samedi 30 avril 2011

FOOTBALL FRANÇAIS : DES QUOTAS RACIAUX ?


Source audio : Franck Ballanger, au micro de France Inter (29/04/2011).

Blanc aurait-il quelque chose contre les noirs ? Mediapart en est convaincu, tandis que le sélectionneur et les instances mises en cause démentent formellement.

Samedi après-midi 30/04/2011. François Blaquart a été suspendu par la FFF, après que Mediapart ait publié une retranscription de l'échange polémique. Le DTN du foot français, ainsi que Blanc et Monbaerts, les principaux locuteurs présents dans cette réunion du 8 novembre 2010, ont récusé les accusations portées à leur endroit en parlant d'"amalgame", de "confusion" et autres "malentendus". Et il est vrai, sans faire de mauvais jeu de mot, qu'en la circonstance rien n'est clair.

Le verbatim concatène en effet deux problématiques à priori distinctes. D'un côté, celle des binationaux qui, formés en France, finissent par rejoindre leur nation d'origine pour nous affronter dans les matchs internationaux. De l'autre, une orientation sportive qui privilégierait le critère morphologique de joueurs athlétiques, au critère technique. C'est sur ce point précis que porte l'essentiel de la controverse, Laurent Blanc établissant dans le compte-rendu de la discussion un lien entre le gabarit et la couleur de peau.

Quand bien même cette conception paraîtrait simplificatrice, doit-on pour autant parler de "discrimination raciale" ? Aucune décision n'avait été prise dans ce sens suite à cet entretien et dire plus que ce qui a été dit reviendrait à faire un procès d'intention à Laurent Blanc. Alors, fausse polémique de journaux paranoïaques et instrumentalisés par l'opposition politique, ou bien véritable ségrégation dans le football français ?

Début de réponse par le principal intéressé qui vient de produire dans la soirée un communiqué officiel. A propos du lien entre "quotas" de binationaux et critères physiques, le sélectionneur s'explique ainsi : "Que les modalités de sélection [des binationaux] aient des incidences, à moyen ou long terme, sur les différents profils de joueurs en préformation ou en formation, c'est l'évidence, mais il n'y a là aucun lien, strictement aucun, avec une préférence ou un rejet de telle ou telle nationalité. Mon seul souci est d'avoir de bons joueurs pour une bonne Equipe de France, qu'ils soient petits ou grands, quels que soient leur lieu de naissance ou leurs ascendances".

jeudi 28 avril 2011

TORNADE EN ALABAMA


Vidéo : reportage Euronews.
Audio : extrait de la Symphonie n°44 de Haydn.

Une tempête a fait plus de 300 morts dans le sud des Etats-Unis. L'Etat d'Alabama a été le plus durement touché par cette nouvelle catastrophe naturelle♦

mercredi 27 avril 2011

BOURDE DE WAUQUIEZ SUR SCHENGEN : (IM)PARDONNABLE ?


Source vidéo : "Bourdin & Co", BFMTV et RMC, Christophe Jakubyszyn (27/04/2011).

Lors du dernier remaniement ministériel, Nicolas Sarkozy avait pourtant insisté sur le grand professionnalisme de la nouvelle équipe Fillon. Or, durant ce doux printemps 2011, les erreurs gouvernementales bourgeonnent et les copies méritent sérieusement d'être revues.

Après le concert des cafouillages véniels commis par Dati, Lefebvre, Morano, et consorts, voici une bévue bien plus inquiétante, de la part du présumé "petit génie" du gouvernement, Laurent Wauquiez. A l'heure où le traité de Schengen est en mode "pause", certains d'entre vous se demandent peut-être : mais au fait, combien de pays l'espace Schengen contient-il ? Qui mieux que le ministre chargé des affaires européennes pour répondre à cette question, pensez-vous. Et bien, détrompez-vous ... Un flagrant délit d'ignorance qui frise l'injure.

