mercredi 28 septembre 2011

DÉBAT DE LA PRIMAIRE (LE RETOUR). HOLLANDE : REGONFLEZ LA BAUDRUCHE !

Fin du second débat de la primaire socialiste sur itélé. Plus rythmé et vivant que le premier tour de manège, mais peu d'informations nouvelles. Sur la forme, une semi-cacophonie de dîners de famille un peu arrosés, où chacun tonitrue ses différences dans des confrontations poussives avant que tout le monde rejoigne la bonne franquette consensuelle. Sur le fond, quelques désaccords assumés et, ne soyons pas naïfs, largement convenus. Communication médiatico-politique oblige. A l'issue de l'émission, chacun louera son champion.

primaires,socialistes,PS,Hollande,Aubry,Valls,Montebourg,débat,itélé,Baylet,Royal,SégolèneIl y a d'abord les prévisibles. Aubry conservatrice et rassembleuse. Royal déroulant fièrement son CV, vantant ses réussites poitevines. Offensive également, encore plus que de coutume, cherchant à couper la parole à ses concurrents ("des petites phrases agaçantes comme des petits cailloux" selon Christophe Barbier), dans un espoir désespéré de combler son écart dans les sondages. Montebourg fidèle à son credo de démondialisation et de réindustrialisation, dont il a pu préciser un peu plus les contours. Baylet tentant de capter les voix centristes à grands renforts de terminologie ostensiblement laïcarde, humaniste et européiste.
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Et puis les évolutifs-progressistes. Mister Culbuto (dixit Jacques Maillot, fondateur de Nouvelles Frontières), devenu ce soir Mister Baudruche : j'ai nommé François Hollande. Conscient que contrairement à Aubry et Royal, il ne peut miser sur l’expérience gouvernementale pour promouvoir sa candidature, le président du conseil général de Corrèze tenta en effet de se présidentialiser en endossant des habits de sage sphinxial et de moralisateur, manifestement trop amples pour l'homme au régime draconien. "Ayez confiance" serina le Balladur light de gauche, entre deux tentatives mal préparées de se démarquer des autres candidats. En politique, les singes ne font pas des sages.

Valls,Manuel,itélé,primaires,débat,socialiste,PS,EvryReste Valls. Moderne, mordant et parfois taquin, mais dont l'impératif redondant "Il faut dire la vérité aux Français" finit par jeter la suspicion sur son propre camp. Le débat sur la TVA sociale avec Montebourg donna lieu à une paraphrase (révélatrice ?) de Giscard : "Arnaud, tu n'as pas le monopole de la gauche". Enfin, on aura noté aussi la volonté affichée du maire d'Evry de se servir de son ancrage local en banlieue pour reconquérir habilement l’électorat populaire, largement délaissé par Hollande et Aubry.

Troisième et dernier débat, mercredi prochain à 20h30 sur BFMTV-RMC. [crédits photo : Sipa/Dufour-pool]

lundi 26 septembre 2011

VICTOIRE DE LA GAUCHE AUX SÉNATORIALES : DE LA NÉCESSITÉ D'UNE TROISIÈME VOIE

socialiste,PS,gauche,Bel,Jean-Pierre,sénat,président,électionsLes socialistes, galvanisés par le gain historique de la majorité sénatoriale, ont déjà parié sur la victoire d'un des leurs à la présidence de la Chambre haute. Sur le plan strictement arithmétique, sans "magouille" (dixit Jean-Pierre Raffarin) et autres arrangements d'alcôves, Jean-Pierre Bel ou Catherine Tasca devrait effectivement remporter le "plateau". Cette alternance risquerait néanmoins de transformer demain la respiration démocratique en blocage, et après-demain l'opposition en parti majoritaire tout-puissant.

gauche,socialiste,sénat,Rome,Romains,élections,2012,assemblée,parlementLe contre-pouvoir n'a de réalité que dans l'équilibre des forces et la représentativité. Que cette victoire de la gauche présage d'une vague rose aux élections présidentielles et législatives, et au printemps socialiste succédera la même désillusion que sous le mandat de Nicolas Sarkozy. A moins bien entendu qu'au contraire du chef de l'Etat sortant, la gauche respecte ses engagements et aménage la Constitution pour plus de représentativité citoyenne au Parlement. Hélas, l'Histoire montre que les socialistes ont, de ce point de vue, été au moins aussi frileux que les partis de droite. Alors wait and see.

