samedi 2 novembre 2013

OTAGES LIBÉRÉS D'ARLIT ET "RAVISSEURS" : LA JURISPRUDENCE BEN LADEN

Le joueur d’échecs que je suis considère les hommes politiques comme des joueurs d’échecs en puissance, qui ne manœuvrent jamais sans réfléchir aux conséquences, aux « coups d’après ». Comment notre gouvernement a-t-il pu donner ou faire donner par un intermédiaire, 20 millions d’euros pour libérer les otages, alors que notre pays est ruiné ? Et s’il pouvait le faire, pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ? Dans la foulée des révélations du Monde, Areva est citée comme possible financier de l’opération, mais l’entreprise elle-même aurait-elle attendu, et aurait-elle agi sans feu vert, contrepartie ni aide du gouvernement français ? Coïncidence, Hollande était au plus bas dans les sondages. Apparaître comme un libérateur de compatriotes français pouvait effectivement le relancer, quitte à prendre le risque, cyniquement, d’entretenir le terrorisme international et encourager d’autres prises d’otages dans le futur.

Toutefois, il existe aussi un scénario plus vicieux, plus machiavélique, qui consiste à appliquer la « jurisprudence Ben Laden, agent de la CIA ». Si l’on considère que les « ravisseurs » sont en réalité des indicateurs en lien étroit, permanent, avec les services secrets français, voire directement des agents rémunérés par telle officine hexagonale, alors le problème économique est résolu, puisque les 20 millions d’euros restent dans le « circuit », et reviennent, d’une manière ou d’une autre, dans les caisses de la France. Ou du moins dans celles de nos gouvernants…

mardi 10 septembre 2013

SYRIE : COMMENT SAPER LE PLAN RUSSE EN UNE CONDITION

La diplomatie française ne veut pas la paix en Syrie. Pour preuve, les conditions imposées par Fabius, surajoutées au plan russe de contrôle et démantèlement des armes chimiques syriennes, pour le rendre rédhibitoire. En particulier, elles exigent, dans une résolution déposée ce jour au Conseil de sécurité de l'Onu, "la condamnation des massacres du 21 août commis par le régime syrien". Une condition que Bachar el-Assad et Vladimir Poutine ne peuvent évidemment pas accepter, puisque cela reviendrait à reconnaître la responsabilité de l'attaque chimique dont Damas s'est toujours défendu.

Pour Fabius comme pour les experts, la neutralisation même des armes chimiques "prendrait des années" et ne garantirait pas, entre-temps, qu'Assad ne fasse pas usage d'autres armes chimiques sises dans des lieux ultra-secrets. En outre, cette destruction pourrait être perçue comme un moyen d'effacer les preuves d'utilisation antérieure de gaz sur la population syrienne, et une diversion pour gagner du temps, de la part d'un régime qui, selon ses adversaires, a décimé des civils et n'hésitera pas à le refaire, avec un équipement chimique ou conventionnel. La conclusion est explicite : "il faut empêcher Assad de nuire en le destituant et le faire comparaître devant le TPI". En clair : user de la force pour le virer. On en revient donc au même point que la semaine dernière et je doute que le brio tactique russe n'aboutisse à désamorcer la bombe géopolitique dans la région...

mardi 27 août 2013

VOUS N'AVEZ PAS CONNU LA SECONDE GUERRE MONDIALE ? SEANCE DE RATTRAPAGE AVEC LA TROISIEME !

Nous y voilà. "Enfin" serais-je tenté de dire, depuis le temps qu'on en parlait. La semaine dernière, BHL l'avait fortement suggéré (un marqueur fort, cf "jurisprudence libyenne"), le Monde l'avait affirmé, aujourd'hui le Nouvel Obs confirme ; autant dire que tous les relais médiatiques du régime Hollande sont certains que la guerre contre la Syrie est inévitable. Les opinions sont préparées, le matériel est en place, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, et la France s'apprêtent à nous lancer dans une troisième guerre mondiale. La plupart d'entre nous n'aurons pas connu les deux précédentes, et nos parents juraient que l'Union européenne nous préserverait d'un nouveau conflit d'ampleur. Erreur : nous aurons nous aussi le triste honneur d'assister à un embrasement général, plus ou moins conscient et désiré, selon le degré de responsabilité dans les sphères du pouvoir atlantophile.

