jeudi 20 octobre 2011

CRISE ET BUDGET : APPEL À L'UNION SACRÉE

Le temps n'est plus au clivage droite-gauche. La formule n'est pas galvaudée : au contraire, elle n'a jamais été plus appropriée. Car, tandis que le monde politique et financier s'inquiète de la dégradation des notes souveraines et de la fébrilité boursière, notre classe politique hexagonale peine à s'accorder.

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Plutôt que de lister et chiffrer les dépenses d'un programme qui n'est pas encore décidé par le parti socialiste, l'UMP ferait mieux de prouver son sens des responsabilités. Le pragmatisme commande aujourd'hui d'accepter les propositions de tous bords. Que l'exécutif organise une table ronde avec toutes les sensibilités politiques et cela ne pourra que rassurer la France, ses partenaires, mais aussi les investisseurs. A défaut d'être une condition suffisante de stabilisation des marchés, c'est du moins une condition nécessaire.

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En face, lorsqu'une partie de la gauche propose une pure relance keynésienne, elle flatte l'électeur contemporain mais fait montre d'une inconséquence larvée, en reportant le règlement de la dette sur nos enfants, petits-enfants, et générations suivantes. Le principal que nous n'aurons pas payé devra l'être par nos descendants, renchéri d'une charge de la dette exponentielle. En outre, davantage de dépenses publiques signifiera demain et après-demain plus d'impôts et donc moins de consommation, d'investissement, de production, de croissance et d'emploi.

Après le temps des comparaisons, celui de la raison

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Nombre de regards seront braqués dimanche sur le prochain sommet européen. N'attendons pas son issue pour nous souvenir des bégaiements de l'Histoire. Le début du siècle passé nous a révélé l'escalade à laquelle pouvait conduire la conjonction de l'instabilité politico-monétaire et de la crise de confiance bancaire. Rappelons sans relâche à nos dirigeants qu'ils n'ont pas le droit d'être suicidaires.

lundi 17 octobre 2011

LA ROSE ET LE NOIR : MES CONDOLÉANCES AU PARTI SOCIALISTE

Commedia dell'arte socialiste : le bal des masques

"Joyeux". Voici le mot pour le moins inattendu, entonné par un choeur féminin, hier hostile, aujourd'hui fidèle et dévoué. La veille du dernier round de scrutin de la primaire socialiste, Martine Aubry avait annoncé la "fête" à venir pour lundi. La fête n'aura pas attendu. Ce soir, elle et Ségolène Royal, auront en effet été les premières à féliciter leur nouveau champion, cherchant à étouffer dans l'oeuf les critiques de la droite sur la nouvelle et ridicule union de façade du parti socialiste derrière l'élu. Oui, nous y voilà ... enfin ! Une partie du peuple de gauche s'impatientait. La droite tout autant, qui attendait de mettre un nom et un visage sur son principal adversaire.

Et quel adversaire ! L'ex-monsieur normal, l'ex-gauche molle, l'ex-honni au sein de son propre camp — liste non exhaustive. Voilà la redoutable incarnation des espoirs du PS. Cet homme, vous l'aurez reconnu, c'est François Hollande.

Ce petit chose encore informe il y a quelques mois, emprunté, gentiment drôle, presque touchant, gagna de l'assurance à mesure que le projet socialiste lui-même structurait ses propositions, densifiait ses attaques contre le Président Sarkozy. "Le corrézien serait-il mûr pour l'affronter en 2012 ?", s'inquiétait-on. Avant de vaincre, il fallait convaincre et asseoir sa crédibilité ! Alors les amis, collègues, médias, sondages, artistes un peu rebelles et beaucoup "bobos", unirent leurs forces pour que le miracle s'accomplisse. "Ayez confiance", aimait-il répéter. D'ailleurs, l'illusion était parfaite, ou presque. Nous naviguions dans des eaux nouvelles, celle d'une démocratie exemplaire, préfiguration d'une gauche du XXIe siècle, sur le point d'accoucher de la VIe République. Seulement, il y avait des fils. De grosses ficelles qu'un enthousiasme aveugle et juvénile avait omis de dissimuler. Retour sur le prélude d'un pari pourtant bien tenté.

