mardi 10 septembre 2013

SYRIE : COMMENT SAPER LE PLAN RUSSE EN UNE CONDITION

La diplomatie française ne veut pas la paix en Syrie. Pour preuve, les conditions imposées par Fabius, surajoutées au plan russe de contrôle et démantèlement des armes chimiques syriennes, pour le rendre rédhibitoire. En particulier, elles exigent, dans une résolution déposée ce jour au Conseil de sécurité de l'Onu, "la condamnation des massacres du 21 août commis par le régime syrien". Une condition que Bachar el-Assad et Vladimir Poutine ne peuvent évidemment pas accepter, puisque cela reviendrait à reconnaître la responsabilité de l'attaque chimique dont Damas s'est toujours défendu.

Pour Fabius comme pour les experts, la neutralisation même des armes chimiques "prendrait des années" et ne garantirait pas, entre-temps, qu'Assad ne fasse pas usage d'autres armes chimiques sises dans des lieux ultra-secrets. En outre, cette destruction pourrait être perçue comme un moyen d'effacer les preuves d'utilisation antérieure de gaz sur la population syrienne, et une diversion pour gagner du temps, de la part d'un régime qui, selon ses adversaires, a décimé des civils et n'hésitera pas à le refaire, avec un équipement chimique ou conventionnel. La conclusion est explicite : "il faut empêcher Assad de nuire en le destituant et le faire comparaître devant le TPI". En clair : user de la force pour le virer. On en revient donc au même point que la semaine dernière et je doute que le brio tactique russe n'aboutisse à désamorcer la bombe géopolitique dans la région...