Alors bien sûr, vous me direz "les Syriens ne nous ont rien demandé, ils ne nous ont rien fait non plus". D'autant que, interrogés dans la rue, une majorité des habitants de Damas soutient Bachar al-Assad. Ils ne verraient presque pas où est le problème, et ils continuent à nier l'hypothèse d'une intervention militaire occidentale "Impossible !" Pourtant si. C'est acté. Navires de guerre au large des cotes. L'assaut est juste une "question de temps" selon des sources proches d'Obama et selon la quasi totalité des médias. L'intérêt objectif de cette nouvelle coalition ? Préserver l'intérêt de Syriens soi-disant "gazés" ? Non puisque l'enquête de l'Onu n'est pas encore terminée et que, même si des armes chimiques avaient été utilisées, il serait bien difficile d'en attribuer la responsabilité à Damas plutôt qu'aux "rebelles" islamistes sous contrôle étranger. Tout le monde a en tête les manipulations pour l'Irak, ainsi que l'engrenage des pertes civiles. Un intérêt pour les Occidentaux ? Pas davantage. Tous sont endettés et aucun n'a d'intérêt stratégique ni économique dans la région. D'ailleurs, Obama avait mis un point d'honneur à rompre avec le bellicisme de son prédécesseur par principe et pour rétablir les comptes de sa nation. Enfin, l'armée syrienne, bien que diminuée après tous ces mois de luttes intestines, est plus organisée que ne l'était l'armée libyenne, et peut compter sur le soutien indéfectible de la Russie et de la Chine, ainsi que sur l'appui de l'Iran, du Hezbollah, voire de l'Egypte. Globalement, personne ne comprend rien à l'intérêt d'un tel clash des titans, pas même les géopoliticiens au nez habituellement creux, tels que Bassam Tahhan, Frédéric Ancel ou Antoine Sfeir, ou le journaliste Thierry Meyssan, résidant sur place, à Damas.

Alors comment expliquer que les Etats-Unis recherchent ce conflit, dont chacun mesure le risque d'escalade évident vers une guerre mondiale, en dépit de la modération fallacieuse d'un Barack Obama qui joue le naïf ("Nos attaques, depuis la mer, seront ciblées et ne dureront que 2 jours") ? Ben voyons, prend-nous pour des cons aussi. Un seul missile américain entre les frontières souveraines de cette grande nation arabe qu'est la Syrie et tout s'enchaînera très vite. L'intérêt de prendre un tel risque s'explique pour partie par une logique de diversion et de fuite en avant ("une guerre bien saignante pour ne plus parler de l'incurie des gouvernements à résoudre les crises économiques, pour remettre les gens au boulot et pour réaliser l'union sacrée autour du chef de l'Etat"), et pour partie par l'intérêt d'Israël de résoudre radicalement les négociations avec les Palestiniens en décapitant le Hezbollah et autres menaces régionales pour sa sécurité (cf lobbying intense d'AIPAIC).

Obama aurait pu écouter la voix de son peuple qui, dans un sondage récent, désapprouve largement toute intervention militaire en Syrie (9% seulement y sont favorables). Il a choisi d'écouter une autre voix, celle du premier lobby états-unien. Répondre à la question "Qui profitera à terme de cette guerre ?" permet de répondre à "Qui contrôle les Etats-Unis ?" Quant à nos gouvernants français, qu'ils suivent ou entraînent le mouvement, une chose est certaine c'est qu'ils se soucient bien peu de l'intérêt des peuples, syriens comme français. Même l'indécis Bayrou s'est prononcé contre cette guerre, tandis que Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, plusieurs députés UMP, et les Front de gauche Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ("ce serait une erreur gigantesque") requièrent en urgence une consultation du Parlement. Hélas, nous pouvons prévoir qu'ils ne seront pas entendus. Le doigt est déjà dans l'engrenage et la lénification de l'inique triumvirat Obama-Cameron-Hollande ("les frappes ne dureront que 2 ou 3 jours") n'est là que pour faire de nous une future grenouille ébouillantée, en nous habituant progressivement à la nécessité d'une guerre longue, d'une guerre d'usure, par réchauffements graduels...

jeudi 4 avril 2013

CAHUZAC : "LES AUTORITÉS FRANÇAISES CONNAISSENT LA VÉRITÉ" (BFMTV, 08/02/2013)

Au milieu du mensonge, voici un sophisme énoncé par Cahuzac qui démontre rétrospectivement que "les autorités" (le ministre de l'économie Moscovici, et ses supérieurs, Ayrault et Hollande) savaient. 1) "Le dossier des autorités suisses a été transmis (entraide administrative) à Pierre Moscovici, 2) or je suis encore ministre, 3) c'est donc que je suis innocent." (1:30, 5:20) Puisqu'on sait, depuis son propre aveu de fraude fiscale il y a deux jours, qu'il a menti, on en déduit tout à fait logiquement qu'il a été maintenu en poste, non parce qu'il était innocent, mais parce qu'il a été couvert. CQFD.