Faut-il rire ? Pleurer ? On ne sait plus. Mais surtout, quel exemple pour la jeunesse ; cette jeunesse à qui les institutions osent encore faire la morale ! Perché sur ses talonnettes, il y en a un qui doit trépigner d'envie de rétablir les châtiments corporels à l'encontre de sa progéniture ministérielle♦

QUAND LES DIRIGEANTS DU CAC40 SE GOINFRENT

"Les patrons du CAC40 ont engrangé 152 fois le SMIC en 2010". Les Echos étayent l'intuition commune : la reprise économique bénéficie principalement aux patrons et actionnaires. Un écart ressenti comme une injustice et une provocation dédaigneuse par une majorité de salariés dont le pouvoir d'achat ne fait que se détériorer depuis plusieurs mois. Car dans les faits, il n'y a pas plus d'autorégulation marchande que d'autocensure dirigeante. Pour Pierre-Yves Gomez, président de l'Institut français de gouvernement des entreprises, cette "grave défaillance de l'élite" n'est pas sans rappeler l'attitude de l'aristocratie d'avant 1789, "lorsque telle comtesse avait vendu une terre pour s'acheter un miroir".

A gauche, on joue les apprentis Robins des Bois et on préconise un interventionnisme économique modéré, en confondant parfois égalitarisme avec équité. "Plafonner les salaires des dirigeants d'entreprises dont l'Etat est actionnaire ? Le principe me choque", telle fut la réponse viscéralement libérale de Christine Lagarde, à l'une des propositions socialistes pour redistribuer plus équitablement la valeur ajoutée. Le ministre de l'Economie a beaucoup plus de scrupules à plafonner les rémunérations des patrons du CAC40, qu'à refuser un soutien solidaire aux ménages face à l'inflation sur les matières premières et l'énergie.

Si l'on ajoute à cela le récent jeu de dupes « suppression du bouclier fiscal contre allègement de l'ISF », on s'aperçoit que les grosses rémunérations desserrent globalement leur contrainte, tandis que les plus menues se serrent un peu plus la ceinture : la paupérisation s'accroît en même temps que les inégalités se creusent. Alors oui, parlons de principe. Un gouvernement peut-il se prétendre responsable en faisant prévaloir le principe de neutralité économique de l'Etat, sur le principe supérieur de poursuite de l'intérêt général ?

dimanche 24 avril 2011

JÉSUS BIENTÔT SUR FACEBOOK ?

L'influent pasteur américain Franklin Graham pense que le retour du Christ sur Terre sera immortalisé par des millions de téléphones portables et diffusé sur tous les réseaux sociaux, de Facebook à YouTube. "La Bible dit que tous les yeux vont voir le retour du Christ, et qu'Il descendra des nuages", a-t-il expliqué, lors d'une interview qui doit être diffusée dimanche sur la chaîne ABC. Et le pasteur d'ajouter "Quels sont les signes du Second Avènement ? Des guerres, des famines et des tremblements de terre... Nous y sommes peut-être". Avis aux amateurs qui guetteraient les pseudonymes christiques sur Facebook ou Youtube ! Il vous reste du temps pour peaufiner vos louanges, afin d'éviter les platitudes du type "Seigneur, j'te kiffe d'enfer !" et autres "Les Evangiles c'est de la bombe koi ! Je les ai tous lus en bande dessinée !"

mercredi 20 avril 2011

MÉLENCHON EXPLIQUE SA STRATÉGIE ANTI-MÉDIAS A LA COMPAGNE DE HOLLANDE


Extrait de l'émission "Portrait de Campagne", Direct 8, 02/04/2011.

Début avril, Jean-Luc Mélenchon expliquait sa stratégie "anti-médiacratie" à Valérie Trierweiler, la compagne de son antithèse idéologique, le futur favori des médias-sondages et un socialiste qui fut signataire du traité de Lisbonne. Pourtant, six mois plus tard, en ce jour de la Saint Luc, après la désignation de François Hollande comme principal opposant à Nicolas Sarkozy, le candidat du front de gauche n'exclut pas une alliance ou du moins une entente avec son concurrent de gauche. Opportunisme ? Non, "politique" ! "Jean-Luc, que la force des convictions soit avec toi !"

mardi 19 avril 2011

SARKOZY ET PME : PRIMES AUX SALARIÉS CONTRE EXONÉRATION DE CHARGES

Hors de question pour Nicolas Sarkozy de laisser écorner sa bonne intention de 2007, celle d'être "le président du pouvoir d'achat" !



