lundi 16 avril 2012

POURQUOI LA PRÉSENCE DE MARINE LE PEN AU SECOND TOUR SERAIT UNE ÉPREUVE DE VÉRITÉ

Voter Marine Le Pen au premier tour, reste la meilleure manière de faire tomber les masques au second tour. Dans ce scénario où la présidente du FN ferait mentir les sondages officiels, toute consigne de vote serait doublement empoisonnée, pour l’UMP ou le PS. Disséquons un peu certaines relations de ce trio de tête électoral que les médias traditionnels excluent à dessein.

Cas de figure n°1 : Nicolas Sarkozy - Marine Le Pen

Que le PS appelle à voter pour son pire ennemi, celui qu’il a combattu vigoureusement durant au moins cinq ans, et le parti ajoutera au déshonneur de la défaite le discrédit intellectuel. Un Nicolas Sarkozy réélu avec les pleurs de la gauche, en sortirait lui-même tellement affaibli qu’il ne gouvernerait pas. Soit parce que les législatives sanctionneraient les deux principaux partis français « main dans la main dès qu’il s’agit de sauver leurs places dorées », soit parce qu’une grève générale bloquerait le pays, la démocratie de rue prenant le relais des urnes. Jean-Luc Mélenchon, l'allié préféré du président-candidat, a déjà anticipé une réédition d'avril 2002. Serinant depuis longtemps que sa priorité est de faire barrage à Marine Le Pen, il n'aurait aucune difficulté à justifier le vote utile quoique grimaçant, envers le candidat UMP.

Cas de figure n°2 : François Hollande - Marine Le Pen

Symétriquement, la droite ne pourrait pas appeler à voter Hollande « la catastrophe, la ruine de la France », sans perdre son âme ni créer une ligne de fracture politique entre "droite dure nationale" et "socio-démo-collabos" -- un schisme mortifère qui profiterait largement au Front national. Enfin, que Marine soit opposée à Sarkozy ou Hollande au second tour, et toute consigne contre-nature donnerait instantanément raison à la candidate frontiste, validant l’idéologie poreuse qu’elle désigne par le sigle « UMPS ». Qu’elle éjecte l’un de ces leaders aussi virtuels qu’arrogants, et elle aura déjà gagné son pari.

La peste, le choléra... ou un nouvel espoir ?

Quant à l'option "rassemblement in extremis autour de Marine Le Pen contre le système", cela relève du rêve ou du cauchemar, selon la sensibilité de chacun. Car après tout, ni Hollande ni Sarkozy ne sont à l'abri d'une prise de conscience collective et critique des électeurs de gauche et de droite durant l'entre-deux tours : "En quoi Marine Le Pen serait-elle plus dangereuse pour la France que le président sortant ?"...

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