précis pour entendre le timbre déterminé autant que le langage bafoué ribériste, caricatural d'un beur djihadiste que les médias tiennent à tout prix à nous vendre. Les "wesh t'as vu" fricotent avec des fautes de syntaxe en rafale. Emmanuel Chain producteur de l'émission Sept à huit dans laquelle un extrait a d'abord été passé, explique ce choix de diffusion, qui semble inutilement polémique et blessant pour les familles de victimes, par la nécessité d'informer et de lever les doutes qui planaient encore sur cette affaire (tu m'étonnes !)

Lorsqu'on lui en demande davantage, l'homme se réfugie derrière une autre priorité journalistique : le secret des sources. Commode. Le document est circonstancié au minimum, n'ayant de valeur que si l'on en accorde aux propos du retranché. N'importe qui aurait pu finalement se faire passer pour Merah, imiter grossièrement un accent de maghrébin et feindre le cynisme comme dans le présent document. "Un enregistrement exclusif fourni par TF1". Connaissant le passif de la première chaîne française en matière d"'investigations sérieuses" on est effectivement en droit de se poser des questions sur son authenticité et sa finalité.

Tout peut être vendu aux consommateurs français, ce sont de bons clients, d'autant que "plus le scoop est gros plus il passe". L'important pour les médias est de fournir un récit auxquels une majorité de téléspectateurs "gogos" non seulement pourra adhérer mais désirera sincèrement adhérer. Pour celui qui veut y croire, l'échange téléphonique, véritable immersion dans un film de truands à l'américaine, aurait donc eu lieu durant les 32 heures de siège avec un ancien contact policier de Merah. La police des polices a d'ailleurs ouvert hier une enquête afin de découvrir dans quelles conditions cet enregistrement confidentiel a pu ainsi fuiter.

Simple recherche d'audimat ? Pas sûr. Un autre motif idéologique et politique existe. Dis-moi qui est derrière TF1 et le Figaro (qui a rapidement mis en ligne sur youtube des extraits du dialogue), et dis-moi quels sont leurs intérêts face au "monde arabo-musulman grand public" et je te donnerais la réponse. Jean-Jacques Bourdin s'est lui aussi empressé de diffuser à 7h10 sur RMC les moments clés de la conversation. En se justifiant immédiatement : "Cela fera taire les théories du complot qui se sont développées depuis mars, sur une éventuelle manipulation policière ou une responsabilité d'Israël (...) C'est la preuve que Merah a bien existé et qu'il n'avait vraiment rien d'admirable". Les médias essaient de nous vendre un début de psychose antisémite en France en continu depuis trois mois, et ce testament phonique ressemble à un parachèvement, la fermeture de la boucle. Seulement, à l'inverse des élucubrations, certaines rumeurs basées sur des faits fragmentés mais exceptionnels ainsi que sur l'expérience et la raison, ne sont jamais totalement infondées.

Merah serait-il donc ce fanatique froid et calculateur, impavide, à la mode de Hollywood, cet affreux arabe islamiste de réseau, qui prétend explicitement agir pour le compte d'un cadre d'Al-Qaïda ? En réalité, au grand dam de TF1, du Figaro et de RMC, le soi-disant entretien de Merah s'avère plus suspect que convaincant. La polémique et le conspirationnisme sont bel et bien relancés. Merci, à qui de droit...

dimanche 22 avril 2012

MARINE LE PEN TROISIÈME : DU PLAISIR DE TENIR UN PRÉSIDENT PAR LES PARTIS INTIMES

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Derrière les 27.5-29.5% de Hollande, les 25.5-27.5% de Sarkozy sont en soi inquiétants. Loin du "désaveu" clamé collectivement par des socialistes auto-satisfaits, le score de l'ennemi public n°1 de la presse, de la gauche et de la rue, est étonnement élevé. Le socle droitier mais surtout influençable des Français a été très indulgent envers le président sortant.

Les sondages semblent avoir vu juste pour la classement et les taux des différents candidats. Dont acte. Jean-Luc Mélenchon récolte un taux correct, dans sa moyenne des sondages de ces deux derniers mois, au-dessus de 11%, mais loin derrière la bête noire qu'il s'était choisie, Marine Le Pen. Pour sa première participation à une élection présidentielle, la candidate-présidente du Front national réalise en effet 18-20%, mieux que les 17% de son père en 2002. Rappelons toutefois que Bruno Megret, frontiste dissident et candidat à cette même élection, avait réalisé au-delà de 2% ; ce qui, en votes cumulés, plaçait le positionnement "extrême-droite" aux alentours de 19%. Pas lieu pour la gauche de s'affoler ni même pour le FN de crier "victoire". Il peut faire mieux, mais ce résultat est évidemment prometteur pour la quadra Marine Le Pen, ses idées et son parti.
Le racolage de l'UMP et de Nicolas Sarkozy envers la candidate frontistes et son électorat va s'intensifier dans l'entre-deux tours. Une fois n'est pas coutume, l'arbitre ne sera pas centriste mais mariniste, Bayrou n'ayant obtenu que 9% des suffrages, un taux deux fois plus faible que lors de sa précédente participation. Les appels du pied ont d'ailleurs commencé sur les différents plateaux de télévision. Ainsi, Guillaume Peltier sur TF1 saluait le score cumulé du bloc de droite en incluant les voix de Marine Le Pen, pendant que Rachida Dati disait "comprendre la souffrance" des électeurs du Front national.
Marine Le Pen délivrera ses consignes de vote lors de la fête de Jeanne d'Arc le 1e mai. Elles seront "blanches", vraisemblablement. D'ici là, attendons-nous à souper de discours poussifs et vains sur la réduction de l'immigration et de l'insécurité. Après tout, un président menteur ne se refait pas et, craignant les cases tribunal et prison, espère bien tromper les électeurs du FN une nouvelle fois pour l'emporter le 6 mai. L'anti-sarkozysme n'a pas encore gagné.

mardi 17 avril 2012

MA CONSIGNE DE VOTE DE PREMIER TOUR ? DÉTRUIRE L'UMPS

Vous êtes encore indécis, 6 jours avant le premier tour de l'élection présidentielle ? Vous avez du mérite ! Car vous parvenez à résister au matraquage des journalistes et éditocrates qui étalent depuis des semaines leurs certitudes dans les médias, au mépris de toute déontologie et de la démocratie. Alors puisque cette campagne n'est qu'une farce, un mensonge supplémentaire de la société du spectacle, rions un peu.

Ma consigne : si vous vous sentez plutôt humaniste, votez Bayrou ; si vous vous sentez d'abord patriote, votez Marine Le Pen. Les deux options que je vous propose sont les seules susceptibles de faire mentir ces courtisans poudrés, mais surtout de détruire l'UMPS en désorganisant leurs rangs respectifs défaits et en discréditant tout "vote utile républicain" au second tour. En particulier, que l'UMP appelle à voter Hollande contre Marine Le Pen, ou que le PS appelle à voter Sarkozy contre elle, et cette collusion contre-nature et illégitime démasquera au grand jour ceux qui se présentent faussement comme les deux grandes forces de l'alternance politique.

lundi 16 avril 2012

POURQUOI LA PRÉSENCE DE MARINE LE PEN AU SECOND TOUR SERAIT UNE ÉPREUVE DE VÉRITÉ

Voter Marine Le Pen au premier tour, reste la meilleure manière de faire tomber les masques au second tour. Dans ce scénario où la présidente du FN ferait mentir les sondages officiels, toute consigne de vote serait doublement empoisonnée, pour l’UMP ou le PS. Disséquons un peu certaines relations de ce trio de tête électoral que les médias traditionnels excluent à dessein.

Cas de figure n°1 : Nicolas Sarkozy - Marine Le Pen

Que le PS appelle à voter pour son pire ennemi, celui qu’il a combattu vigoureusement durant au moins cinq ans, et le parti ajoutera au déshonneur de la défaite le discrédit intellectuel. Un Nicolas Sarkozy réélu avec les pleurs de la gauche, en sortirait lui-même tellement affaibli qu’il ne gouvernerait pas. Soit parce que les législatives sanctionneraient les deux principaux partis français « main dans la main dès qu’il s’agit de sauver leurs places dorées », soit parce qu’une grève générale bloquerait le pays, la démocratie de rue prenant le relais des urnes. Jean-Luc Mélenchon, l'allié préféré du président-candidat, a déjà anticipé une réédition d'avril 2002. Serinant depuis longtemps que sa priorité est de faire barrage à Marine Le Pen, il n'aurait aucune difficulté à justifier le vote utile quoique grimaçant, envers le candidat UMP.

Cas de figure n°2 : François Hollande - Marine Le Pen

Symétriquement, la droite ne pourrait pas appeler à voter Hollande « la catastrophe, la ruine de la France », sans perdre son âme ni créer une ligne de fracture politique entre "droite dure nationale" et "socio-démo-collabos" -- un schisme mortifère qui profiterait largement au Front national. Enfin, que Marine soit opposée à Sarkozy ou Hollande au second tour, et toute consigne contre-nature donnerait instantanément raison à la candidate frontiste, validant l’idéologie poreuse qu’elle désigne par le sigle « UMPS ». Qu’elle éjecte l’un de ces leaders aussi virtuels qu’arrogants, et elle aura déjà gagné son pari.

La peste, le choléra... ou un nouvel espoir ?

Quant à l'option "rassemblement in extremis autour de Marine Le Pen contre le système", cela relève du rêve ou du cauchemar, selon la sensibilité de chacun. Car après tout, ni Hollande ni Sarkozy ne sont à l'abri d'une prise de conscience collective et critique des électeurs de gauche et de droite durant l'entre-deux tours : "En quoi Marine Le Pen serait-elle plus dangereuse pour la France que le président sortant ?"...

dimanche 25 mars 2012

LES AVEUX POST-MORTEM DE MOHAMED MERAH

Puisque le portrait du monstre semble encore laisser indifférents certains esprits chagrins, les médias militants en rajoutent dans la description horrifiante, assumant pleinement leur rôle d'essoreuse des consciences. Ainsi découvre-t-on aujourd'hui dans le JDD de nouvelles révélations susceptibles de jeter un surcroît d'oppobre sur le tueur de Montauban et Toulouse, mais aussi d'interroger.