Si en 2012, la gauche, parti socialiste en tête, devait avoir la main mise sur les pouvoirs législatif et exécutif, et quand bien même parviendrait-elle à unir toutes ses sensibilités, nos institutions finiraient par souffrir de l'absence d'opposition efficace. Après la contradiction de principe face à Sarkozy, ce serait pour la République le temps d'un nouveau consensus mou et d'une sclérose idéologique à forte tonalité "bobo", à peine troublée par les composantes écologistes et communistes. Sans troisième voie indépendante des socialistes et de l'UMP, sans une autre voix susceptible non seulement d'arbitrer les débats mais aussi de les animer, la démocratie est en danger.

gauche,socialiste,PS,sénat,assemblée,2012,présidentielle,législatives,FN,front national,Marine Le Pen,fascisme,anarchieEn supposant que ce retournement du Sénat marque l'entrée dans une nouvelle ère socialiste, je souhaite à ces hommes de gauche de ne pas rater leur rendez-vous avec la France. Autrement, il existe un risque non négligeable en 2017 qu'après deux déceptions, respectivement de droite et de gauche, nous subissions un réveil de l'anarchie ou de son contrepoids et corollaire, le fascisme.

vendredi 23 septembre 2011

DEMANDE DE RECONNAISSANCE DE L'ÉTAT PALESTINIEN : LE COUP DE FORCE PACIFIQUE D'ABBAS

Fascinante accélération de l'Histoire aujourd'hui avec la demande explicite et officielle de reconnaissance de l'Etat palestinien, par le président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, auprès des instances de l'ONU. Un moment historique, même si la requête a peu de chances d'aboutir. Le journaliste spécialiste de politique internationale d'itélé, Olivier Ravanello, nuance ainsi : "La Palestine n'aura peut-être pas gagné un Etat, mais elle aura trouvé un chef d'Etat".

abbas,onu,diplomatie,palestine,israël,netanyahu,colons,gaza,cisjordanie,jerusalem,intégrisme,obama,hamasCertains ne l'en croyaient pas capable. "Trop velléitaire". Pourtant, il a osé ! L'initiative est fraîchement accueillie par Israël, même si ce soir à l'Assemblée Générale Netanyahu s'est montré conciliant, assurant son allié que la paix était bien l'objectif commun aux deux peuples. Les Etats-Unis, qui avaient multiplié les tractations avec Abbas depuis plusieurs jours dans l'espoir de le voir renoncer à son coup de poker, ont peu apprécié. Une grise mine ostensiblement affichée, représentative, selon la journaliste Laurence Haïm (itélé), d'un "véritable échec de la diplomatie d'Obama". Entre les difficultés intérieures et la perte d'autorité internationale, la réélection du chef de l'Etat américain semble bien compromise.

Un autre point de vue très intéressant, celui d'Elias Sanbar, l'ambassadeur de Palestine à l'UNESCO, cet après-midi sur Europe 1. Selon lui, les Etats-Unis sont d'autant plus réticents à ce va-tout diplomatique et pacifique "unilatéral", qu'ils ne "veulent pas partager le processus de paix -- chasse gardée". L'ambassadeur reproche implicitement aux Etats-Unis de vouloir conserver l'arbitrage majoritaire du processus de négociation, afin d'être juge et partie pour la cause israélienne, et au final d'entretenir le statu quo ou de faire achopper les négociations. Une reconnaissance de l'Etat Palestinien, arriverait-elle après une étape intermédiaire d'Etat observateur comme celle que proposait le président français Nicolas Sarkozy, modifierait radicalement la donne géopolitique au Proche-Orient et le leadership de l'alliance israélo-américaine.
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Certes, la contre-attaque d'Obama est attendue et reconnue avec lucidité et franchise par notre ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Interrogé hier sur itélé, il valida dans le langage diplomatique ce que l'opinion sait déjà : quelle que soit l'intensité des pourparlers prévus dans les semaines qui nous séparent du verdict onusien, le membre permanent américain opposera son veto au sein du Conseil de sécurité.