Redonner du pouvoir d'achat aux français, en pleine inflation sur les matières premières et l'énergie, sans augmenter les salaires et ajouter de l'inflation à l'inflation. Faire plaisir aux ménages, sans trop fâcher les actionnaires et les patrons. Douloureux grand écart d'un gouvernement totalement dépassé par les évènements. Des propositions à la hâte, mesures inconséquentes, aucune estimation ou simulation pour vérifier la faisabilité, l'efficacité, le coût total. Des effets d'annonce et un rafistolage qui prouvent l'impuissance de nos dirigeants à résoudre les problèmes économiques et sociaux.

Le comble est que certains économistes traditionnellement libéraux avouent que le meilleur levier actuellement pour redresser l'économie resterait l'instrument fiscal et qu'un accroissement de l'imposition sur le capital financier et le patrimoine à des fins de redistribution serait le meilleur moyen de redonner rapidement du pouvoir d'achat à l'ensemble des français. Alors, quelle est l'option privilégiée par l'actuelle équipe gouvernante ?

Une redistribution, oui. Mais pas n'importe laquelle, car augmenter les impôts reviendrait à risquer une confusion avec la gauche et à valider l'un des projets du parti socialiste. Sarkozy suggère une prime universelle et obligatoire aux salaires. Les petites entreprises qui ne versent pas de dividendes bénéficieraient en contrepartie d'une exonération (partielle ou totale) des charges. On prend d'un côté, on redonne de l'autre, sans que la neutralité financière du procédé soit encore bien avérée et surtout sans neutralité sociale.

Cette forme de redistribution favoriserait ceux qui ont déjà la chance d'avoir un travail, au détriment de tous les autres (notamment les retraités, femmes au foyer, étudiants, demandeurs d'emplois, professions libérales et artisans), et à terme de la compétitivité de nos entreprises. En résumé : "échange solidarité et protection nationale contre pouvoir d'achat d'une minorité de français". A l'heure de son bilan, que restera-t-il ? "Le président du pouvoir d'achat" ou bien "le président des minorités" ?

Face à une possibilité de tsunami, il y a plusieurs stratégies de défense. Deux principales : soit on se dit "on verra bien ; on écopera le surplus d'eau, au cas par cas, le cas échéant", soit on se dit "construisons une digue suffisamment forte et haute plutôt que de pleurer et de râler ensuite devant l'ampleur du travail de reconstruction". Force est de constater que nos représentants, obstinément attachés à leur tradition de droite libérale, continuent de privilégier la première option, contre vents et marées. Jusqu'à quand, telle est la question.

jeudi 14 avril 2011

VILLEPIN PROMET 850 EUROS GARANTIS POUR CHAQUE CITOYEN : QUI DIT MIEUX

Ce mercredi 13 avril 2011, le leader de République Solidaire, présentait son projet politique pour l'élection présidentielle. Le préambule était du même acabit que la motivation officielle de candidature de Nicolas Hulot : le constat de l'échec des partis traditionnels comme justification de l'avènement d'une nouvelle vision politique.



Dominique de Villepin est dévoré depuis quelques années par une rancœur ardente envers son ancien ministre de l'Intérieur devenu chef de l'Etat. On le sait. En marge de l'affaire Clearstream, il a tenté dans son ouvrage "De l'esprit de cour" et dans l'actuelle présentation, de convaincre ses compatriotes de l'urgence d'un changement de paradigme républicain.

Que cela procède d'une attitude sincère ou d'un calcul, il n'en reste pas moins que l'ancien membre de l'UMP se décentre pour fustiger, au-delà de ses "alliés de trente ans", les politiques réduites à l'impuissance à force d'être rongées par les logiques court-termistes, électoralistes et partisanes. Après le "changement" souhaité par Martine Aubry, le "changement de cap" de Nicolas Hulot, voici venu un changement que Villepin désire bien plus vaste, l'annonce d'une nouvelle ère. Carrément. A l'écouter, on devine que le chiraquien veut dépasser l'actuelle Ve République, qui se serait pervertie en s'éloignant de ses principes originels, pour revenir à l'esprit premier de la Ve République.

En filigrane, il désire réincarner le souffle gaulliste en construisant une VIe République, telle une suite nécessaire, un rejeton légitime à l'œuvre du Général. La République de Charles de Gaulle était « Soso » : souveraine et solidaire. Elle a perdu l'essentiel de sa souveraineté, et est de moins en moins solidaire. Villepin reprend à son compte la priorité d'une nation plus solidaire et plus responsable ... mais aussi d'un autre « so » : solitaire. Son projet est en effet très ambitieux, et prévoit un immense chantier de réformes. On peut difficilement imaginer que l'ancien premier ministre soit prêt à accepter quelque compromission ou alliance avec les sarkozystes. Il s'agit de son bébé, d'un programme personnalisé et indissociable de son auteur.