Merah, le symétrique génocidaire de Breivik ?

D'abord, on apprend que Merah aurait été pire qu'un monstre : un potentiel criminel contre l'humanité. Interrogé par les policiers du Raid durant la négociation, il aurait en effet exprimé un seul regret, celui "d'avoir manqué la rentrée des classes de l'école juive" durant laquelle il aurait pu tuer plus d'enfants. La source policière mentionnée par le journal, ajoute que le meurtrier prétendait éprouver "un plaisir infini à tuer" et, loin d'être un kamikaze, voulait continuer son oeuvre destructrice pour pouvoir "toucher et filmer ses victimes". En somme, Merah serait la caricature d'un tueur aussi froid que génocidaire.

Mohamed, bras armé d'un mystérieux commanditaire

Le JDD, toujours selon les enquêteurs, précise que l'homme n'aurait pas suivi un "entraînement collectif en camp" — ce qui contredit les allégations d'un porte-parole des talibans pakistanais cité par Reuters — mais une formation sur mesure pour le conditionner physiquement et moralement à commettre ses crimes. Un gourou-instructeur qui, en lui enjoignant de sévir sur le territoire français, aurait été de fait le commanditaire des attentats. Interrogé sur de possibles complicités ou influences familiales, Mohamed se serait empressé de mettre hors de cause son frère Abdelkader en qui il n'avait pas "confiance". Il aurait en revanche affirmé aux policiers être un "autodidacte de l'Islam" qui aurait étudié le Coran seul en prison.

Cela accréditerait la deuxième ou la troisième hypothèse que je formulais dans mon article précédent. Observons la suite des informations distillées et restons critique. Car ces "aveux post-mortem" ne sont peut-être pas les derniers, et ils charieront avec eux un torrent de mensonges et d'approximations prompts à nourrir la paranoïa ambiante et la stigmatisation ethnico-confessionnelle. Gageons que nous aurons le droit demain à l'exhumation d'un véritable testament satanique, écrit ou oral, une synthèse du Mal absolu...

samedi 24 mars 2012

MOHAMED MERAH : LES TROIS SCÉNARIOS QUE LES MÉDIAS VOUS CACHENT

1) L'incurie de l'exécutif :

C'est la principale piste dialectique que les médias dits "d'investigation" explorent. La plus vraisemblable lorsqu'on considère les faits en surface, sans remettre en cause le CV officiel de Mohamed Merah. Le tueur présumé de Toulouse serait donc le fruit d'un environnement pour le moins délétère : un jeune désoeuvré et faible, un MacBeth maghrébin pris dans l'engrenage de la délinquance, se radicalisant sous l'influence de certains préceptes salafistes jusqu'au terrorisme.

Cette parfaite incarnation de l'ennemi public de notre république, semble à postériori renvoyer dos-à-dos un certain laxisme de gauche et les tragiques dysfonctionnements d'un appareil judidiciaire incapable de faire appliquer les lois existantes. Ce scénario devrait, en toute logique, appeler une sanction pour le pouvoir en place : départ immédiat ou, à défaut, défaite cuisante le mois prochain dans les urnes.

2) Le mensonge et la construction du parfait bouc émissaire :

Selon ce scénario, le CV de l'assassin, bourré d'incohérences, serait sujet à caution, invalidant totalement ou partiellement la thèse des "défaillances lourdes" du suivi policier. Son "parcours" aurait été inventé de toutes pièces ou romancé, quitte à sacrifier temporairement la réputation de certaines institutions, telles que la DCRI. En pleine période électorale, nos autorités chargeraient ainsi son portrait d'antécédents islamistes et terroristes, pour créer une psychose en France et justifier le renforcement d'une politique de droite sécuritaire. Objectif : assurer la réélection de l'actuel chef de l'Etat en captant les voix du FN.

3) La manipulation triangulaire et la stratégie du faux drapeau :

Le scénario tabou par excellence. Ni réelles défaillances policières, ni mensonge relatif à son itinéraire : Mohamed Merah aurait été instrumentalisé, payé et encouragé par certains réseaux internationaux, avec la bienveillance des milieux politiques et d'affaires, pour accentuer les tensions ethnico-confessionnelles en France. L'objectif d'un tel chaos étant d'installer, grâce à la vitesse des amalgames, un climat de paranoïa et de détestation généralisée envers les musulmans, comme terreau des futures croisades contre les nations arabo-musulmanes, rétives à céder leur souveraineté et leurs ressources naturelles au nouvel ordre mondial.

jeudi 22 mars 2012

OFFICIALISATION DU NWO EN FRANCE (RIP)

"Aidez-moi à construire la France qui entraînera le monde sur la voie d'un nouvel ordre mondial" (Nicolas Sarkozy, discours de Strasbourg sur 'l'Europe Forte' 22/03/2012)"

NICOLAS SARKOZY L'A ENFIN SON PATRIOT ACT A LA FRANÇAISE !

Game over et pas de jugement pour le jeune Mohamed Merah. Le tueur présumé de Toulouse a été "neutralisé" par le Raid à l'issue d'un assaut épique et de 32 heures de suspens, devenant de fait un tueur avéré. Ce qu'on sait pour l'instant, c'est que l'homme serait mort au sol, dehors, après avoir sauté de la fenêtre de son appartement du rez-de-chaussée, vraisemblablement abattu par une balle de la police après avoir "présenté une forte résistance et usé 300 cartouches".

Le Président, solennel, salue le Raid et fait taire les rumeurs...

L'enquête sera chargée de lever le voile (sans jeu de mot), sur son passé, afin de vendre à l'opinion un portrait un tant soit peu crédible. Mais déjà, pour faire taire les critiques naissantes, notamment des proches de Hollande, quant aux possibles défaillances des services de renseignement qui suivaient le "djihadiste" supposé, Nicolas Sarkozy a tenu à reprendre l'initiative publiquement et significativement. Durant une courte allocution élyséenne, il a ainsi reconnu en creux que les failles du système judiciaire et préventif concernant l'anti-terrorisme appelaient des réformes immédiates.

Avant de convoquer le candidat Sarkozy pour corriger ses lacunes

Montant la tension d'un cran, il a souhaité en particulier pénaliser tous ceux qui pourraient dorénavant diffuser ou participer à la propagande de l'extrémisme, notamment de l'islam radical : sanction de la consultation de sites Internet qui encouragent les actes terroristes et l'endoctrinement islamiste, interdiction du prosélytisme djihadiste dans le milieu carcéral et de séjour dans des camps d'entraînement en Afghanistan ou au Pakistan...

L'occasion rêvée de justifier le cap "à droite toute !"

"Que ne l'a-t-il fait plus tôt ?" pourrait-on se demander. La réponse est peut-être à chercher du côté de l'analogie idéologique entre Nicolas Sarkozy et celui qui fut (ou reste) son modèle... Souvenons-nous que lorsque George Bush Jr voulait justifier le renforcement de sa politique sécuritaire, il instrumentalisa (pour ne pas dire plus...) les attentats du 11 septembre 2001 pour faire voter le Patriot Act. Certaines mesures ne peuvent en effet passer dans l'opinion et au Parlement qu'après un traumatisme national suffisant...

mercredi 21 mars 2012

"PAS D'AMALGAME !" LORSQUE LA NUANCE EST DÉJÀ OUTRANCE

Mohamed Merah, "Français d'origine algérienne, moudjahid pro-palestinien", prétendument proche d'Al-Qaïda, est le principal suspect des tueries de Montauban et Toulouse. L'homme est cerné, seul dans son domicile assiégé par le RAID depuis plusieurs heures, et déjà de dangereuses erreurs de communication prolifèrent. De Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris, de Prasquier président du CRIF, et de quelques humanistes de bonne volonté, sur les réseaux sociaux et la télévision.

L'impossibilité de distinguer le bon du mauvais larron

Chacun met en garde contre l'amalgame entre l'islamisme radical dont l'assassin présumé se revendique et l'Islam en général. Or, nuancer présuppose que la différence n'est pas évidente et qu'il y a besoin de le faire. La vérité c'est que le crime d'enfants n'a rien à voir avec la religion musulmane, de quelque "doctrine" que ce soit. Égorger des êtres humains n'est pas de l'extrémisme religieux mais de l'impiété, de l’irréligion. Le seul point commun entre "monstre" et "musulman" est la lettre initiale. Cette ambiguïté va s'ajouter à la méfiance naturelle d'une majorité de gaulois envers les "barbus". L'inconscient collectif fonctionne bien plus sur le choc et la peur que sur la rationalité. Pour beaucoup de Français, puisque la précision est requise pour définir la respectabilité du musulman, tout adepte, réel ou supposé, sera un terroriste potentiel. Nos extrémistes et racistes cocardiers n'en demandaient pas tant. "A qui profite le crime ?" Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire... du moins dans les médias traditionnels.

Un acte froid et politique

Ce crime n'est pas "religieux" mais politique, n'en déplaise à certains officiels qui refusent "tout amalgame politique entre la situation au Moyen-Orient et cet assassinat". On les comprend. Car reconnaître une telle causalité reviendrait à avouer la responsabilité effective des politiques néo-impérialistes et néo-colonialistes dans cette tragédie nationale. D'aucuns penseront "on récolte ce qu'on sème". D'autres esprits complotistes ou clairvoyants (choisissez votre terme), diront que ce fait divers, rapidement identifié comme un acte terroriste par tous les médias internationaux, n'était pas seulement prévisible, mais souhaité, voire prévu par le système...

jeudi 15 mars 2012

SARKOZY-HOLLANDE : LE MATCH TRUQUÉ PAR LA DÉMOCRATIE DE MARCHÉ

Le duel Sarkozy-Hollande est l'équivalent politique d'une séance de catch. Comme dans tout match truqué, le vainqueur désigné en coulisse doit s'incliner et se laisser mener, avant de gagner in extremis. Pour maintenir l'audience en haleine et lui faire croire que le combat n'est pas pipé.

