Car à force de distiller depuis des mois, sous
couvert de fierté républicaine, des idées portées par un fond de suprémacisme,
ils les impriment durablement dans l’inconscient collectif. Là encore, une majorité de nos compatriotes, nourrie à la Pravda TF1, se contente des échéances et mobiles proches d’eux : les
élections présidentielles et législatives, la volonté de capter les voix du FN.
C’est sous-estimer l’intelligence de ceux qui nous gouvernent… et oublier
qu’ils ne gouvernent pas seuls. Il n’y pas de « complot », mais des
intérêts communs somme toute très prosaïques.
Nicolas Sarkozy n'avait pas cité Gramsci par hasard. Avant de mettre en place
certaines réformes, ou engager un pays dans une guerre, les synergies politico-financières
ont en effet besoin de cautions médiatiques et culturelles pour ancrer leurs doctrines
dans l’opinion (telles que le racisme institutionnalisé, ou bien les droit et
devoir d’ingérence). Ce sont les ministres et les médias officiels qui s’en
occupent, souvent à leur insu, comme des pions qui sont poussés, pas à pas, pour préparer le mat final.
Qu’ils soient perçus positivement ou non par le
public, les signaux envoyés peuvent compter sur l’effet d’accélérateur du net
pour accroître leur portée et leur résonance intime. Au lieu de voir
l’information une ou deux fois, chacun la reçoit en écho par l’entremise d’une
foultitude de contacts virtuels, de sorte qu’elle tourne en boucle durant des
journées entières et qu’il est impossible d’y échapper.
Les « petites
phrases » de Claude Guéant sont bien plus insidieuses que les journalistes
et éditorialistes veulent bien le dire. Alain Juppé, peut-être le plus
pro-arabe membre du gouvernement, ne s’y est pas trompé en qualifiant
d’« inadéquate » (euphémisme diplomatique) sa dernière saille. Lui,
et d’autres ministres qui ont préféré garder le silence, ont très bien
entendu l’intention de leur collègue…
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