Beaucoup de droits, beaucoup de devoirs, dans le cadre d'une "responsabilisation" et d'une "révolution citoyenne". Encore un an avant l'échéance électorale, on attend des précisions sur le financement global et le bouclage budgétaire de l'action politique que le "grand" Dominique compte engager.

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Une semaine après son annonce, la mesure-phare du fougueux Villepin fait toujours autant parler d'elle, avec une défiance sarcastique. Pour nombre d'observateurs, les 850 euros de revenu citoyen proposés par Villepin, font de lui un « Super Démagogue ». S'ils trouvent le principe attrayant, ils craignent également qu'à long terme il placerait notre pays sur une dynamique d'assistanat et de profonde régression économique. Car à moins qu'il ne s'agisse que d'une promesse, cet élément de programme risque en effet de décourager l'audace, l'esprit d'entreprendre ... et l'envie de se lever le matin.

"Irresponsable et dangereux !", selon Daubresse (UMP). On pourrait ajouter "Inconséquent". Cela appelle plusieurs questions, parmi lesquelles : n'est-ce pas une manière de pratiquer un populisme implicite, pour séduire le plus grand nombre d'électeurs, de gauche, de droite, et redonner ces voix ensuite à Nicolas Sarkozy ? N'est-ce pas également symptomatique d'un manque de solutions pour relancer l'économie durablement ?♦

vendredi 8 avril 2011

BORLOO, NOUVEAU DISSIDENT DE L'UMP



Sarko lui avait pourtant fait des yeux doux jusqu'à la dernière minute, espérant qu'il resterait dans la famille présidentielle. Ses efforts auront été vains. En tranchant pour une grande famille centriste à l'approche de la présidentielle de 2012, le président du parti radical divise encore un peu plus l'UMP. Un parti majoritaire qui, de facto, ne l'est plus. Se dessine à droite, deux camps : celui des sarkozystes, celui des anti-sarkozystes. Si l'UMP n'implose pas d'ici mi-2012 et si Fillon reste dans le camp de Sarkozy, c'est que l'apocalypse aura déjà eu lieu... Comment l'UMP va-t-elle réagir à cette annonce ? Va-t-elle courir encore plus rapidement derrière les voix du FN, afin de consolider son principal pilier restant, le socle "droitier" ?

Dominique Reynié, le directeur général de la Fondation pour l'innovation politique, n'a pas exclu que cette division apparente au premier tour de la présidentielle n'engendre en réalité une recomposition implicite du ciment des centres et des droites qui forment l'UMP. Le but ? Diversifier l'offre électorale pour émietter les voix du FN et rediriger celles des abstentionnistes vers un parti modéré de centre-droit. Si l'hypothèse s'avérait exacte, cette stratégie de pseudo division constituerait un pari risqué pour l'UMP. Une issue binomiale sous forme de "quitte ou double", qui serait stérile pour la droite si les électeurs maintenaient leur clairvoyance au milieu de ce jeu politicien, et s'ils votaient pour le FN par adhésion plus que par sanction.

Autre finalité : endiguer au premier tour la captation par la gauche de certains déçus du sarkozysme séduits par le programme "ouvert" que le PS vient de présenter cette semaine, puis donner consigne de voter pour le candidat UMP au second tour. Interrogé par Léa Salamé (08/04/2011, Elysée 2012, i-télé), Patrick Devedjian (UMP) a exprimé ses craintes que le choix de Borloo ne déroule un boulevard royal pour la gauche en 2012, à la présidentielle comme aux législatives.

Jean-Louis Borloo a déjà ouvert la porte à Dominique de Villepin, histoire de ratisser un maximum sur l'aile droite. Souvenons-nous également que la chiraquienne Michèle Alliot-Marie, chassée comme une malpropre du gouvernement, n'a peut-être pas dit son dernier mot. Il ne manquerait plus qu'un poids lourd tel que l'hyper-ministre Jupé se fâche avec le boss et rejoigne la coalition de la "droite amère".