Néanmoins, et sans préjuger du résultat procédural, Ramallah (Cisjordanie), en liesse, célèbre déjà une avancée. Le peuple palestinien, approuvant à 80% l'action d'Abbas, est en effet conscient que le courage de celui qui se présente à l'ONU avec seulement "un olivier dans la main et pas de fusil" (contrairement à la métaphore plus belliqueuse d'Arafat) est porteur de chance et d'espoir.

La chance que le monde, obnubilé par ses propres difficultés intérieures et par le printemps arabe, tourne de nouveau ses yeux vers le processus de paix. L'espoir que cette tribune offerte par l'ONU et les pourparlers qui s'annoncent, puissent enfin cristalliser la paix de deux voisins qui n'aspirent au fond qu'à exister. [crédits photos : respectivement Reuters / Mike Segar et AFP]

jeudi 22 septembre 2011

KARACHI - LE DÉMENTI OFFICIEL DE L’ÉLYSÉE : "ATTRAPÉ LA MAIN DANS LE SAC ?"

Voici le communiqué officiel de l'Elysée publié ce jour sur le site www.elysee.fr, visant à démentir les accusations mettant en cause Nicolas Sarkozy et son entourage direct dans le dossier Karachi.
"Communiqué de la Présidence de la République :
La Présidence de la République tient à apporter les précisions suivantes :
- M. Nicolas SARKOZY n'a jamais dirigé la campagne de M. Edouard BALLADUR.
- Il n'a jamais exercé la moindre responsabilité dans le financement de cette campagne. Il en était le porte-parole.
- S'agissant de l'affaire dite de « Karachi », le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier. Il n'a été cité par aucun témoin ou acteur de ce dossier. Il y est donc totalement étranger d'autant plus qu'à l'époque où il était ministre du Budget, il avait manifesté son hostilité à ce contrat comme cela apparaît dans les pièces de la procédure.
- Les familles des victimes de l'attentat de Karachi ont droit à la vérité et au respect de leur souffrance.
Tout le reste n'est que calomnie et manipulation politicienne."
Problème : pour savoir si le nom de Nicolas Sarkozy a été mentionné ou non dans le dossier protégé du secret de l'instruction, il aurait fallu que l'exécutif le viole. Une "République irréprochable" qu'il promettait, c'est cela ?

lundi 19 septembre 2011

QUAND LA FUSÉE AUBRY N'ARRIVE PAS A LARGUER LES ÉTAGES DSK ET HOLLANDE

Objectif clairement affiché : l'Elysée en 2012. Etapes préparatoires : faire oublier DSK et doubler François Hollande dans les sondages... par tous les moyens.

DSK,Strauss-Kahn,PS,socialiste,Chazal,TF1,confession,Diallo,SinclairDimanche 18 septembre. Journal de 20h sur TF1. Un rendez-vous plus attendu et commenté que jamais avec la première intervention télévisée de Dominique Strauss-Kahn depuis son retour en France. Après que Claire Chazal ait interrogé l'ancien directeur du FMI sur ses démêlés judiciaires, elle ramena l'échange sur le terrain politique. En particulier sur la réalité du fameux pacte de non-agression mutuelle dit de Marrakech.

Et là, stupéfaction. Un cadeau empoisonné dont n'avait certes pas besoin une candidate qui peine à rattraper son retard dans les sondages vis-à-vis de François Hollande. Car tandis que Martine Aubry jouait, si ce n'est le démenti, du moins l'équivoque au début du mois dans l'émission "On n'est pas couché" sur France 2, DSK, lui, ne tergiversa pas : "Oui il y a eu pacte entre Martine Aubry et moi", affirma-t-il ce dimanche soir. Une incohérence ou une trahison (bilatérale ou non) qui risque de constituer un handicap supplémentaire dans la longue course vers l'Elysée, pensez-vous ? Presque. Ce serait en effet compter sans un deuxième étage susceptible d'obérer l'ascension politique de la maire de Lille.

Aubry,PS,socialiste,Grand Jury,Mougeotte,AphatieQuelques minutes avant l'intervention de DSK, Martine Aubry était l'invitée du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Questionnée légitimement sur le ressenti de sa performance suite au débat des primaires diffusé sur France 2 jeudi soir, elle répéta avec conviction "Mon adversaire n'est pas François Hollande mais Nicolas Sarkozy".

Jusque là, l'ordre et la paix prônés par Hollande semblaient respectés. Seulement, quelque chose sonnait faux, Martine Aubry paraissant gênée aux entournures par son nouvel habit de candidate à la primaire.

