mardi 7 février 2012

L'OBJECTIF CACHÉ DES "INADMISSIBLES" APHORISMES GOUVERNEMENTAUX

Les Français ont tendance à analyser les problèmes de façon partielle et partiale, au lieu de prendre du recul et le temps de la réflexion. Lorsqu’ils n’ont pas compris quelle était la cause rationnelle des difficultés de leur pays, ils cherchent un bouc émissaire national. Ils sont prompts à se ruer sur la main coupable qui frappe, mais remontent rarement le long du bras et jusqu’à la tête du responsable. Nos dirigeants politiques savent tout cela. La raison ultime des sorties multiples de Guéant n’est pas seulement électoraliste. Elles visent un objectif de long terme qui est de nous préparer au choc physique des civilisations. Lui et ses camarades sont d’ailleurs en train de réussir leur coup.

Car à force de distiller depuis des mois, sous couvert de fierté républicaine, des idées portées par un fond de suprémacisme, ils les impriment durablement dans l’inconscient collectif. Là encore, une majorité de nos compatriotes, nourrie à la Pravda TF1, se contente des échéances et mobiles proches d’eux : les élections présidentielles et législatives, la volonté de capter les voix du FN. C’est sous-estimer l’intelligence de ceux qui nous gouvernent… et oublier qu’ils ne gouvernent pas seuls. Il n’y pas de « complot », mais des intérêts communs somme toute très prosaïques.

Nicolas Sarkozy n'avait pas cité Gramsci par hasard. Avant de mettre en place certaines réformes, ou engager un pays dans une guerre, les synergies politico-financières ont en effet besoin de cautions médiatiques et culturelles pour ancrer leurs doctrines dans l’opinion (telles que le racisme institutionnalisé, ou bien les droit et devoir d’ingérence). Ce sont les ministres et les médias officiels qui s’en occupent, souvent à leur insu, comme des pions qui sont poussés, pas à pas, pour préparer le mat final.

Qu’ils soient perçus positivement ou non par le public, les signaux envoyés peuvent compter sur l’effet d’accélérateur du net pour accroître leur portée et leur résonance intime. Au lieu de voir l’information une ou deux fois, chacun la reçoit en écho par l’entremise d’une foultitude de contacts virtuels, de sorte qu’elle tourne en boucle durant des journées entières et qu’il est impossible d’y échapper.

Les « petites phrases » de Claude Guéant sont bien plus insidieuses que les journalistes et éditorialistes veulent bien le dire. Alain Juppé, peut-être le plus pro-arabe membre du gouvernement, ne s’y est pas trompé en qualifiant d’« inadéquate » (euphémisme diplomatique) sa dernière saille. Lui, et d’autres ministres qui ont préféré garder le silence, ont très bien entendu  l’intention de leur collègue…

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