Ainsi, le candidat PS, choisi, coatché, un golem façonné ex-nihilo par la démocratie d'opinion, médias et sondages, nous sera-t-il vendu demain comme un vainqueur légitime et méritant, ayant triomphé des attaques personnelles et des provocations de potache, de l'avant-primaire à l'investiture suprême.

L'alternance souhaitée par les milieux financiers et le Moyen-Orient aura lieu, et le matamore Sarkozy sera éjecté pour avoir oublié qu'il n'était qu'un lutteur interchangeable et non un roi.

mercredi 14 mars 2012

NICOLAS "LE PEN" SARKOZY : "STIGMATISE L'ISLAM, PAS LE LIBÉRALISME !"

Nicolas Sarkozy n'ignorait pas le tollé que ses propositions protectionnistes allaient rencontrer. Il prit le risque car il souhaitait en mesurer l'impact sur l'opinion et les sondages français. Toutefois, il a sous-estimé l'effet d'une telle réorientation de campagne, sur le plan diplomatique.

D'abord, l'entourage d'Angela Merkel fit la moue. Puis hier, ce furent le Wall Street Journal et le député libéral ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt au Parlement européen, qui taclèrent allègrement le Président français, jusqu'à le qualifier de "Nicolas Le Pen". Sarkozy, le vrai représentant de l'extrême-droite française ? Pas faux. Les observateurs étrangers sont souvent plus lucides que la majorité de nos compatriotes.

Cette petite sortie, plus ou moins discutable et crédible du chef de l'Etat, nous révèle également le degré de tolérance de nos partenaires européens et atlantistes à la droitisation. "Oui à l'extrême-droite sur le plan sociétal, oui au ralentissement de l'immigration musulmane, mais Non ! aux entraves à la libre circulation européenne et donc au libéralisme économique". Attendons de voir comment Sarkozy et l'UMP réagiront à ce recadrage...

mardi 13 mars 2012

MÉLENCHON ET SARKOZY : LA FRANCHE FRATERNITÉ

"Je triomphe!" Voilà le cri orgasmique d'un Jean-Luc Mélenchon qui se révèle bien être l'allié objectif de Nicolas Sarkozy contre François Hollande. Que le président-candidat reprenne à son compte les propositions du candidat du front de gauche sur l'Europe et la fiscalité, que cela puisse le faire remonter dans les sondages voire gagner en mai, et Mélenchon y voit un triomphe de ses idées.

La communauté de principes maçonniques et d'intérêts entre Mélenchon et les réseaux sarkosystes (dont le Dîner du Siècle est le point de convergence) apparaît au grand jour. Plutôt que de condamner les palinodies sarkozystes, l'homme du "bruit et de la fureur" se félicite que ses idées soient Sarko-compatibles. Finalement, il aura fallu peu de temps pour démasquer le tartufe de gauche.

vendredi 9 mars 2012

MÉLENCHON : LA SIRÈNE DE LA RÉPUBLIQUE

Le candidat du front de gauche n'est pas seulement un remarquable orateur. C'est aussi un homme qui abhorre les références de Le Pen père au collaborationniste Brasillach, tout en tolérant le parcours vichyste de François Mitterrand. A l'image de son modèle socialiste, Jean-Luc Mélenchon aime et pratique le double jeu. Un peu à gauche, un peu à droite ; insaisissable, un peu partout et nulle part à la fois.

La première chose qu'on remarque en l'écoutant, c'est son insistance suspecte à rappeler qu'il est de gauche. Comme s'il fallait lever un doute, persuader les électeurs et se persuader soi-même. Puis, on est impressionné ou amusé par sa véhémence ombrageuse, ostensiblement théâtrale, souvent surjouée. "Un homme révolté en 2012 ! Il en reste un !", s'émeuvent ses partisans, la larme à l'oeil et le sourire rageur. D'autres, moins dupes, le trouvent trop démonstratif pour être honnête. On ne saurait leur donner tort : si Mélenchon était aussi franc du collier et lucide qu'il le prétend, il parlerait de l’urgence d’un rassemblement national, au lieu d'entretenir, comme l’UMP, une opposition artificielle entre droite et gauche. Cet argumentaire, basé sur des antithèses simplistes et obsolètes, évite bien sûr le débat d’idées qui révélerait que les deux camps sont en réalité d’accord sur l’essentiel.

Sa plus grande tartuferie c’est que ses convictions ne sont ni de droite ni de gauche. C’est un républicain franc-maçon opportuniste et internationaliste. Quand on l’interroge sur le chômage, il avoue aussi spontanément que l’aurait fait l’UMP, qu’il souhaiterait mettre fin au RSA... avant de préciser sa pensée : "je préférerais dans l’idéal qu’il n’y ait plus d’allocations chômage et que tout le monde ait un travail correctement rémunéré". On en convient. Cependant, le propos est ambigu dans la bouche du représentant du parti communiste à la présidentielle, car il ne fait finalement que relayer le vœu de Nicolas Sarkozy de "mettre toute la France au travail". Le stratège qu’est Mélenchon devrait savoir que lorsqu’on souhaite maintenir le bipartisme, il convient de ne pas imiter la rhétorique de l’adversaire.

Sur l’Europe, ce défenseur d’une voix française affirmée, au sein d’une intégration politique et économique accrue, est une sorte de François Hollande avec un supplément de testostérone et de volontarisme… sarkosyste. Enfin, il y a un an et demi déjà, les commentateurs se demandaient si la candidature de Mélenchon n’était pas là pour diviser la gauche. Plusieurs fois il aura éludé la réponse cette semaine...

mardi 6 mars 2012

LORSQUE MARCHAIS RAPPELAIT QUE L'ANTI-IMMIGRATIONNISME EST UN PRINCIPE D'ESSENCE COMMUNISTE



Extrait du discours de Montigny-les-Cormeilles de feu Georges Marchais (1980). Une vidéo qu'il est absolument vital de visionner et de comprendre, en particulier avant de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, dans 48 jours. Le propos de l'ancien président du PCF, dont se réclame si souvent Mélenchon, semble présenter une contradiction insupportable (l'anti-immigrationnisme et le patriotisme, au nom de la défense des valeurs ouvriéristes de gauche ?!) pour le sympathisant communiste de 2012. Jusqu'au moment où la prise de conscience triomphe des mensonges accumulés depuis 30 ans...

vendredi 2 mars 2012

L'AGRESSION DU COUPLE PULVAR-MONTEBOURG : QUAND LA GAUCHE SORT SON DIABLE DE CONFORT

Le couple Pulvar-Montebourg agressé un soir dans le XVIe arrondissement de Paris ? Comme par hasard, deux jours plus tard, c’est au tour de Nicolas Sarkozy d’être à Bayonne le martyr de service, comme s’il était hors de question que la gauche s’arroge le monopole de la victimisation. Cela n’est certainement qu’une coïncidence ; je n’irai pas jusqu’à dire que leurs agresseurs respectifs étaient des figurants. En revanche, il est évident que tout cela a été instrumentalisé politiquement par chaque camp.

Tout est politique, comme on sait. Le soir même où Audrey Pulvar relatait ses mésaventures sur les réseaux sociaux, les cadres du PS tweetaient déjà pour moraliser, mettant en garde contre le réveil de la "bête immonde" fasciste et l’influence supposée pernicieuse des discours d’une partie de l’UMP et surtout du FN. Le coupable, ou du moins le responsable moral, fut tout désigné : les jeunes éméchés qui avaient pris à partie Pulvar et Montebourg étaient des sbires du Front national ou en suivaient les préceptes.

Applaudissons ces fins limiers de la gauche qui ont su identifier instantanément les cerveaux de l’affaire avant même que la police n’ait commencé son travail d’enquête ! Mais il est vrai qu’au parti socialiste la présomption d’innocence est un principe à géométrie variable...

mardi 28 février 2012

LA LOI PÉNALISANT LA NÉGATION DU GÉNOCIDE ARMÉNIEN JUGÉE INCONSTITUTIONNELLE

"Le Conseil constitutionnel a jugé qu'en réprimant la contestation de l'existence et de la qualification juridique de crimes qu'il aurait lui-même reconnus et qualifiés comme tels, le législateur a porté une atteinte inconstitutionnelle à l'exercice de la liberté d'expression et de communication", indique le communiqué des Sages. En clair, la plus haute juridiction française reconnaît et rappelle que ce n'est pas au législateur d'édicter une Histoire officielle. Le président de la République va proposer un nouveau texte, mais d'ici là les précédentes lois mémorielles conservent pleinement leur caractère exceptionnel au sein des lois sur la liberté d'expression et de presse...

Qu'elle se soit ou non inclinée devant des pressions politiques d'Ankara, la loi française fait du moins fi de toute cohérence, n'étant guère troublée par l'affirmation d'un nouveau "deux poids deux mesures" législatif. Le motif du Conseil est parfaitement légitime : il se range derrière l'un des principes inaliénables et fondamentaux de notre république. Il est en outre si explicite qu'il pourrait former en la matière une nouvelle jurisprudence, si demain une action juridique était menée pour abolir les lois d'exception. Seulement, le rôle proverbial d'une exception reste celui qu'on sait : confirmer la règle...

samedi 18 février 2012

COMMENT MARINE LE PEN TOMBE DANS LE PIÈGE DE L'UMP

Depuis des mois, par intermittence, l'UMP défie le FN sur son terrain de prédilection : l'identité et la sécurité. Pour l'opinion, les deux revers d'une même médaille. Systématiquement, le FN et sa présidente, se sentant légitimement concurrencés, répliquent à leur insolent rival. Dans tous les cas, le parti frontiste tombe, paradoxalement, dans un piège de débutant.