Un cirque de marionnettes

Tout avait été habilement campé. Le décor installé de longue date, les consciences préparées, lavées par les médias-sondages. Des débats et péroraisons pédantes, s'enlisant inlassablement dans une torpeur intellectuelle confortable pour étouffer la carence des solutions à gauche face à la crise. Douce, insensible transition des âmes vers l'automne. Juste l'excitation du combat interne entre caciques et candidats du PS pour éviter l'endormissement devant la télévision. Et entre deux joutes courtoises, une tape lénifiante et consensuelle sur l'épaule. "Triomphe de la démocratie participative... Merci Ségolène... Merci aussi à toi Arnaud... Merci à toi Manuel..." Hommages collatéraux, auto-congratulations avant les retrouvailles du 16 octobre 2011 et le grand banquet annoncé pour mai 2012.

Alors bien sûr, il y aura eu quelques pseudo-piques, puis le second tour. Ce duel à l'épée au petit matin déprogrammé pour un match de catch. Les jeux étaient bien moins "faits", comme le disait un Pierre Moscovici jouant sur le double sens, que les dés n'étaient pipés. Car tout ceci, mesdames et messieurs n'était qu'un cirque de marionnettes — chacune à la place qui lui était dévolue. La reine d'entre elles est une marionnette sans tête, s'agitant en tout sens. Un "truc qui ne dérange personne" pour citer Jean-François Copé, un "Monsieur je ne prends position sur rien" selon Christian Jacobs, le patron des députés UMP à l'Assemblée Nationale. Rendons hommage à la droite qui ce soir a vu clair dans le jeu d'une alliance médiatico-socialiste dont l'objectif ultime est la non réélection de Nicolas Sarkozy dans 7 mois.

Tout ça pour ça !

"Un faux suspens", dira le secrétaire général de l'UMP. A 20 heures déjà, Christian Jacobs, invité sur le plateau d'itélé, n'accusait pas mais, sans ambages, remettait en question la probité du dépouillement et par là-même, le symbole de la primaire socialiste. "Qui nous dit que le vainqueur est réellement celui que le PS nous vend ?!" Quelle valeur peut-on en effet accorder à une organisation dont les modalités sont aussi opaques qu'internes ?

Un candidat du PS a été chéri, façonné par des médias si soucieux de son image, qu'ils devinrent les conseillers de sa communication et de son régime. Donné gagnant par les sondages, l'homme s'est montré ostensiblement "digne". Tout en retenue, déjà présidentiable, face aux attaques et petites phrases de sa première concurrente, une certaine maire de Lille, ancienne ministre qui accepta d'endosser les habits de la mégère et du faire-valoir de circonstance. Cependant, afin de se poser en "représentant légitime du PS et de tous ceux qui souhaitent destituer Sarkozy en 2012", il convenait d'étayer ses éléments de langage par des chiffres et des faits.

Lessiveuse en marche : "Rassemblement" et "légitimité"

19h45. Premiers résultats partiels sur 120 000 votants : plus de 56% pour Hollande, moins de 44% pour Aubry. Un rapport qui ne se modifiera pas significativement, instillant chez une poignée de crédules un message : Hollande l'emporte avec une large avance, et cette marge est stable et constante quelle que soit la taille de l'échantillon. Ce message, vendu comme un fait objectif, valide un premier élément de langage officiel, celui que les spectateurs auront entendu toute la journée : "François Hollande veut et peut rassembler le parti socialiste".

D'abord, faire croire à un plébiscite populaire. Presque 3 millions de votants, un électorat qui, factuellement, dépasse largement la foule des militants et vraisemblablement mélange des sensibilités de gauche, de droite et du centre. Certains ont voté par adhésion idéologique, d'autres par calcul pour choisir celui des candidats qui leur semblait le plus faible face à l'actuel chef de l'Etat. Ce biais stratégique évoqué la semaine précédente, aura été omis aujourd'hui ; ce jour était certainement celui des sincères, alléluia ! Surtout, le parti et le peuple socialistes n'avaient pas de candidat naturel. Hollande n'avait pas d'expérience ministérielle, ni de légitimité populaire pour rivaliser face à Nicolas Sarkozy. La symbiose crevait les yeux ; elle était trop inespérée pour qu'une main invisible ou des intérêts marketings n'influencent le destin. Après avoir été propulsé devant les caméras, Hollande fut ainsi élevé sur cette estrade où il fit dans la soirée son premier discours de présidentiable.