"Nous... pardon, je". La mue ne serait-elle pas totalement achevée, de sorte que le rôle de première secrétaire maître d'oeuvre du projet socialiste lui serait encore totalement chevillé au corps ? Non, il y avait autre chose. Comme le ton maternel et protecteur d'une femme rompue aux vicissitudes de la vie politique, qui souhaite endosser l'investiture suprême pour éviter à sa progéniture les mêmes désillusions et revers. Son argumentaire de campagne "J'ai de l'expérience [...]" était ce soir largement nuancé, contrebalancé par un "J'ai fait des erreurs" -- une amende honorable à la tonalité d'ailleurs étrangement proche de la contrition médiatisée de DSK.

Première charge du directeur du Figaro. A la question d'Etienne Mougeotte : "Qu'avez-vous de plus que François Hollande ?", Martine Aubry, sentant qu'elle ne pouvait plus se dérober, tomba finalement le masque, pourfendant dans la foulée et sa propre armure et la crédibité du favori PS.

C'est surtout par cette nouvelle rengaine chargée de sous-entendus "La politique c'est sérieux. Il faut de la clarté et de la cohérence" qu'est arrivé l'orage. On l'attendait. D'abord, une étincelle dans l'œil d'Aphatie lorsqu'Aubry critique ouvertement la proposition rivale de "contrat de génération". "Déjà expérimenté, ça ne marche pas", affirme-t-elle. Ira-t-elle jusqu'à oser un "Hollande est incompétent" ? L'aveu est quasiment là, à portée de questions. Opiniâtre et, flairant une nouvelle félonie au sein des caciques du parti, le journaliste de RTL explora donc plus avant cette nouvelle piste. Lâchez pas prise, "travaillez-la", les gars ! Entonnera-t-elle la réponse du berger à la bergère, assortie d'une claque verbale et d'un coup de pied au derrière si tonitruants que Ségolène Royal ferait office de tendre brebis en comparaison ? La réponse.
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Hollande une "girouette" donc ? Martine Aubry n'est guère pressée de le nier. Pas plus que de défendre ses qualités de présidentiable et d'opposant à l'actuel chef de l'Etat. Ferait-il un bon ou un mauvais président ? "C'est aux Français d'apprécier". Et enfin le coup de grâce : "Si François Hollande gagne la primaire, ce que je ne crois pas..." Alors, quel que soit le candidat qui sera désigné à la primaire socialiste, la présente archive permettra à tous les électeurs, de droite comme de gauche, de se souvenir des initimités réelles derrière les futures alliances de façade. Aubry et Hollande ne peuvent pas se blairer, cela est à présent démontré. Qu'ils prétendent pouvoir gouverner le pays ensemble, et ils ne feront qu'amuser la galerie et se décrédibiliser encore un peu plus.

Après les révélations de Bourgi la semaine dernière, la gauche opportune a fustigé "la culture de trahison" de la droite. L'ironie du sort lui rappelle aujourd'hui avec force que la trahison ne connaît ni frontière ni parti. Même les familles politiques qui se veulent soudées, s'assassinent parfois. Pour paraphraser Kissinger, "La politique n'a pas de principe, elle n'a que des intérêts"♦

samedi 17 septembre 2011

NOUVELLE PRISE DE LA BASTILLE... AUX ÉTATS-UNIS

new york,takewallstreet,finance,crise,bourseSymbolique (devant Wall Street) et pour l'instant relativement peu suivie. Et pour cause : à l'origine, un appel du collectif Anonymous, sans aucun relais des médias traditionnels. Quelques centaines voire milliers de manifestants ont suivi la révolution démocratique, notamment en France et en Espagne. Des Indignés qui portent à peu près tous le même message : suivons l'exemple du printemps arabe, et libérons nos nations occidentales du joug des 1% les plus riches et des spéculateurs qui dépossèdent les peuples de leur souveraineté, s'accaparent, sous couvert de libéralisme et de capitalisme, tous les pouvoirs économiques et politiques.

D'aucuns s'étonnent : "Le 17 septembre est un samedi, la Bourse est fermée !" Certes, mais les organisateurs précisent que cette date, choisie pour coïncider avec le Jour de la Constitution ou Jour citoyen aux Etats-Unis, n'est que le début du processus vers "la démocratie réelle" et non une fin. Quelques hashtags de circonstance : #OccupyWallStreet #TakeWallStreet #Sept17.