LE CÔTÉ OBSCUR DE L'UMP



Les actuels clivages de l'UMP m'ont inspiré une petite parodie sur fond de Star Wars 3. Qui est le défenseur de l'ancienne foi, qui est le faux républicain qui se rêve Empereur, qui est le jeune jedi qui se laisse tenter par le côté obscur ? A vous de retrouver ou simplement d'imaginer !

jeudi 7 avril 2011

GUÉANT VEUT RÉDUIRE L'IMMIGRATION LÉGALE



Et un effet d'annonce à finalité électoraliste de plus, un ! Des mesures purement démagogiques, et presque prévisibles, dans la continuité des débats identitaire-sécuritaires, un clin d'œil de plus à l'électorat du FN. Le chercheur Patrick Weil du CNRS explique pourquoi les intentions du ministre sont parfaitement irréalisables (France-Inter, 07/04/2011).

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Cacophonie gouvernementale. Interrogée sur le sujet, la ministre de l'Economie s'est dite surprise. "Je ne sais pas quelles sont les raisons qui l'ont amené à dire cette phrase et je me méfie beaucoup des phrases que l'on sort de leur contexte [...] Il faut réfléchir au court terme mais aussi au long terme. Dans le long terme, on aura besoin de main-d'oeuvre, on aura besoin d'effectifs salariés formés".

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07/04/2011. En visite dans une usine d'aluminium du groupe Alcan EP, au cœur du Puy-de-Dôme, Nicolas Sarkozy en a profité pour répondre sans tarder au "condensé de démagogie" (sic Fillon) du programme socialiste, par une surenchère démagogique flagrante. Deux couches : "Les entreprises qui augmentent leurs dividendes doivent accroître également les salaires versés !", "Les chômeurs doivent être davantage contrôlés ; c'est une question de justice sociale envers les ouvriers qui travaillent dur".

La dernière pourrait tout à fait se lover dans un plan anti-arabe qui ne dit pas son nom. La parfaite illustration du raisonnement du politicien libéral issu d'une bourgeoisie parisienne aisée : "Il y a trop d'arabes à notre goût, mais on ne peut pas les dégager directement sans être hors-la-loi. Employons d'autres leviers pour les virer. Comme on les trouve essentiellement parmi les musulmans, les immigrés, et les chômeurs, établissons un programme visant à restreindre chacune de ces catégories sociales". Après avoir tenté d'opposer les musulmans aux non-musulmans, le président et ses lieutenants cherchent à opposer les ouvriers et les chômeurs... Il oublie juste qu'en continuant à diviser les français, c'est sa propre majorité présidentielle qu'il clive. Il se retrouve de plus en plus esseulé dans cette course pour rattraper la gauche, le FN, le centre-droit, les gaullistes, à tel point que cela devient pitoyable.

mardi 5 avril 2011

LAÏCITÉ : COPÉ PRÊCHE CONTRE LE FN ET LE PS


Extrait de l'introduction du secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, à la fameuse convention polémique sur la laïcité (05/04/2011, Paris, France Info).

Copéator predicator, suite. Sa harangue est devenue si caricaturale, que je ne peux m'empêcher d'en poster les manifestations périodiquement. Le Bossuet de la Sarkozye, en plein sermon sur la laïcité, en a profité pour taper à sa gauche et à sa droite, histoire de joindre l'(in)utile au désagréable, en vue de défricher le terrain de la future campagne électorale du roi-président.

Il va falloir s'habituer à ce que l'apôtre Jean-François nous resserve à tous les repas la rengaine "l'UMP est le parti de la responsabilité" qui relègue les autres au rang des judas, des démagogues, et des fumistes inconséquents. Amen.

LE PROJET SOCIALISTE ENFIN DÉVOILÉ !

Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, revient sur les 30 mesures présentées ce mardi 5 avril 2011 par la secrétaire générale du parti, Martine Aubry. Plus qu'un programme définitif, il s'agit d'un socle commun, un projet à géométrie variable que le futur candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012 sera libre de hiérarchiser, de peaufiner et d'enrichir. Un cahier des charges ancré à gauche mais suffisamment consensuel pour être défendu par l'un ou l'autre des prétendants socialistes à l'investiture suprême.


Audio : France Info (05/04/2011).