Le candidat socialiste, à défaut d'avoir l'expérience, a du moins conquis son premier argument de campagne : "la légitimité démocratique". Fera-t-elle le poids face au socle électoral huit fois plus élevé dont pourra s'enorgueillir le premier magistrat de France ? Royal et d'autres en semblent persuadés, eux qui qualifient cette légitimité d'"incontestable", préparant leur défense contre la volée de bois vert que l'UMP réserve à Hollande.

Hollande : la synthèse improbable entre Valls, Montebourg, Aubry, Royal et Baylet

Bises à tout va, entre Ségolène, François, Martine, et tous les autres. Bravo aux artistes pour cette comédie, dont l'épilogue, hélas, ne se jouera que post-mortem. Pour l'heure, tous dans la boîte ... en sapin ! Car le PS n'est plus uniquement un cadavre à la renverse : il est déjà mort ! Supplicié par l'absence de crédibilité, écartelé par ses propres contradictions ! Loin d'être le sauveur de la gauche, François Hollande usera de l'hypocrisie environnante comme le fossoyeur de sa pelle, prêt à ensevelir un cadavre déstructuré et décomposé dans la tombe des convictions socialistes.

Et pendant que les "Hollandistes" s'apprêtaient à sabrer le champagne au siège parisien du parti rue de Solférino, Henri Guaino, invité du Grand Jury sur RTL, se fit diable sonneur de glas. Se réappropriant insidieusement le protectionnisme de Montebourg et Mélenchon, le conseiller spécial du président de la République démontra que la droite n'avait pas dit son dernier mot, et qu'elle était prête à tout pour conserver l'Elysée. Même à vampiriser l'aile gauche esseulée au sein de cette nouvelle équipe sociale-démocrate. Au loin, une autre chanson fait écho à sa mélodie. Un dies irae sarcastique, martelé par la dernière candidate qui puisse encore ambitionner le second tour de la présidentielle...

mardi 11 octobre 2011

PRIMAIRE SOCIALISTE : DERNIÈRE LIGNE DROITE... AVANT LES COURBES

sarkozy,aubry,hollande,ump,ps,socialiste,gauche,vote,primaire,élection,présidentielle,2012,creuse,corrèze,ruralité,terroir,service public,europeEn déplacement aujourd'hui en Creuse, Martine Aubry fait d'une pierre deux coups. D'abord, elle tente de court-circuiter la thématique "rurale" du président Sarkozy, également présent dans le même département, en rappelant le démantèlement des services publics de proximité dont l'actuel chef de l'Etat est rendu responsable par la gauche. Ensuite, elle coupe l'herbe limousine sous le sabot du voisin corrézien, François Hollande, qui avait été fraîchement accueilli par des jets de boules de neige en mars 2005 en raison de son agrément à la Constitution européenne.

Néanmoins, le vrai face-à-face aura lieu demain soir, Martine retrouvant François sur France 2, pour l'explication socialiste d'entre-deux tours. Afin de répondre aux exigences de pluralité et d'impartialité que lui impose son statut, et éviter les foudres de la majorité et du CSA, le service public a en outre prévu un débat ultérieur entre les différentes sensibilités de l'UMP.

Sarkozy,Aubry,UMP,PS,socialiste,gauche,Hollande,présidentielle,primaire,élection,2012,Creuse,Elysée,Corrèze,Limousin,ruralité,terroirsAubry ou Hollande ? Verdict dimanche 16 octobre. "Ouf ! C'est fini", se rassure Nadine Morano. On peut éprouver un soulagement certes, mais aussi une inquiétude. Celle de voir succéder au défilé de mode policé et prétendûment démocratique, les querelles intestines et l'oubli de la démocratie populaire.