"Ni anarchie, ni corporatisme, mais démocratie réelle", voilà en substance leur slogan. Premiers adversaires : les "corps intermédiaires" entre le peuple et leurs représentants, les spéculateurs et les structures corruptrices. Ils précisent qu'ils ne sont pas hostiles au libéralisme, mais à la forme contemporaine du capitalisme : "la démocratie n'est pas l'ennemi du libéralisme, mais son complément nécessaire". Ce mouvement peut être perçu comme stérile ou révélateur de cette année de bouleversements économiques et politiques que nous connaissons. Face aux crises, toutes les bonnes volontés et idées constructives doivent se manifester librement.

Personnellement, je ne me représente pas ces manifestants comme des ennemis du libéralisme, mais au contraire comme les meilleurs alliés pour reconstruire, demain, un libéralisme dont l'énoncé sera épuré de toute connotation péjorative. Un environnement où la liberté d'entreprendre retrouvera sens et force. Laisser des oligarchies financières générer leurs propres oligopoles n'est pas servir l'esprit démocrate et libéral dont se sont toujours targués les Etats-Unis. Cela n'offre pas davantage de modèle de croissance durable, équilibrée et humaine au reste du monde. Donc oui, le changement est nécessaire. Laissons l'Histoire emprunter la marche que l'humanité requiert. A suivre donc♦

mardi 13 septembre 2011

LES ATTENTAS DU 11 SEPTEMBRE : LE BIG BANG DU PRINTEMPS ARABE ?

Dans un message délivré sur un site djihadiste et transcrit sur CBS News, Al-Zawahri, le nouveau leader d'Al-Qaïda revendique rétrospectivement l'origine du processus qui a conduit au printemps arabe. Selon lui, les attentats du 11 septembre seraient la cause première des révolutions qui ont agité le monde arabe tout au long de cette année 2011. Ne doit-y on voir qu'une communication subversive pour revigorer la mouvance terroriste, ou bien, aussi, un constat lucide ?

MOSCOVICI : QUAND LA PYTHIE FAIT PITIÉ

Je ne sais jamais s'il convient de parler de "primaire" ou de "primaires", toujours est-il que ce ne sont pas les primaires qui manquent. Je pense évidemment à tous ces courtisans opportunistes, naturellement sponsoriés par des grandes marques de matelas réversibles. Parmi un très large éventail de galettes idéologiquement ratatinées, je n'ai pas résisté à la tentation de capturer celle-ci :
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Oué, il est en train d'se passer un "truc" autour d'Hollande. Une sorte de petit culte de la personne, capable de transposer au PS le même genre d'instant de grâce idolâtre que la droite a connu en 2007 avec Sarkozy. Son message pourrait être prophétique, mais quand on sait que Pierre Moscovici a été l'un des plus fervents soutiens à DSK et qu'il vantait encore ses mérites à 00h30 le dimanche 15 mai, on se dit que cela ne présage rien de bon pour la gauche ! Mosco serait-il le digne héritier de la machine jospinienne ? Mister La Poisse ? Avec Hollande et son fan club, la Pythie ne vient plus en mangeant, en revanche elle ferait quelque peu pitié.

jeudi 8 septembre 2011

AIDE A LA GRÈCE : ENCORE UN PEU DE SUEUR FRANÇAISE

"Idiote". Voilà ce que dit la sénatrice PS Nicole Bricq de la règle d'or. Et il est vrai que certains télescopages ressemblent dangereusement à du foutage de gueule aggravé. Le second collectif budgétaire 2011 prévoit ainsi l'application à la fois du plan de rigueur ET de l'aide à la Grèce. En clair : Français-vaches à lait, serrez-vous la ceinture pour sauver la Grèce qui s'est largement engraissée♦

FRANÇOIS HOLLANDE VOTE LE PLAN DE RIGUEUR "PAR ERREUR" !

Certains députés regretteraient parfois la transparence des comptes rendus de scrutin. Le plan de rigueur du gouvernement vient en effet d'être entériné par 155 députés UMP et... 2 socialistes : Jérôme Cahuzac, et François Hollande par délégation ! Comment est-ce possible ? "Une erreur de bouton". Ca ne s'invente pas !