lundi 18 mars 2013

"LE CHÔMEUR IL EN A RAS LE BOL..." (BRUNO LE MAIRE)

Réponse de Bruno Le Maire à la question d'un journaliste du Grand jury RTL (17/03/2013) : "Quel est l'intérêt de la réforme de la Constitution et du non cumul des mandats pour le chômeur ?"

jeudi 14 mars 2013

FRANÇOIS, PAPE, 76 ANS ET (PRESQUE) TOUTES SES DENTS

Le nouveau pape, 76 ans, jésuite (une première) et Argentin, de prénom François, en référence vraisemblablement à François d’Assise, mais aussi à François Xavier et François 1er pendant le règne duquel fut fondé en France l’ordre des jésuites, se veut humble et attaché à la mission sociale de son apostolat. En particulier, l’ancien cardinal Bergoglio entend amplifier ici son discours critique contre la spéculation boursière et financière. « Rassurons » les droitiers et catholiques traditionalistes : en tant que souverain pontife et chrétien social, il serait néanmoins plus proche politiquement d’un gaulliste social que d’un marxiste. Notons d’ailleurs que le temporel rejoint parfois le spirituel, dans des coïncidences étonnantes. A ce titre, qu’il débute son pontificat le 14 mars 2013, soit le jour anniversaire des 130 ans de la mort de Karl Marx, pourrait per se présager d’un progrès, si ce n’est dans les institutions ecclésiales et doctrinales, du moins dans le message social et critique de l’Eglise catholique. Saint Malachie prédisait que ce pape serait le dernier. Certes, il n’a qu’un poumon et certains de ses coreligionnaires lui donnent peu de temps à vivre, néanmoins il ne semble pas à priori correspondre au « Pierre le Romain » de la prophétie. Trêve d’élucubrations, laissons-le travailler et observons.

lundi 4 mars 2013

CHÔMAGE : REFORMEZ-VOUS QU'Y DISAIT L'BON HOLLANDE...

"Il n'y a pas d'exigence plus forte pour le gouvernement que la lutte contre le chômage". Le diagnostic était bon, dommage que les remèdes soient aussi vains. Ne pouvant retenir les emplois, ne disposant plus de souveraineté suffisante pour jouer sur les leviers monétaires et budgétaires, et n’ayant pas assez de crédibilité pour tenir tête aux Etats-Unis et aux pays émergents, l’exécutif français, en la personne de François Hollande, nous ressort l’urgence d’une politique de flexi-formation obligatoire des demandeurs d’emploi, semblant ignorer qu’elle n’a pas permis de relancer les indicateurs économiques sous la mandature précédente (c'est le moins qu'on puisse dire). Les chômeurs ne souffrent pas, pour la plupart, d’un manque de formation, mais d’un manque de perspectives pertinentes et décentes. Alors, sauf à vouloir faire le jeu du patronat (ne surtout pas le toucher, autrement que superficiellement ou apparemment !), cette politique produira les mêmes effets qu’hier et restera socialement sous-optimale.

Le gouvernement social-libéral rêverait que les demandeurs d’emploi, tels le facteur travail des modèles micro-économiques, s’adaptent au marché, sans avoir besoin de remettre en cause les traités européens, l’euro et la mondialisation. Hélas pour son futur bilan, la réalité est plus complexe et les travailleurs n’acceptent pas si facilement d’être formés et reformés, bringuebalés de stages en CDD, traités comme des marchandises et de simples variables d’ajustement. Il pourra bien multiplier les déclarations volontaristes et les formations proposées par Pôle Emploi, cela ne n’endiguera pas les délocalisations et donc ne résorbera pas le chômage. Comme l’Etat ne peut plus s’endetter davantage ni demander un surcroît d’efforts de solidarité aux actifs, on peut aisément en déduire que notre cher Président, loin d’être responsable et honnête, nous conduit dans une impasse dont la seule vertu sera d’exposer au grand jour et au grand public les incohérences et mensonges grossiers du système.