Sa riposte est trop douce ? L'UMP serine que le FN n'a rien inventé et que ses propositions sont déjà pleinement assumées par le parti majoritaire. Sa riposte est trop radicale ? L'UMP en profite pour se différencier d'un parti qu'elle juge outrancier, "anti-républicain", et compte sur la communauté médiatique pour amplifier les accusations de fascisme. Son verbe se joint aux piques puériles des uns et des autres ? Elle se laisse phagocyter en gommant sa spécificité.

Au final, tandis que les enjeux économiques et géopolitiques sont largement occultés, Marine Le Pen participe, à son corps défendant, au succès présent et futur des conservateurs. En reprenant en chœur le credo de droitisation voulu par l'UMP, elle normalise un peu plus dans le débat public les politiques sécuritaires de droite et aussi, par émulation électoraliste, de gauche sociale-démocrate. A ce jeu, le "système" sera toujours plus malin et efficace qu'elle.

Dommage pour elle de gâcher aussi naïvement ses chances de remporter une élection majeure. Mais surtout, dommage de voir un candidat de plus renoncer à la seule voie susceptible de restaurer la grandeur nationale : le rassemblement. La division est un poison, et il n'y a plus guère que François Bayrou qui le sache.

vendredi 17 février 2012

REPORTAGE HUMANITAIRE ORIENTÉ : DE L'ART D'INSTRUMENTALISER LES PEURS

Dans la série "C'est pas que ça m'enchante, mais faut bien le faire sinon personne d'autre le fera", je ne peux m'empêcher de faire remarquer le programme hyper-tendancieux et subliminal de l'émission "Envoyé spécial" de ce jeudi 16 février 2012. Je n'ai pas la télévision, mais scrute les opinions que s'en font les internautes sur twitter et youtube. Intrigué par des tweets suintant violemment le dégoût, je pris soin de vérifier le programme du soir sur la chaîne et de visionner quelques extraits sur youtube. Le contenu est racoleur (comme d'hab' depuis 20 ans finalement) et propice à la libération émotionnelle, entre révolte politisée et catharsis, histoire de bien se purifier avant la fin de semaine. Voici l'ordre, vraisemblablement pas fortuit, des reportages :

1) "La viande dans tous ses états" présente un amalgame qui relève au mieux de l'incompétence, au pire de la malhonnêteté intellectuelle, entre abattage rituel et égorgement économique. Tollé des commentateurs sur le site de France2.

2) "Femmes de ménages : les nouveaux domestiques". On notera la transition implicite insidieusement imprimée dans l'inconscient des téléspectateurs (en l'occurrence pas que de la ménagère de moins de 50 ans), particulièrement réceptif avant d'aller se coucher : Viande + femmes de ménages = femmes traitées comme de la viande.

3) "Egypte : la révolution va-t-elle changer la condition des femmes ?" L'esprit continue sa reconstitution logique et vient chatouiller la zone reptilienne. "Où veulent-ils en venir ? Femmes-viande + Egypte islamique = la civilisation musulmane est barbare". Nous y voilà.

Suis-je paranoïaque ? Vérifions le programme de la semaine dernière. Sujet : "Islam, au nom de la peur". Ok...

Je ne sais si je suis plus effrayé par le contenu, certes dramatique de ces reportages, ou par le réflexe aussi pavlovien qu'ulcéré du public adepte du robinet télévisuel. Ce conditionnement manifeste (on sait qui nomme les dirigeants du service public) est destiné à nous accoutumer dès aujourd'hui à un choc accru de civilisations, et à légitimer demain l'affrontement souhaité avec l'Iran et les terres arabes de résistance à la mondialisation. Après tout, les médias ne sont pas qualifiés de quatrième pouvoir par hasard...

dimanche 12 février 2012

LORSQUE BRÛLE LE BERCEAU DE LA DÉMOCRATIE...

Athènes : rues, banques, bibliothèque nationale, démocratie en proie aux flammes... métaphore et symptôme de ce que l'ultra-libéralisme et ses relais européens sont en train de faire subir à la démocratie. Ce soir c'est là, en Grèce, dans la plus vieille nation occidentale, que le peuple libère sa colère et son désespoir face au plan d'austérité soumis au vote du Parlement. Cela marquera-t-il le réveil des citoyens européens face au diktat de la troïka et à l'extorsion légale par le gonflement de la dette ?

vendredi 10 février 2012

RÉFÉRENDUMS SARKOZY : INDIGNES, INDÉCENTS, INCONSTITUTIONNELS, INOPÉRANTS

Deux. C'est le nombre de référendums de la honte proposés par un chef de l'Etat à bout de souffle, impuissant et sans imagination. Faire voter les Français ? Heureuse idée. Les thèmes ? "Faut-il obliger les demandeurs d'emploi à accepter un travail ou une formation" et un autre sur le droit d'expulser les étrangers délinquants.

Cela est indécent, car il existe des priorités nationales sur lesquelles nos compatriotes auraient aimé être consultés (la réforme des retraites, la sortie du nucléaire, la règle d'or, les traités européens).

Cela est aussi potentiellement contraire à l'esprit et à la lettre de la Constitution, et on peut parier que si Nicolas Sarkozy allait au bout de sa démarche, il se ferait une nouvelle fois tancer par les Sages. Ceux-ci lui rappelleraient que le référendum ne doit pas être instrumentalisé pour opposer des catégories de Français les unes aux autres (actifs en emploi / demandeurs d'emploi, nationaux / étrangers).

Enfin, cela serait inopérant, puisqu'on ne peut pas forcer un chômeur à prendre un travail qui n'existe pas ! Quant à la formation, il serait difficile de demander à un ingénieur de se reconvertir en gogo-dancer, ou réciproquement ; d'autant qu'il y a de moins en moins d'argent public pour assurer la formation et son suivi (objectif d'économies).

Reste cette impression de déjà vu : la démagogie UMP s'adresse une nouvelle fois à l'émotionnel des Français les plus influençables et non à leur raison, et, à deux mois de la présidentielle, tente d'aguicher le vote FN par des clins d'oeil aussi éhontés qu'indignes.

RÉFÉRENDUMS SARKOZY : INDIGNES, INDÉCENTS, INCONSTITUTIONNELS ET INOPÉRANTS

Deux. C'est le nombre de référendums de la honte proposés par un chef de l'Etat à bout de souffle, impuissant et sans imagination. Faire voter les Français ? Heureuse idée. Les thèmes ? "Faut-il obliger les demandeurs d'emploi à accepter un travail ou une formation" et un autre sur le droit d'expulser les étrangers délinquants.

Cela serait indécent, car il existe des priorités nationales sur lesquelles nos compatriotes auraient aimé être consultés (la réforme des retraites, la sortie du nucléaire, la règle d'or, les traités européens).

Cela serait aussi potentiellement contraire à l'esprit et à la lettre de la Constitution, et on peut parier que si Nicolas Sarkozy allait au bout de sa démarche, il se ferait une nouvelle fois tancer par les Sages. Ceux-ci lui rappelleraient que le référendum ne doit pas être instrumentalisé pour opposer des catégories de Français les unes aux autres (actifs en emploi / demandeurs d'emploi, nationaux / étrangers).

Enfin, cela serait inopérant, puisqu'on ne peut pas forcer un chômeur à prendre un travail qui n'existe pas ! Quant à la formation, il serait difficile de demander à un ingénieur de se reconvertir en gogo-dancer, ou réciproquement ; d'autant qu'il y a de moins en moins d'argent public pour assurer la formation et son suivi (objectif d'économies).

Reste cette impression de déjà vu : la démagogie UMP s'adresse une nouvelle fois à l'émotionnel des Français les plus influençables et non à leur raison, et, à deux mois de la présidentielle, tente d'aguicher le vote FN par des clins d'oeil électoralistes aussi éhontés qu'indignes.

Un Président est élu pour rassembler. Durant ses cinq ans de clivages, Nicolas Sarkozy ne se sera donc jamais hissé au rang de sa fonction. Espérons que la France s'en remettra.

jeudi 9 février 2012

ET LA SYRIE INVENTA LA RÉBELLION PERPÉTUELLE

Comment une rébellion réprimée dans le sang peut-elle durer depuis 1 an, sans discontinuer ? Dans 6 mois, nos médias officiels, aussi péremptoires qu'absents du terrain syrien, continueront de s'indigner dans un concert de violons : "Le régime massacre encore son peuple !" De quel peuple s'agit-il d'ailleurs ? Est-ce vraiment "son peuple" ? Un peuple formidablement tenace, et même inconscient, défiant les chars et faisant passer ses revendications sociales avant la vie de ses femmes et enfants  ? N'a-t-on pas plutôt affaire à un afflux constant d'allogènes, constitués de mercenaires, de soldats et de civils, payés par la Ligue arabe pour semer le chaos dans un état laïc, et in fine incriminer Bachar Al-Assad ?

mercredi 8 février 2012

SARKOZY ET HOLLANDE POSENT ENSEMBLE AU DÎNER DU CRIF

Ce n'est pas cela qui va réconcilier les Français avec la politique. UMP et PS finissent toujours par se retrouver, main dans la main, au dîner annuel du Crif. Et avant de se quitter, une belle photo symbolique en trio avec Richard Prasquier, le président du Crif, histoire de rassurer certains lobbys. Tout est dit...

 

LETCHIMY CONFOND L'IMPOSTURE RÉPUBLICAINE

Incident de séance exceptionnel ce mardi 7 février 2012. Le gouvernement quitte précipitamment l'hémicycle de l'Assemblée National, suite à la critique par un député PS des propos de Claude Guéant sur les différences de civilisation. Une fuite gouvernementale qui s'apparente à un renoncement républicain : les plus gênés s'en vont !