Les propositions phares s'articulent autour d'une grande réforme sociale et fiscale, visant à restaurer le pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes. D'abord, par une politique de réduction et de plafonnement des prix (tarif social énergétique, encadrement des loyers [...]). Ensuite, par un système de bonus-malus sur l'impôt des sociétés, qui encouragerait la redistribution des richesses créées, des dividendes vers les facteurs de production, le travail en particulier. Du côté des ménages, il serait prévu une fusion de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de la CSG.

A cela s'ajouterait la création de 300 000 emplois jeunes dans des secteurs d'avenir tels que les énergies renouvelables. Enfin, une pincée de Robin des bois pour faire plaisir à Jean-Luc Mélenchon, avec un plafonnement des revenus des grands dirigeants (d'entreprise publique —au PS on peut être courageux, mais certainement pas réactionnaire ni téméraire !). Tous leviers censés relancer in fine la croissance par la demande. Martine Aubry, vantant légitimement les mérites du programme socialiste que son camp a mis près de trois ans à tricoter, escompte qu'il ferait flirter la croissance avec les 3%.

Réactions à droite. François Fillon : "le programme socialiste est une anesthésie nationale, une condensé de démagogie sociale et de mesures contre la croissance". Nombre de journalistes, y compris de gauche, font la moue en regrettant l'odeur de réchauffé qu'exhale ce bouquet d'espérances.

lundi 4 avril 2011

GUÉANT : "L'ACCROISSEMENT DU NOMBRE DE MUSULMANS POSE PROBLÈME"


Audio : Claude Guéant au micro d'Europe1.

"Trop, c'est trop !" Entend-on partout. Oui, trop c'est trop... mais de quel côté se trouve l'excès ? Crier haro sur le baudet est une stratégie habituelle des partis d'opposition, autant qu'un fond de commerce pour des médias d'information qui ne reculent devant aucune bulle communicationnelle susceptible de créer le buzz. Et le martèlement de reprendre : "C'est un scandale, nous allons porter plainte contre le ministre ! C'est indigne ! Il est même désavoué par son parti !"

On se calme, on met en veille la paranoïa trente secondes, et on se contente de réécouter les propos, dans le contexte, en se souvenant que le locuteur possède une double casquette : ministre de l'Intérieur et des cultes sur le territoire de la République. Que dit-il ? "Il y a davantage de musulmans aujourd'hui que lors du vote de la loi sur la laïcité en 1905". C'est un fait. Propos révoltant ? Non, à moins bien entendu qu'énoncer un fait soit révoltant. "Cet accroissement pose problème CAR nous n'avons pas suffisamment de mosquées actuellement pour accueillir les fidèles". Deuxième fait. Choquant ? Même en m'adonnant à un furieux brainstorming, là encore il me semble que rappeler un fait n'a rien de répréhensible. Y-a-t-il une maladresse ? Même pas -- pour une fois, diront les mauvaises langues. On ne peut repérer une maladresse qu'en éludant, sciemment ou non, la fin de sa phrase "[...] il n'y a pas suffisamment de lieux de prière".

Dans la lignée de ces procès d'intentions, il sera bientôt interdire de simplement prononcer les mots "musulmans", "Islam", "mosquée", peut-être ensuite interdira-t-on aussi les mots "christianisme", "judaïsme", histoire de faire bonne mesure, et pourquoi ne pas prolonger l'intégrisme républicain jusqu'à s'offusquer d'entendre parler de "laïcité" et de "religion" ? Tout cela finira par s'arrêter car les modes changent et parfois c'est heureux.

dimanche 3 avril 2011

TAPIE-LAGARDE : NOUVEAU SCANDALE D'ÉTAT ?

Oui si l'on en croît le chevalier sans peur et sans reproches et président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault. Pour résumer : les socialistes accusent directement Christine Lagarde, actuelle ministre de l'Economie, d'avoir ponctionné les contribuables de 285 millions pour indemniser l'homme d'affaires Bernard Tapie dans l'affaire Adidas / Crédit Lyonnais. Soulignons d'ailleurs la libéralité du tribunal arbitral qui n'hésita pas à lui verser la somme record de 45 millions au seul titre de la réparation pour préjudice moral.


Source audio : France Inter (02/04/2011).
Photo : © AFP / Pierre Verdy.


Réponse des intéressés. Bernard Tapie menace de publier la semaine prochaine des documents confidentiels du compromis d'arbitrage signé en 2008. Il estime que "ce n'est pas l'affaire Tapie. Elle est finie. C'est l'affaire de la ministre, madame Lagarde, et du Parti socialiste".