mardi 22 janvier 2013

MALI : MÉDIAMENSONGES ET TRAPPE À PAUVRETÉ

La guerre contre le terrorisme est toujours un prétexte. Au Mali, l'oligarchie euro-mondialiste, via le gauleiter France, est intervenue afin de poursuivre sa stratégie de mainmise sur le continent. Dès qu'un dirigeant menace, non pas de tuer son peuple comme la propagande le fait croire, mais de s'émanciper des multinationales et de la tutelle bancaire, financière, et donc à terme politique et culturelle, des occidentaux, ceux-ci interviennent militairement. Pour conserver ou accroître leur contrôle des matières premières et de l'énergie dont l'Afrique regorge, ils la déstabilisent de l'intérieur, installent un chaos durable, en guerroyant contre un ancien allié diabolisé, en poursuivant les islamistes ou au contraire en les favorisant, comme ce fut le cas en Libye, en Tunisie et en Égypte. Feignant ensuite de superviser la transition démocratique, ils justifient l'ancrage de leurs forces armées et de leurs entreprises (exploitation d'uranium, de pétrole, de gaz...), et placent au pouvoir un potentat plus corrompu et docile que le précédent, qui ne manquera pas de les gratifier de tarifs préférentiels. Sous des motifs fallacieux, ils parviennent donc à annihiler tout début d'indépendance et simultanément court-circuiter les velléités hégémoniques du concurrent commercial chinois. Éviter la prise de conscience, au sens marxiste du terme, et, finalement, diviser pour mieux régner, voilà des maximes appliquées partout, et la politique africaine des superpuissances n'y fait pas exception. Je constate donc que l'Afrique reste prisonnière de sa cruelle trappe à pauvreté : son sol est fertile, mais, exploitée par les pays étrangers, trop pauvre dès lors pour consommer ses propres fruits, elle s'avère incapable d'en faire profiter les autochtones.


Rares sont les politiques européens, lucides et courageux, qui dénoncent fermement l'intervention au Mali et en exposent les véritables raisons. Raison de plus pour saluer les "couilles" incroyables d'un député indépendant belge, Laurent Louis, qui, de sa monarchie parlementaire, assène les vérités que ses homologues de notre soi-disant exemple démocratique français, aidés de leurs complices des médias, se gardent bien d'avouer.

jeudi 17 janvier 2013

STRATÉGIE DU CHAOS : L'ALGÉRIE EST BIEN LA PROCHAINE SUR LA LISTE

La cible de l’intervention au Mali était bien l’Algérie comme nous le supputions il y a quelques jours. Prochain pays sur la liste, après la Syrie, à être déstabilisé afin que son régime nationaliste tombe et soit remplacé par des islamistes labellisés, plus ou moins « modérés » selon la terminologie oligarchique. Aqmi a été armée et formée pendant des mois par des officines françaises, et financée par les mêmes pays (monarchies du Golfe) qui soutiennent la France dans ce conflit. Après la Tunisie, la Libye, la Syrie, la France semble bien poursuivre sa stratégie du chaos. Suite à son enlisement programmé et prévisible, nos dirigeants gagent que les effets de notre impopularité croissante en Algérie (et dans la communauté algérienne de France) fourniront, une fois encore, une diversion opportune à la faillite du système bancaire et financier. Ainsi, après quelques bavures et endoctrinements islamistes, les populations locales se retourneront légitimement, comme c’est presque toujours le cas dans ce genre de situation, contre le néo-impérialisme de l’ancien colon, nourrissant tensions et attentats. Le résultat sera une guerre civile au bled et peut-être dans nos banlieues, qui précipitera à terme, non le terrorisme (fabrication infiniment malléable et donc éternelle), mais l’actuel régime militarisé algérien. Avant l'étape suivante du processus...

samedi 12 janvier 2013

HOLLANDE ENFIN CHEF (DE GUERRE)...

Tandis que les Etats-Unis sont les gendarmes du Moyen-Orient, la France, avec son intervention militaire (et pour l'instant solitaire) au Mali, prouve qu’elle reste le principal gendarme de l’Afrique. Certes, nous avons passé un accord de défense avec ce gouvernement francophone. Néanmoins, je pense que sur le fond, on n’a rien à faire là-bas. Et d’ailleurs, pourquoi avons-nous conclu une coopération inter-étatique avec ce pays ? Même Marine Le Pen se félicite de cette intervention armée, certainement parce qu’elle vise des terroristes islamistes.

Une fois de plus, c’est le timing qui m’intrigue. Les fondamentalistes occupent le nord-Mali depuis des mois. Pourquoi intervenir aujourd’hui ? Tout cela ressemble à une nouvelle diversion pour faire oublier l’explosion du chômage et l’accord syndical passé cette semaine sur la flexi-sécurité. Pourtant, la décision du gouvernement ne fit l'objet d'aucune discussion parmi la classe politique et les médias. Or, on ne fait qu'honorer ici une promesse contractuelle entre pays francophones, et réparer les conséquences de la chute de Kadhafi. Cela ne devrait mériter aucun éloge.