L'impudent président du Conseil régional de la Martinique, Serge Letchimy, n'a pas compris qu'il fallait un certain tampon administratif pour parler de "nazisme" et "camps de concentration" à l'Assemblée. Les "maîtres blancs" du Palais Bourbon n'autorisent pas leurs anciens esclaves à pointer du doigt leurs failles les plus profondes...

Notons que seul un élu d'outre-mer, imprégné de culture esclavagiste et loin des dogmes métropolitains post-Shoah, est encore capable d'un tel courage... ou d'une telle inconscience ! Les autres savent pertinemment que parler de ces sujets au Parlement, revient à se suicider politiquement.

Après la levée de séance, le journaliste de la chaîne parlementaire Fernand Tavarès, interrogeant le député martiniquais, fit une remarque riche d'enseignements sur la réalité du pouvoir actuel. Je vous laisse la méditer : "Les membres du gouvernement se sont levés à la suite des députés Nouveau Centre et UMP les plus proches de la communauté juive".

mardi 7 février 2012

L'OBJECTIF CACHÉ DES "INADMISSIBLES" APHORISMES GOUVERNEMENTAUX

Les Français ont tendance à analyser les problèmes de façon partielle et partiale, au lieu de prendre du recul et le temps de la réflexion. Lorsqu’ils n’ont pas compris quelle était la cause rationnelle des difficultés de leur pays, ils cherchent un bouc émissaire national. Ils sont prompts à se ruer sur la main coupable qui frappe, mais remontent rarement le long du bras et jusqu’à la tête du responsable. Nos dirigeants politiques savent tout cela. La raison ultime des sorties multiples de Guéant n’est pas seulement électoraliste. Elles visent un objectif de long terme qui est de nous préparer au choc physique des civilisations. Lui et ses camarades sont d’ailleurs en train de réussir leur coup.

Car à force de distiller depuis des mois, sous couvert de fierté républicaine, des idées portées par un fond de suprémacisme, ils les impriment durablement dans l’inconscient collectif. Là encore, une majorité de nos compatriotes, nourrie à la Pravda TF1, se contente des échéances et mobiles proches d’eux : les élections présidentielles et législatives, la volonté de capter les voix du FN. C’est sous-estimer l’intelligence de ceux qui nous gouvernent… et oublier qu’ils ne gouvernent pas seuls. Il n’y pas de « complot », mais des intérêts communs somme toute très prosaïques.

Nicolas Sarkozy n'avait pas cité Gramsci par hasard. Avant de mettre en place certaines réformes, ou engager un pays dans une guerre, les synergies politico-financières ont en effet besoin de cautions médiatiques et culturelles pour ancrer leurs doctrines dans l’opinion (telles que le racisme institutionnalisé, ou bien les droit et devoir d’ingérence). Ce sont les ministres et les médias officiels qui s’en occupent, souvent à leur insu, comme des pions qui sont poussés, pas à pas, pour préparer le mat final.

Qu’ils soient perçus positivement ou non par le public, les signaux envoyés peuvent compter sur l’effet d’accélérateur du net pour accroître leur portée et leur résonance intime. Au lieu de voir l’information une ou deux fois, chacun la reçoit en écho par l’entremise d’une foultitude de contacts virtuels, de sorte qu’elle tourne en boucle durant des journées entières et qu’il est impossible d’y échapper.

Les « petites phrases » de Claude Guéant sont bien plus insidieuses que les journalistes et éditorialistes veulent bien le dire. Alain Juppé, peut-être le plus pro-arabe membre du gouvernement, ne s’y est pas trompé en qualifiant d’« inadéquate » (euphémisme diplomatique) sa dernière saille. Lui, et d’autres ministres qui ont préféré garder le silence, ont très bien entendu  l’intention de leur collègue…

NKM INAUGURE LA MODE "TARTUFE EN CUIR NOIR"...

Le ton est donné. Nicolas Sarkozy en pré-campagne compte se repositionner à la droite de la droite afin de drainer les voix du Front National. Dopé par le sondage favorable qui testait l'hypothèse d'une absence de Marine Le Pen en défaut de parrainages, le candidat UMP latent a lâché les chiens. Ou plutôt ses plus fidèles paladins. La tactique est maintenant bien rodée. Ainsi, le tollé suscité par l'énième saillie de notre ministre de l'Intérieur Claude Guéant ce week-end ("toutes les civilisations ne se valent pas"), justifia les sorties médiatiques de l'arrière-garde UMPiste. Objectif :  feindre d'apaiser les tensions en expliquant que le propos a été mal interprété et sorti du contexte ("Claude Guéant ne parlait pas de différences de civilisation au sens de culture, il reste un républicain"), mais sans jamais lever l'équivoque pour ne pas gommer totalement l'effet du message subliminal ("civilisation au sens de différences de société et de régime oui"). Le message aura été donc transmis et validé, quitte à prendre les citoyens pour des sots, sans connaissances lexicales ni anthropologiques.

Néanmoins, à trop faire des appels du pied aux électeurs du Front National, on finit par se déchausser et exhiber quelques malformations plantaires et autres cors. Le ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a parfois été brillante. Ce soir, sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus, elle aurait mieux fait de se taire. Acculée par l'opiniâtre Jean-Michel Aphatie, elle trébucha. "Pourquoi parler de civilisation ? Le voile et les prières de rue sont un problème de politique et de nombres de places dans les mosquées [...] Vous confondez religion, régime politique, et civilisation", insista l'éditorialiste. Prenant conscience qu'elle s'invétérait à défendre une phrase effectivement inepte, elle tenta l'approche universaliste et humanitaire en évoquant le rôle de la France dans la démocratisation du monde arabe. Les relents des "droits et devoirs d'ingérence" à la rescousse !

Evidemment, ces ministres savent pertinemment que le concept de "civilisation" fut au centre d'une polémique historique entre le camp de Jules Ferry et celui de Georges Clémenceau. Et c'est bien dans un registre analogue, néocolonialiste, qu'ils l'emploient, sans toutefois en assumer les contradictions contemporaines. "Si vous dites que tout se vaut,  alors au nom de quoi on se bat en Libye, en Afghanistan ? Et qu'est-ce que vous dites aux démocrates tunisiens ? [...]", asséna-t-elle crânement. Oui on se le demande, madame le ministre. Pourquoi se bat-on là-bas ? Et surtout, comment expliquez-vous aux Français qu'une civilisation soi-disant "supérieure par ses valeurs républicaines", luttant contre l'intégrisme musulman, renverse des régimes laïcs pour leur substituer des gouvernements islamiques, furent-ils "modérés" ? Où est la cohérence ? Comment peut-on s'ingérer dans un pays, et le démocratiser selon nos critères de "civilisation républicaine supérieure", tout en facilitant l'instauration d'une charia qu'on juge pourtant "contraire aux valeurs républicaines" ?

Votre exemple, madame, était tout aussi inopportun que la phrase anti-républicaine qui l'a motivée. Théorie : 0. Cohérence entre la théorie et la pratique : 0. Mensonges en série : 1.


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lundi 6 février 2012

CLÉMENCEAU RÉPOND À CLAUDE GUÉANT À TRAVERS LES ÂGES

Georges Clémenceau répond au discours de Jules Ferry sur la colonisation (30 juillet 1885, Chambre des députés) :
"+Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu'elles exercent, et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation.+

Voilà en propres termes la thèse de Monsieur Ferry, et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures c'est bientôt dit ! Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation, et de prononcer : homme ou civilisation inférieurs." (...)

MÉLENCHON : "On est très allant pour envoyer les gosses des autres en apprentissage à 14 ans..."

"On est très allant pour envoyer les gosses des autres en apprentissage à 14 ans, mais j'observe que dans les milieux qui s'en réjouissent peu envoient leurs propres enfants faire cette sorte de parcours." (Jean-Luc Mélenchon au sujet de la proposition UMP d'abaisser l'âge d'entrée en apprentissage professionnel à 14 ans, Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro du 05/02/2012)


Jean-Luc Mélenchon au "Grand Jury" sur LCI par lepartidegauche

dimanche 5 février 2012

LA MINUTE DE MONSIEUR CYNIQUE : POURQUOI LE VETO SINO-RUSSE EST UNE BONNE NOUVELLE POUR LA FRANCE

Le veto de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité de l’Onu prouve que ces deux pays sont suffisamment sûrs de leur puissance et de leurs intérêts en Syrie, pour ne pas craindre l’opprobre international. En dépit du chantage, des accusations de complicité active, malgré toutes les images de massacres qui inondent les médias depuis plusieurs jours, ils ne se sont pas laissé impressionner.

L’obstination de ces deux pays nous rappelle qu’ils ne sont pas aussi assoupis que le dossier libyen avait pu le laisser penser. Leur abstention face à la résolution 1973 sur la Libye ne procédait pas de l’indifférence mais d’un calcul : ils ont laissé faire en espérant que l’OTAN se discréditerait en Libye, voire que les Etats-Unis s’y enliseraient comme dans un nouveau Vietnam.

La guerre froide n’est pas terminée, et le bloc de l’Est n’a pas abandonné ses ambitions géopolitiques. Nous devrions prendre exemple sur ces dirigeants lucides et responsables, qui se comportent de façon souveraine, comme des chefs qui font primer l’intérêt de leur nation sur toute autre considération. Ils savent pertinemment que la communauté internationale ne va pas leur pardonner leur veto et va leur reprocher d’avoir du sang sur les mains, mais ils ont compris qu’il y avait bien plus important pour eux.

La population civile, hélas, aurait été décimée, certainement davantage, si l’OTAN était intervenue en Syrie. Plutôt que de céder à des geignements stériles, certains bobos bisounours feraient mieux de se réjouir : il existe encore des contre-pouvoirs affirmés face aux Etats-Unis, et le monde a peut-être une chance de ne pas devenir un ensemble unipolaire régi par une gouvernance mondiale.