De son côté, Christine Lagarde a annoncé ce samedi qu'elle envisageait de poursuivre en justice les députés socialistes qui l'accusent. "Le recours à l'arbitrage ne constitue en aucune façon un abus d'autorité", précise t-elle en assurant que son choix "a été fait pour sauvegarder les intérêts de l'État".

samedi 2 avril 2011

AUBRY "À LA CONQUÊTE DE LA JEUNESSE"


Source sonore : France Info.
Photo : © AFP/Martin Bureau


Pour un potentiel présidentiable, la raison de s'adresser à la jeunesse n'est pas seulement économique et démagogique, elle relève aussi de la pédagogie politique, comme le concédait récemment Martine Aubry : "Nos jeunes actuels n'ont connu que des présidents de droite", en s'empressant d'ajouter "Ils n'ont connu qu'une France vieillissante, repliée sur elle et peu ouverte sur le monde".

Ah le fameux changement tant annoncé ! Désirant montrer l'exemple et s'inscrire dans les propositions positives, la première secrétaire du PS, tint, ce samedi 2 avril 2011 lors d'un meeting parisien, à s'adresser à des jeunes. Face aux 500 militants du Mouvement des jeunes socialistes présents, elle lança fièrement : "Allez-y, battez-vous, trouvez les chemins sur lesquels ces emplois d'avenir vont pouvoir être créés !" Et non, vous ne rêvez pas. Cet appel à un volontarisme combatif face à la mondialisation, peu différent de la rhétorique UMP, sur fond de mesures éculées, révèle piteusement la peau de chagrin qui sépare les actuels partis de droite et de gauche. En creux, il dissimule une fracture de plus en plus patente avec le front de gauche, ainsi qu'un renoncement à toute véritable relance keynésienne.

Alors oui, il s'agit bien d'un discours de "gauche socialiste", à condition toutefois de comprendre par là "gauche néolibérale nostalgique du terme socialiste, héritage idéologique de Jaurès et si chargé d'histoire etc." Et dans ce cru 2011, le rose se métamorphose en gros rouge qui tache et qui touche ! 300 000 emplois d'avenir (comprenez "durables") et tout cela, pas en 5 ans, pas en 4 ans, mais bien en 2 ans ! Pour le financement, les modalités, le type d'emploi, le ciblage de ces fameux secteurs porteurs et créateurs, la réponse au mieux la semaine prochaine, au pire jamais. Le décryptage est facile : "Débrouillez-vous seuls, mais sachez que le PS est là pour vous remonter le moral !"

Quelle aubaine ! Et quelle imagination de la part des duellistes socialistes pour la course à la présidentielle. Qui guette une illustration de la pluralité fantoche au sein des primaires et de la fragilité des programmes qu'il reste encore à peaufi... à construire, pourra la contempler dans la concurrence thématique offerte hier par un François Hollande qui a commencé sa campagne en s'adressant ostensiblement à la jeunesse. Les primaires socialistes sont-elles une symphonie planifiée d'avance, une cacophonie, ou bien simple stéréophonie élégiaque et résignée, accordée au diapason du libre-échange ? Si, comme nombre d'observateurs le pensent, l'alternance promise en 2012 n'est qu'illusoire, alors gare Martine, gare François, gare Dominique et les autres, car vous risqueriez bien de vous aliéner définitivement le soutien des dernières consciences "socialistes" de ce pays.

FRANÇOIS HOLLANDE, PAUVRE PÊ(É)CHEUR ?


Source vidéo : itélé.

Pour un 1er avril, le candidat corrézien aux primaires socialistes a choisi un premier auditoire de circonstance : les pêcheurs du Pas-de-Calais. Après Martine à la plage, ladies and gentlemen, voici François à la pêche ! Lorsqu'il a su que "Celui qui va à la chasse perd sa place", il a tout de suite préféré aller à la pêche. Espérons toutefois pour le poissonnier qui se rêve président en 2012, qu'il ne perdra pas la sienne de place, en s'immergeant dans les primaires. Saint François Hollande parviendra-t-il à capturer dans ses filets roses les adeptes de gauche avant qu'une vague d'une autre couleur n'emporte tout sur son passage ? La suite au prochain épisode.