Alors de deux choses l'une. Ou bien il ne s'agit pas d'une erreur, mais d'un sabotage ou d'une trahison inconsciemment désirée. Du genre "Je suis tellement copain avec la droite, que mon doigt a été irrésistiblement attiré par la voie du OUI". Ou alors c'est une bourde fâcheuse que l'empressement pourrait expliquer. A moins qu'il ne faille y voir une hésitation révélatrice de l'état d'esprit de Jérôme Cahuzac.

Toujours est-il que pour un socialiste, à fortiori président de la Commission des finances de l'Assemblée Nationale — excusez du peu — ça la fout franchement mal. Première réaction à chaud d'un député, celle de Lionel Tardy (UMP) : "Ca ne fait pas sérieux". Tu m'étonnes.

Ces politiques sont élus et rémunérés pour conduire notre destin national, et lors d'un vote de première importance, ils ne sont même pas fichus d'actionner un simple bouton. Je n'ose imaginer la difficulté qu'ils auront à redresser le pays si les Français leur accordent malgré tout leur confiance en 2012. Cependant, il m'est d'avis que les électeurs, eux, ne commettront pas avec leur bulletin une maladresse analogue...

L'AVEU DE NKM : "ON NE PRÊTE PAS AUX GRECS PAR ALTRUISME"

Je ne peux résister à l'envie d'archiver ce terrible aveu de la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, lors du duel avec Marine Le Pen sur itélé hier soir :

"On ne prête pas aux Grecs par altruisme [..] On ne le fait pas parce qu'on les aime, mais pour sauver nos banques qui détiennent de la dette grecque".

eee.jpgVous pensiez qu'être cynique, amoral, ruineux (15 milliards de plus de prêts votés aujourd'hui pour la Grèce, une somme qu'on ne reverra vraisemblablement jamais), inconséquent et hypocrite tout à la fois était une chimère ? Et bien non, c'est possible, la preuve ! Les membres du gouvernement n'ont même plus de scrupules à reconnaître leur manque de solidarité réelle : ils ne perfusent un autre membre de la zone euro qu'à contre-coeur, dans un effort désespéré pour maintenir la France dans leur mirage vacillant. Face à des fondements économiques, politiques et moraux aussi fragiles, l'effondrement de l'actuel édifice européen ne semble plus qu'une question de mois♦

samedi 3 septembre 2011

"SOS SENIORS UMP, J'ÉCOUTE"

Il n’y a pas que le chantier de la dépendance que l’UMP dédaigne magistralement. Le sort réservé aux seniors qui composent ses rangs n’est guère plus enviable.

En particulier en marge de l'Université d'été marseillaise, dont le parti majoritaire s'empresse de vanter la présumée exemplarité qui contrasterait avec leur homologue au PS, "d'une violence démentielle" selon Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP.
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Ainsi, Roselyne Bachelot, invitée par Jean-Jacques Bourdin hier matin sur RMC, vécut un grand moment de solitude. Telle une enfant esseulée dans la cour de récréation, elle ne trouva refuge que dans le giron présidentiel et gouvernemental.
Bourdin : – « Vous avez des positions souvent marginales à droite. Les membres de la droite populaire vous détestent. Vous le savez ? Vous savez qu’ils vous détestent, n’est-ce pas ? »
Bachelot : – « En tout cas, François Fillon et Nicolas Sarkozy eux m’aiment ! » Grand moment de solitude.
Dans le même temps, c’était au tour de Jean-Pierre Raffarin, l’ex-premier ministre insurgé contre la hausse de TVA sur les billets d’entrée des parcs à thème, de subir la vindicte de ses confrères droitiers. Lionnel Luca en tête (député droite populaire) qui l'a qualifié hier de "has-been !" L'audacieuse raffarinade aurait pu d'ailleurs être stérile si le président Nicolas Sarkozy, en Deus ex machina magnanime, n’avait pas finalement décidé de lui donner raison en renonçant à la taxe polémique.

Les Universités d'été des principaux partis politiques s'achèvent demain, avec celle de l'UMP. La scène politique se prépare à d'autres réjouissances. En attendant, il est un autre senior qui lui vient d'apprendre une demi-bonne nouvelle : Jacques Chirac, jugé inapte à témoigner dans son procès, devrait en effet passer au travers des mailles de la justice.