COMMENT LES "ATLANTISTES" VIENNENT DE PROUVER LEUR IMPLICATION DANS LES MASSACRES EN SYRIE

Il suffit parfois d'un "non" pour que les masques tombent. Gauthier Rybinski, envoyé spécial de France 24 pour la Conférence internationale sur la sécurité qui se tient aujourd'hui à Munich, vient d'avouer qu'un ordre du jour relatif au monde arabe avait été planifié : "le Nouveau Moyen-Orient". Comment les membres et organisateurs pouvaient-ils à ce point être persuadés que la Russie et la Chine s'abstiendraient (comme face à la résolution 1973 sur la Libye), plutôt que de poser leur veto ? La seule explication d'un tel optimisme, est qu'ils savaient que des évènements, préparés eux aussi, placeraient les diplomates russes et chinois au pied du mur et qu'ils ne pourraient pas s'opposer à une intervention militaire en Syrie. Quels évènements auraient pu être préparés à cette fin, si ce n'est des attaques ou contre-attaques particulièrement sanglantes, comme celles que le pays a vécu à Homs ces trois derniers jours ?...

samedi 4 février 2012

POURQUOI LA RUSSIE ET LA CHINE NE PEUVENT PAS LÂCHER LA SYRIE

A moyen terme, l’objectif de l'Occident au Moyen-Orient est de s’emparer du verrou eurasiatique, c'est-à-dire de l’Iran. Pour pouvoir le contrôler demain, il faut commencer par le rendre inoffensif aujourd’hui, en bombardant ses sites nucléaires. Car lorsque le pays possédera l’arme atomique, il ne sera plus possible de l’envahir militairement.

Mais avant de neutraliser ces fameux sites, il faut isoler l’Iran en le découplant de son allié chiite, la Syrie. Or l’actuelle absence de consensus diplomatique au sujet de la Syrie fait ressortir les véritables enjeux géopolitiques derrière le maintien de l’arc chiite : c’est à un duel à distance entre l’Est (Russie et Chine) et l’Ouest que nous assistons dans le bras de fer au Conseil de sécurité de l’ONU.

La possession de la bombe par l’Iran redessinerait significativement les cartes stratégiques en leur donnant une physionomie multipolaire. Ce qui entraverait largement le projet occidental d’imposer une gouvernance mondiale et un monde unipolaire sur lequel la fausse monnaie dollar règnerait en maître. On comprend mieux alors pourquoi la Russie et la Chine doivent soutenir à tout prix leurs alliés objectifs de la Caspienne...

SYRIE : VERS UN EMBRASEMENT DES RELATIONS EST-OUEST ?

Les négociations sur le projet de résolution de l’ONU sur la Syrie se sont accompagnées hier d’une escalade de la violence à Homs. Etonnamment pourrait-on dire, car Bachar al-Assad n’a aucun intérêt à jouer la provocation. Sauf à espérer, naïvement, pouvoir mater vite la rébellion, afin de soulager la Russie amie de la responsabilité qui lui incombe actuellement. Je ne crois guère à cette stratégie d’une contre-productivité évidente. La Syrie sait pertinemment qu’accroître la répression placerait encore plus la Russie au pied du mur, et justifierait la résolution onusienne. Sans avoir pu d’ailleurs endiguer des milices constamment reconstituées telles un phénix, et généreusement armées par l’étranger.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme et le Conseil national syrien ont immédiatement imputé ces massacres au régime d’Assad. Les médias occidentaux ont relayé ces allégations, en oubliant le conditionnel que l’opacité de l’information syrienne devrait pourtant requérir. Les opposants auraient voulu forcer la main à la Russie qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Simultanément, des manifestations anti-Poutine se sont tenues à Moscou. Là encore, les mêmes qui veulent substituer à Assad un gouvernement acquis à la cause de la Ligue arabe et des Etats-Unis, auraient tout intérêt à alimenter les revendications contre l’actuel gouvernement russe allié à la Syrie.

La Russie comprend les visées expansionnistes de long terme des Etats-Unis et de l’Occident. Elle ne peut pas se permettre d’abandonner Assad : cela reviendrait à se séparer d’un allié historique nécessaire à sa propre survie politique autour de la Caspienne et au Moyen-Orient. Dans le camp adverse, les pressions grandissent pour culpabiliser la Russie en lui reprochant de se rendre, par le blocage diplomatique, complice des massacres syriens.

Tandis que l’Europe connaît une vague de froid sibérien, les relations Est-Ouest sont en train de se réchauffer considérablement. Les massacres en Syrie sont d’autant moins prêts à s’interrompre qu’ils sont entretenus par un appui extérieur. Par quels moyens l’Ouest parviendra-t-il à convaincre la Russie ? Les Etats-Unis et la Ligue arabe ne tenteront-ils pas une intervention militaire hors d’une résolution onusienne, quitte à courir le risque d’un affrontement direct avec la Russie ? La Russie ne claquera-t-elle pas la porte du Conseil de sécurité ?

vendredi 3 février 2012

POURQUOI LA SYRIE DOIT ÊTRE SOUMISE AVANT D'ATTAQUER L'IRAN

Comme chacun sait, l’Iran est le verrou eurasiatique et le trait d’union terrestre et stratégique entre l’Europe, l’Asie, le monde arabe et l’Afrique. Qui apprivoise l’Iran et les pétromonarchies peut contrôler le détroit d’Ormuz (et mettre la main sur 40% de la production de pétrole de la planète), mais aussi occuper un poste avancé face à la Russie et aux pays émergents qui cherchent de nouvelles sources énergétiques au Moyen-Orient.

Maintenus de longue date dans l’opposition par des manœuvres occidentales (voir notamment Sheikh Imran Hosein à ce sujet), les musulmans sunnites syriens ont un compte à régler avec l’Iran d'Ahmadinejad qui a armé contre eux le régime de Bachar Al-Assad et la minorité alaouite. On comprend mieux alors pourquoi Israël et ses alliés ont intérêt à favoriser l’accession au pouvoir des Sunnites s’ils souhaitent isoler l’adversaire iranien.

Côté syrien, le départ d’Assad romprait potentiellement le lien Syrie-Iran, ainsi que l'unité autoritaire du régime nationaliste en place. Comme en Libye, la destitution du « tyran » rendrait le pays plus facilement manipulable par la sentinelle orientale de l’ONU qu’est la Ligue arabe, en le fragilisant politiquement et économiquement sous couvert d’instaurer une démocratie de façade.

Symétriquement, l’Iran esseulé comme jamais, radicaliserait sa doctrine chiite (de facto ou par un effet de loupe médiatique) à des fins défensives, justifiant des frappes israéliennes ciblées et préventives sur ses présumés sites de recherche nucléaire. Une opportunité d'autant plus facile à saisir que les couloirs aériens seraient dégagés au-dessus de la nouvelle Syrie "libre" et pacifiée.


jeudi 2 février 2012

INA-BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS : VERS UNE CONSOLIDATION RAMPANTE DE L'ALLIANCE ATLANTIQUE

Voici une information de l'AFP dont le traitement restera vraisemblablement anecdotique dans nos principaux médias hexagonaux. L'Institut national de l'audiovisuel (INA) et la Bibliothèque du Congrès américain viennent de signer une convention d'échanges de 500 documents audiovisuels numérisés. Pas n'importe lesquels. Sont concernées les émissions de télévision qui offrent un regard croisé (et valorisant, cela va de soi) sur leur partenaire. Une opération qui s'apparente donc ni plus ni moins à de la masturbation culturelle réciproque. A ce titre, écouter les parties prenantes est encore le plus instructif.

Ainsi, lorsqu'on l'interroge sur la vocation du contrat, Mathieu Gallet, le patron de l'INA, n'hésite pas à évoquer en creux un agenda mondial (un terme décidément de moins en moins tabou). "Ceci est une étape importante dans la constitution d'une bibliothèque mondiale à laquelle tout citoyen pourra accéder", affirme-t-il, avant d'en préciser la motivation particulière pour l'institution française : "L'INA essaie d'aller à la conquête des publics les plus différents. L'enjeu des années à venir est d'élargir ces publics, en s'adressant aux jeunes, aux publics étrangers, aux chercheurs comme au grand public".

Merci à M. Gallet de nous rappeler cette triste vérité. Lorsque la France prétend s'ouvrir au monde et sensibiliser la jeunesse, elle ne sélectionne pas un panel éclectique de documents internationaux, mais renforce ses liens outre-atlantiques, étouffant discrètement l'émancipation multipolaire.

Même son de cloche du côté du directeur de la bibliothèque américaine, James Billington pour qui "cette collaboration offrira un aperçu précieux de l'Amérique des 110 dernières années à travers le prisme d'une autre culture". Un aperçu précieux et potentiellement salutaire. Contestés dans leur hégémonie, les Etats-Unis trouveront dans ce miroir français d'un poli américain presque parfait (exception faite de la parenthèse gaullienne), une caution supplémentaire à leurs engagements les plus tangents. "Voyez comme les médias français ont relayé et corroboré nos allégations sur les attentats du 11 septembre, Al-Qaïda etc"

Cette étape et les autres ne duperont pas ceux des Français qui forgent leur sens critique hors du circuit médiatique traditionnel. Continuons la pédagogie et ne nous laissons pas dominer par un quelconque impérialisme culturel. Les Etats-Unis, nous n'en avons que trop soupé.

mercredi 1 février 2012

FRANÇOIS HOLLANDE ENFARINÉ : CLAIRE SEGUIN EXPLIQUE SON GESTE PAR LE DÉSESPOIR



On connaissait l'"entartage", voici venue une nouvelle forme d'agression : l'"enfarinage".