Le futur candidat, s'enorgueillissant d'un début de légitimité pourrait bien être atteint de surdité précoce et sélective. Déjà hier, François Hollande assura aux électeurs de Montebourg qu'il les avait "entendus", tandis que Martine Aubry assurait qu'elle ne changerait pas de cap pour complaire aux partisans de la démondialisation.

Finalement, n'eût-il pas été plus démocratique d'avoir un seul candidat donnant la parole à l'ensemble du peuple plus qu'à ses alliés directs ou aux amis de ses amis ? A moins qu'Hollande et Aubry, heureux d'utiliser les règles de la Ve République pour défendre les vertus d'une VIe encore abstraite, ne parviennent à satisfaire tout le monde — un grand écart que même Marine Le Pen trouverait douloureux pour les articulations institutionnelles. Et dire que les deux "impétrants", comme les a nommés Arnaud Montebourg (qui vient de s'attacher une particule virtuelle depuis son "quasi triomphe" du premier tour), vantent les mérites de la cohérence. Mieux vaut entendre cela que d'être sourd♦

lundi 10 octobre 2011

RÉSULTATS DE LA PRIMAIRE PS : UNE ARITHMÉTIQUE SPÉCIEUSE

"2.5 millions d'électeurs se sont déplacés : belle réussite pour les socialistes". On oublierait presque qu'il s'agit bien cette fois d'une primaire... ouverte !

Je ne croyais pas devoir rédiger cette brève note, considérant sa conclusion triviale. Or il semblerait que ce ne soit pas si évident pour tout le monde.
sondage,vote,élection,présidentielle,primaire,primaires,socialiste,ps,aubry,martine,hollande,françois,ump,sarkozy,droite,fn,marine le pen,crise,detteCar depuis hier soir, sciemment ou non, la communauté politico-médiatique suivie par bon nombre de Français, a en effet omis purement et simplement de rappeler qu'il n'y a pas eu 2.5 millions de sympathisants socialistes à braver la pluie et les files d'attente pour glisser un bulletin dans les urnes, mais 2.5 millions de Français. Il est tout aussi évident que ce ne sont pas une simple déclaration d'intention ni une contribution d'1 euro qui auraient pu rebuter les tacticiens de droite, prompts à faire barrage à leur plus dangereux adversaire objectif, François Hollande.

En admettant même que les socialistes représentent 3/4 de cet échantillon, on arrive à un score inférieur à 1.9 millions soit moins de 4% du corps électoral. Alors sauf à considérer que les 14 millions de voix socialistes résiduelles (à suffrages de 2007 constants) ont eu peur d'être fichés, on ne peut que constater que cette primaire, d'un engouement et d'une conviction populaires très relatifs, est tout sauf un "succès". Où est cette populace assoiffée de revanche à l'égard de l'actuel chef de l'Etat qu'on nous promettait ?

dimanche 9 octobre 2011

PRIMAIRE SOCIALISTE : SALE TEMPS POUR LA DÉMOCRATIE

Royal,Ségolène,primaire,socialiste,PS,cirque,UMP,FN,tribune,Aubry,HollandeDémocratie factice, arrangements opportunistes et détournement des règles de la concurrence. Ce cirque, loin d'être la réussite que les médias ostensiblement complices (au plus bas de leur objectivité depuis la fin de la guerre froide) nous vantent, est symptomatique d'une véritable carence idéologique du PS ; le manque de convictions le disputant à l'absence de cohésion. "En Italie les primaires ont désintégré le parti qui les portait" commente Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du front de gauche reste persuadé qu'après l'énoncé des pseudo-différences, tout le monde rentrera sagement dans les rangs, la Ve République "machine à niveler" retrouvant alors son régime de croisière.

Tout reste à construire, et à moins de 8 mois de la présidentielle, n'offrir aux Français dépités par les affaires et la crise, qu'un laboratoire de propositions floues et irréalistes, a quelque chose d'indécent. Nos représentants sont d'abord en représentation d'eux-mêmes comme on disait autrefois de Louis XIV. Ce n'est pas qu'ils prennent les gens pour des cons, c'est qu'ils ne les comprennent pas.