Invité par la Fondation Abbé-Pierre pour parler du "contrat social pour le logement" dont il est cosignataire, François Hollande fut victime cet après-midi d'un geste malheureux, qui aurait pu prêter à rire s'il n'avait été provoqué par le désespoir. L'"agresseur", Claire Seguin, femme en colère de 45 ans, ancienne enseignante de l'Education nationale, et auteur du blog Un micro sous votre oreiller, fut rapidement évacuée par le service d'ordre et conduite dans une loge pour s'expliquer. Quelques journalistes présents recueillirent sa confession sur fond de difficultés personnelles, jusqu'à ce qu'une injonction fut donnée de l'isoler. Porte close. Fin de l'acte.

Réaction de la "victime" détendue : "C'est un acte irresponsable". François Hollande, en homme prétendument de gauche, aurait pu demander à converser avec cette femme, pour comprendre et calmer son courroux. Il n'en fit rien. Cet épilogue est très révélateur de sa conception technocratique et carriériste de la social-démocratie. Bien loin d'user d'empathie, le tartufe PS tira ridiculement vanité de la situation, se victimisant au passage : "Ce sont les risques du métier. Je les assume". Comme quoi, il n'y a pas que l'UMP qui regorge de courage...

De la décadence du pouvoir et de ses symboles : JFK aura eu le droit à un assassin, George W. Bush à un lanceur de pantoufles, Nicolas Sarkozy à un entarteur, et François Hollande à une "enfarineuse". C'est peut-être ça finalement la justice : avoir un bourreau à sa mesure.

mardi 31 janvier 2012

SI TU NE VIENS PAS À LAGARDÈRE...

Bienvenue sur mon nouveau blog politique destiné à mes lecteurs en provenance du site nouvelobs.com (dont l'intégralité du contenu antérieur sera progressivement exporté) et à tous les autres !
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Après les révolutions arabes en 2011 propulsées par un réel souffle de liberté, nous voici fixés sur le calendrier 2012 : l'année sera celle du reflux des libertés.

Le processus débuta par l'application de la loi martiale aux Etats-Unis, largement occultée par les médias français, avant de continuer par une reprise en main de l'Internet. Le but ? Réduire au silence la démystification et empêcher certaines prises de conscience collectives sur l'injustice des conflits mondiaux.

Pour que les ficelles ne soient pas trop apparentes, il convenait d'établir un échéancier et une progressivité. D'abord habituer en douceur les internautes par la régulation, en prétextant une défense des droits d'auteur (fermeture de Megaupload), avant de passer à une censure sélective (twitter), et peut-être demain généralisée au nom de la lutte contre le terrorisme. Les Américains sont déjà à la manœuvre, et la France, devenue une annexe servile de la 1e puissance mondiale, leur emboîtera le pas.

Gageons en effet que ce ne sont pas les menaces islamistes présumées qui manqueront, lorsque une opération de faux drapeau ou une fausse maladresse occidentale aura conduit à l'embrasement de la Syrie et de l'Iran. Si le conflit sera physique aux Proche et Moyen-Orient, il sera économique, culturel et moral ici ; chacun sera placé devant ses responsabilités par la coterie médiatico-politique et se verra proposer une alternative cornélienne "pro-occident chrétien ou pro-arabomusulman ?" Ne tombons pas dans le piège. Refusons un tel choix contraire aux intérêts et aux valeurs de la République française.

samedi 28 janvier 2012

LA LISTE DE XAVIER BERTRAND CONTRE LES FRAUDES SOCIALES : LORSQUE LA HONTE MÉRITE LA HAINE

"Je pense que tout jugement devrait entraîner la parution dans la presse de l'identité des fraudeurs et de la nature de la fraude. Pourquoi ? Parce que je veux un effet préventif pour dissuader les fraudeurs. Il ne s'agit pas d'être dur pour être dur, il s'agit tout simplement d'être juste. Notre système verse des allocations à ceux qui en ont besoin mais on ne peut pas avoir des gens qui contournent le système de protection sociale." (Xavier Bertrand, ministre du Travail et membre de la "Droite sociale", 26 janvier 2012).

Je vous laisse imaginer l'ire de la gauche, comme de la droite gaullienne... Mais au fait, tant que nous y sommes, peut-on espérer "la prime délation" pour 2017, monsieur Bertrand ?

Commentaire fictif de gauche : "Une fois de plus, l'UMP prouve son impuissance à résoudre les problèmes de fonds. Les fraudeurs doivent subir le coup de la loi. Que Xavier Bertrand et ses amis ne mettent pas la poussière sous le tapis, qu'ils l'aspirent en faisant appliquer la loi ! A défaut d'en être capables, depuis 5 ans, nos ministres multiplient les propositions (qui souvent ne dépassent pas ce stade) infâmantes. La loi existe déjà pour punir la fraude, la prison également. Mettre au ban de la société les fraudeurs c'est instaurer un climat de défiance généralisé et faire subir une double peine qui enfonce davantage des individus déjà fragiles."

Commentaire fictif d'extrême-droite : "C'est la moindre des choses ! Ils n'avaient qu'à pas voler les Français !"

Commentaire personnel : "pipeau". La boule puante habituelle, une mesure qui ne sera jamais appliquée mais poursuit un triple objectif : effrayer, faire du pied périodiquement aux électeurs du FN, et faire diversion pour masquer une autre réforme ou l'incurie de l'exécutif.

CENSURE VIRTUELLE ET CHAOS RÉEL

2012 commence très fort. Pas avec une révolution démocratique comme l’année précédente, mais avec une contre-révolution virtuelle.

Les Etats-Unis reprennent ainsi la main, ou plutôt continuent l'agenda totalitaire de la gouvernance mondiale (terme officiellement autorisé depuis la "jurisprudence Attali", merci Jacques :), en cadenassent progressivement les échanges numériques tout en espérant s'insinuer dans le marché chinois : fermeture de megaupload, censure modulable (et donc subjective et négociable) de twitter pour plaire aux régimes politiques en place…

La nation qui reste la 1e puissance mondiale, prépare le terrain à une action forte et généralisée. Elle sème insidieusement des graines de guerre civile et de chaos pour pérenniser sa suprématie. L’objectif : renforcer le conflit de civilisations jusqu'à la 3e guerre mondiale. Tout est déjà en place, à commencer par la scène maritime face à l’Iran et quelques éléments terrestres en Syrie, et j'ajouterais si j'étais plus vicieux, la fin programmée de la zone euro.

L'argument entendu dix fois dans les médias : "Les échanges mondiaux sont tellement imbriqués que les Etats-Unis et la Chine n'auraient aucun intérêt à espérer la déstabilisation de l'Union européenne puisque cela leur porterait également préjudice". Cela serait recevable si les Etats-Unis n'avaient pas à leur disposition une stratégie de renflouement économique plus rapide et efficace... Qui connaît les modalités d'entrée en guerre des Etats-Unis depuis Pearl Harbor sait à quoi je fais allusion.

Ce que je sais d'ores et déjà c'est que j'ai choisi mon camp : je ne ferai rien pour attiser une guerre absurde (pléonasme ?) et je ne combattrai pas pour des intérêts d'une dynastie oligarchique. Leur conflit néo-impérialiste, ils pourront se le mettre au cul. J'aime les valeurs les plus nobles de mon pays, et ces valeurs ne sont ni le mensonge ni la sauvagerie. Français, je ne me prostituerai au sens littéral ni pour des blancs, ni pour des noirs, ni pour des jaunes, ni pour personne.

mercredi 25 janvier 2012

VERS UN EUGÉNISME DÉGUISÉ DU MARCHE DU TRAVAIL

société,chirurgie,esthétique,soins,médecine,bec,lièvre,pôle emploi,travail,chômage,médicament,physique,physionomie,visage,santéT'as pas de boulot à cause d'une sale gueule ? Et t'es trop fauché pour recourir à la chirurgie esthétique ? Pas de panique, l'association "Médicament autre", présidée par le Dr Amoyel, propose de couvrir la totalité de tes frais médicaux non pris en charge par l'Assurance maladie et la CMU.

Les critères pour en bénéficier : être démuni et avoir des difficultés personnelles, professionnelles, sociales à cause de "problèmes dentaires désastreux", d'un bec de lièvre etc. Une sélection s'effectue par tirage au sort, sous contrôle d'huissier. Pour encadrer le tout, un partenariat est passé avec Pôle Emploi (?!) qui assurera le suivi professionnel après l'opération. L'intention de ce relooking aurait pu être louable si elle n'ouvrait la porte à des dérives préoccupantes et immorales.

D'abord le caractère subjectif de la "disgrâce faciale". A partir de quand considère-t-on que la physionomie d'un individu est "difficile" ? Se base-t-on sur un simple ressenti personnel ou bien stipule-t-on des critères spécifiques ? Et comment prouver que cette physionomie est effectivement handicapante pour trouver du travail, dès lors que les recruteurs se gardent bien de formuler un tel jugement esthétique de crainte d'être traînés devant les tribunaux ?

Ensuite, généraliser ce procédé conduirait à un normatisme esthétique et reviendrait à cautionner la discrimination à l'embauche. On peut alors aisément imaginer les échanges de deux recruteurs. "Tu sais pas ce que j'ai eu moins comme candidat ? Un type qui avait un long nez ! Il doit pas savoir qu'il peut être opéré gratis ! -- Attend, moi j'ai eu pire. Un gars qui avait gardé la peau noire ! T'imagine ?! Et bien, je ne l'ai pas embauché ! A notre époque où la chirurgie esthétique est facilitée, il n'a aucune excuse pour ne pas changer de couleur de peau !"

Vive la différence...

lundi 23 janvier 2012

MON ODE EN DEMI-TEINTE A FRANÇOIS HOLLANDE (MEETING DU BOURGET)

hollande,françois,sarkozy,ump,gauche,droite,gouvernement,président,république,2012,élection,présidentielle,moscovici,ayrault,aubry,baylet,valls,ps,socialiste,fn,marine,lepen,le pen,national,homos,gay,racisme,mariage,adoption,programme,macroéonomique,salaire,pouvoir d'achat,inflation,euro,europe,guerre,proche-orient,israël,sioniste,palestine,moyen-orient,arabe,immigration,emploi,chômageC'est fait. Enfin. Je me suis infligé les 1h30 du meeting de François Hollande. Même un peu plus à vrai dire. De son entrée de gladiateur dans l'immense arène du Bourget jusqu'à la sortie encore plus triomphale. Il y eut du sang, de la sueur et des larmes. Non dans les promesses, mais dans l'engagement physique de l'ex-Flamby qui ne mérite guère plus ce sobriquet peu flatteur. Ce dimanche 22 janvier 2012 fut indéniablement celui de son envol et ce ne sont effectivement pas les envolées lyriques qui manquèrent. J'ai même été ému. Je ne crois pas avoir été le seul. Ému sous l'effet de l'espoir qu'il a réussi à soulever en moi et dans toute cette foule réunie, ces militants et sympathisants pleins de ferveur. Ému par le frisson de l'Histoire, ce sentiment qu'une nouvelle page était en train de se tourner, là, sous mes yeux.

Et puis la mémoire sollicitée.Tous ces souvenirs, conscients, inconscients, les déceptions qui ressortent : des erreurs multiples de la gauche depuis 1983, aux vraies fausses illusions du candidat Sarkozy, le magicien de 2007 devenu depuis un pantin désarticulé, presque pathétique, maigre, essoufflé, chancelant à l'image de son quinquennat écoulé. Enfin, ces paroles vraies qui touchent, vont droit au cœur. Ce diagnostic clair et net, évident presque, malheureusement évident : l'aggravation des déficits ; le mot qui, selon Hollande, résume les 5 ans voire les 10 ans de la droite UMP "dégradation" ; l'accaparement du pouvoir par une minorité, une oligarchie que le candidat socialiste n'a pas hésité à qualifier d'"aristocratie"... Oui tout cela est certainement pertinent. Voilà quelles furent mes premières impressions spontanées. Ensuite, vient l'épreuve de vérité, celle de la raison qui revient à l'esprit et des pieds qui retombent sur terre. Et là, je dois avouer que je ne peux que porter un jugement mitigé.

François Hollande n'a pas imité le président qu'il rêverait d'être (un nouveau Mitterrand), il a véritablement parlé en président. Reconnaissons-lui ce mérite. Il était déjà le président Hollande dans toute la plénitude de sa fonction.

Première méthode pour convaincre : se présidentialiser en s'élevant ostensiblement au-dessus du débat partisan. Ne nommant jamais Nicolas Sarkozy, il aurait pu y parvenir... s'il n'avait préalablement fixé son cap par opposition aux politiques de droite ; un exemple à ne pas suivre, dont il s'appliqua par conséquent à lister tous les travers. Candidat certes, mais homme de gauche avant tout. Une affiliation assumée, jusqu'au rappel de son propre itinéraire, de cet enfant né de normands conservateurs qui ne subit pas le socialisme mais le choisit. Chassez le naturel... Donc oui, dans ce discours, François Hollande est apparu en socialiste, bien plus qu'en rassembleur national.

Deuxième nécessité stratégique pour se poser, si ce n'est en rassembleur du peuple français, du moins en rassembleur de la gauche : synthétiser les propositions de ces anciens rivaux de la primaire, et au-delà, ratisser le plus large possible, du centre à l'extrême-gauche, en passant par les préoccupations écologistes. En peaufinant son discours, François Hollande n'aura oublié de flatter aucun allié potentiel. Et surtout pas ceux qui ne le ménagèrent pas ces dernières semaines, à savoir les membres de la fameuse "aile gauche de la gauche" (Hamon, Emmanuelli, Montebourg).

Troisième méthode : un fil rouge. Rouge, c'est le cas de le dire. Son nouveau leitmotiv, il le rôda mercredi lors de sa mini-conférence avec Stéphane Hessel aux Journées de Nantes: "je n'ai qu'un seul adversaire ; il n'a pas de nom, pas de visage. C'est le monde de la finance". Ambitieux, noble et surtout malin d'éviter la guéguerre stérile et sempiternelle gauche-droite, devenue indigeste pour l'électorat. Néanmoins, pour tout vous dire, je ne crois pas en la puissance de cette conviction. Pas une seule seconde. Qu'il ait entendu les doléances des classes populaires à travers le Front de gauche et repris, presque mot pour le mot, la sentence de Jean-Luc Mélenchon, cela ne fait aucun doute. Mais qu'il soit un jouteur crédible, en lice pour défaire cet ennemi tentaculaire, terminant son mandat victorieux, là où Sarkozy n'aura été qu'impuissant, ça c'est une autre histoire.

Un jongleur habile ne s'improvise pas chevalier du jour au lendemain. L'orateur amateur de boutades se contint, plus grave que de coutume, mais le bouffon céda la place au troubadour, non au dirigeant pragmatique.

Les idées demandent du temps pour mûrir, les moyens d'actions politiques encore plus pour bâtir un édifice pérenne. "Le changement c'est maintenant", "L'esprit de la force", "La volonté". On a presque envie de lui dire, "tais tes intentions, et économise tes paroles, François, c'est demain que tu auras besoin de ton énergie". Quelle arme compterait-il, pourrait-il utiliser, hormis l'imposition ? Une lance insuffisante et mouchetée...

Sur le fond, les principaux thèmes d'actualité furent abordés. François Hollande surprit même les observateurs en anticipant certaines propositions concrètes et chiffrées. Il s'engagea notamment pour le retour de la retraite à 60 ans à taux plein avec 41 annuités, la création, confirmée, de 60 000 postes d'enseignant à effectif fonctionnaire constant, le retour à l'équilibre budgétaire d'ici 2016, l'inscription dans la Constitution de la loi de 1905 sur la laïcité, le droit de vote accordé aux étrangers dans les élections locales, l'élévation du taux de la dernière tranche de l'ISF à 45%, l'abaissement de 30% de la rémunération de l'exécutif, le doublement du plafond du livret A, le mariage homosexuel et l'adoption par les couples homoparentaux, l'interdiction des stock options, exiger des entreprises qui délocalisent qu'elles remboursent leurs aides publiques...

D'autres propositions restèrent plus allusives : faire de l'éducation et de la jeunesse sa priorité ; rétablir la justice partout (fiscale avec la fusion IRPP-CSG, financière par la taxe Tobin) et en finir avec les "petits caïds de quartier" ; équilibrer le mix énergétique (réduire la part du nucléaire, favoriser la recherche et le développement dans les énergies renouvelables et les économies d'énergie) ; séparer les activités de dépôt et d'affaires dans les banques, et mettre en place une banque d'investissement pour les PME ; préserver l'indépendance à la presse ; généraliser l'internalisation des coûts par le système "pollueur-payeur", notamment en surtaxant les produits étrangers (protectionnisme européen) ; remplacer Hadopi par une autre loi qui équilibrerait davantage les intérêts des créateurs et du public ; encadrer les loyers ; construire plus de logements sociaux ; organiser le retrait des troupes françaises d'Afghanistan sans attendre ; accroître la pression française sur le conseil de sécurité de l'ONU pour s'interposer en Syrie ; lutter contre un encadrement et un renforcement des relations franco-allemandes...

Il voulait rompre avec le flou et les ambiguïtés que ne cessent de lui reprocher la droite. Force est de constater qu'il n'y sera pas parvenu. Quid de la vision européenne de long terme ? Fédéralisme, zone euro à deux vitesses ou Union européenne réduite ? Comment, avec quels arguments pour convaincre les partenaires ? Quid d'Israël et de la Palestine ? Des salaires ? De l'accompagnement des demandeurs d'emploi ? De l'utilité même de Pôle Emploi ? De la réforme de la dépendance ? Des droits de succession ? Des mesures ciblées contre la délinquance, les trafics ? De la politique pénitentiaire ? De la politique d'immigration ? Du bouclage macroéconomique permettant de retrouver les conditions de la croissance ? Des leviers, au moins européens, pour agir sur la politique monétaire ? Des priorités de la politique étrangère ?...

Emporté par son idéalisme de gauche, il se contenta d'inviter les électeurs séduits par le vote extrême ou l'abstention à plus de "confiance". Comme Nicolas Sarkozy avant lui, il se trompe de problème, en oubliant que la peur n'est pas qu'un phénomène irrationnel et qu'il ne suffit pas d'un discours volontariste pour l'éradiquer : des actes forts sont d'autant plus nécessaires qu'elle se fonde sur une extension réelle des clivages sociétaux et du chômage structurel. Bien sûr, l'espoir est une vertu porteuse de progrès, mais on ne gouverne plus en 2012 comme on le faisait en 1981. Et les électeurs qui se sont éloignés de la gauche durant ces trente dernières années savent très bien pourquoi ils l'ont fait. Ce qui paraît primordial aux déçus de l'UMP et du PS, il ne l'a pas identifié ou du moins ne souhaite-t-il pas en faire un axe de campagne. En particulier, il n'a pas compris que les valeurs conservatrices de droite ne sauraient se réduire à des questions contingentes, ni ne concerner que les alliés de la finance. Il lui restera jeudi une seconde chance de préciser les détails et le chiffrage de son programme.

Plus on se rapproche de l'échéance, plus les candidats exhibent leurs tripes, s'expriment de façon plus personnelle. Mélenchon et Le Pen dans le registre de la fronde et de la colère. François Bayrou dans la critique mesurée et la sérénité. François Hollande lui aussi est en train de se découvrir à nous, de se découvrir à lui. Il ne reste plus que le candidat de droite. J'ai parié que Nicolas Sarkozy, par un mauvais tour du destin ou par le vox populi, ne serait pas présent au second tour. J-91. Nous serons bientôt fixés♦