De passage sur plusieurs forums, je n'ai pu que constater qu'une autre machine, celle à censurer, s'activait pour étouffer les voix discordantes susceptibles de dévoiler la nature véritable de la primaire. Les Français sont parfois moutons de panurge, mais leur mémoire n'est pas exactement celle d'un poisson rouge. Face à l'érosion résolue du pouvoir d'achat et à cette foire littéralement grotesque qu'est la dégradation consentie des notes d'Etat ("Penche-toi, chérie... ça fait mal au début mais ça ira mieux après"), à quoi ont le droit nos compatriotes ? Un traitement des problèmes à la racine ? Pensez-vous ! A droite, au mépris affiché par le gouvernement pendant la réforme des retraites, et à gauche au favoritisme éhonté des médias durant la couverture redondante des débats primaires. Pour les solutions on repassera : avez-vous appris quelque chose sur le projet PS que vous n'auriez pu deviner sans ces émissions ?
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La droite et la gauche se partagent ce qu'il reste du gâteau et se retrouvent le temps d'attribuer le label "Anti-républicain" aux partis extrémistes. Le problème c'est que le gâteau fond à vue d'oeil, réalisant la prophétie marxiste. La conséquence est encore plus prévisible : la plus grosse surprise risquerait bien de durcir les valeurs, et de délaisser le rose et le bleu d'outremer pour une couleur plus foncée...♦

mercredi 5 octobre 2011

CLASH DIPLOMATIQUE À L'ONU : CHINE ET RUSSIE OPPOSENT LEUR VETO À UNE RÉSOLUTION CONTRE LE RÉGIME SYRIEN

"La Russie et la Chine préféreraient vendre des armes au régime syrien !" De prime abord, on pourrait croire à une reviviscence de la guerre froide. Nous n'en sommes pas là, mais c'est pourtant bien un missile diplomatique que les deux géants de l'Est viennent conjointement de tirer sur le bloc occidental, couvrant tacitement la répression sanglante en Syrie.

Susan,Rice,veto,Chine,Russie,ONU,NU,diplomatie,US,Etats-Unis,Clinton,Syrie,AssadLes propos sont aussi désabusés que révoltés. Et ils sont le fruit de l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU. On a en effet appris en fin de soirée que la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, rejetaient la proposition de "mesures ciblées" contre le régime de Bachar al-Assad. "Aujourd'hui, le peuple courageux de Syrie peut maintenant voir qui dans ce Conseil soutient ses aspirations à la liberté et aux droits de l'homme universels et qui ne le fait pas", a déploré Susan Rice.

Même son de cloche côté français où l'on regrette un immense gâchis diplomatique et, en creux, une complicité irresponsable et criminelle. "Le veto russe et chinois est une expression de mépris pour les aspirations légitimes qui s'expriment courageusement en Syrie depuis cinq mois. C'est un rejet de ce formidable mouvement en faveur de la liberté et de la démocratie qu'est le Printemps arabe", s'est ainsi insurgé l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud. Le ministre des Affaires Etrangères Alain Juppé s'est lui étonné de cette palinodie inattendue, alors que l'option édulcorante de "mesures ciblées contre le régime d'Assad" (au lieu des "sanctions" initialement souhaitées) avait recueilli le consensus onusien quelques jours auparavant.

Syrie,Bachar,Assad,tyran,dictature,morts,ONU Il s'agit du premier veto russo-chinois depuis celui qui avait bloqué des sanctions de l'ONU contre le président du Zimbabwe Robert Mugabe en juillet 2008. Toutes les autres nations ont en outre voté pour la résolution, à l'exception de l'Afrique du Sud, de l'Inde, du Brésil et du Liban qui ont préféré s'abstenir.

Pendant que la diplomatie internationale en dangereux alchimiste transmute les tergiversations en désunion explosive, le régime syrien continue de décimer sa population à tour de bras : 2 700 morts depuis la mi-mars et 11 nouvelles victimes aujourd'hui selon l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme.