lundi 23 juillet 2012

HOLLANDE ET LA RAFLE DU VEL' D'HIV : LES AMALGAMES ET L'AUTO-FLAGELLATION DES TRAÎTRES A LA NATION

C'est donc hier matin, durant la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv que le président français François Hollande a décidé d'inscrire ses pas dans ceux de son prédécesseur Corrézien, Jacques Chirac, en se livrant à un exercice expiatoire assumé. Trop bien assumé selon de nombreux observateurs.

"Ce qui s'est passé les 16 et 17 juillet 1942 à Paris, c'est un crime qui a eu lieu en France, commis par la France", asséna-t-il lors de son allocution officielle. Un amalgame implicite entre le gouvernement français collaborationniste et les résistants, que n'a pas manqué de dénoncer le gaullien Henri Guaino sur RMC : "cette France n'était pas ma France. Ma France c'est celle de Londres (...) Peut-être que M. Hollande se sent plus proche de la France des notables apeurés qui se sont précipités à Vichy après l'armistice ?" Hollande n'aurait peut-être pas été pétainiste, mais il n'est déjà plus tout à fait mitterrandien. Car au-delà de la distance volontairement prise avec "l'ère Sarkozy" par son rapprochement personnel et idéologique avec Chirac, c'est avec l'autre François que l'actuel chef de l'Etat règle ses comptes historiques.

Le but  de la manoeuvre est double. D'abord, satisfaire certaines communautés et associations influentes qui, redécouvrant le passé ambivalent et trouble de Mitterrand, s'étaient offusquées de son refus de pénitence collective. Ensuite, les rassurer dans un présumé contexte de résurgence de l'antisémitisme en France. Hollande et Valls, son fidèle affidé de l'Intérieur, tous deux sionistes sans nuance, sont à la vérité aussi peu philosémites que ne l'étaient Clémenceau et Zola dans l'affaire Dreyfus.

Ils sont en revanche suffisamment opportunistes pour trahir la mémoire de la France qui résiste, et bafouer son honneur dans des amalgames tribaux et essentialistes qui n'ont rien à voir avec l'esprit et la lettre de notre République. Ce sont les mêmes qui stigmatisèrent Roger Garaudy, ancien résistant (sans francisque, lui), anti-stalinien, ami de l'Abbé Pierre, mais qui eut comme seul tort dans sa vie d'avoir fustigé la politique israélienne. Ce sont encore ces radicaux-socialistes zélés et lâches, qui, en service commandé pour le président du Crif, sont prêts à oublier toute mesure et raison, en amalgamant systématiquement les judéo-critiques, les antisionistes et les antisémites.

Comme nous l'avions prévu, François Hollande a précocement démontré qu'il n'incarne pas l'esprit universaliste, rationnel et éclairé français, pas plus qu'il n'aime un pays dont il est pourtant censé porter la voix dans le monde. Finalement, Hollande, c'est la France qui rampe, lèche servilement ceux qu'il identifie comme ses maîtres, veut oublier Mitterrand lorsque cela l'arrange et supplie pour sa propre rédemption, à défaut d'oeuvrer pour la nôtre.

lundi 9 juillet 2012

MOHAMED MERAH : "LA MORT JE L'AIME COMME VOUS AIMEZ LA VIE" (DOCUMENT SONORE MADE IN TF1)

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Alors que l'opinion n'en parlait plus, que certains l'avaient presque oublié, voilà que TF1 exhume le cas Merah, du fin fond de la torpeur estivale et des creux d'audience du début juillet (ceci explique peut-être cela, audimat oblige).

Rentré d'une balade dominicale hier soir, je me mets devant la télévision peu avant 20 heures et allume France 2. Actu pauvre, un fait divers en boîte de nuit ouvre la messe de Laurent Delahousse. Je zappe sur TF1 et, ô stupeur ! Chazal annonce un soi-disant enregistrement inédit du tueur de Toulouse et Montauban. Le son est d'une qualité médiocre, gâché par du souffle et du bruit de fond, mais suffisamment précis pour entendre le timbre déterminé autant que le langage bafoué ribériste, caricatural d'un beur djihadiste que les médias tiennent à tout prix à nous vendre. Les "wesh t'as vu" fricotent avec des fautes de syntaxe en rafale. Emmanuel Chain producteur de l'émission Sept à huit dans laquelle un extrait a d'abord été passé, explique ce choix de diffusion, qui semble inutilement polémique et blessant pour les familles de victimes, par la nécessité d'informer et de lever les doutes qui planaient encore sur cette affaire (tu m'étonnes !)

Lorsqu'on lui en demande davantage, l'homme se réfugie derrière une autre priorité journalistique : le secret des sources. Commode. Le document est circonstancié au minimum, n'ayant de valeur que si l'on en accorde aux propos du retranché. N'importe qui aurait pu finalement se faire passer pour Merah, imiter grossièrement un accent de maghrébin et feindre le cynisme comme dans le présent document. "Un enregistrement exclusif fourni par TF1". Connaissant le passif de la première chaîne française en matière d"'investigations sérieuses" on est effectivement en droit de se poser des questions sur son authenticité et sa finalité.

Tout peut être vendu aux consommateurs français, ce sont de bons clients, d'autant que "plus le scoop est gros plus il passe". L'important pour les médias est de fournir un récit auxquels une majorité de téléspectateurs "gogos" non seulement pourra adhérer mais désirera sincèrement adhérer. Pour celui qui veut y croire, l'échange téléphonique, véritable immersion dans un film de truands à l'américaine, aurait donc eu lieu durant les 32 heures de siège avec un ancien contact policier de Merah. La police des polices a d'ailleurs ouvert hier une enquête afin de découvrir dans quelles conditions cet enregistrement confidentiel a pu ainsi fuiter.

Simple recherche d'audimat ? Pas sûr. Un autre motif idéologique et politique existe. Dis-moi qui est derrière TF1 et le Figaro (qui a rapidement mis en ligne sur youtube des extraits du dialogue), et dis-moi quels sont leurs intérêts face au "monde arabo-musulman grand public" et je te donnerais la réponse. Jean-Jacques Bourdin s'est lui aussi empressé de diffuser à 7h10 sur RMC les moments clés de la conversation. En se justifiant immédiatement : "Cela fera taire les théories du complot qui se sont développées depuis mars, sur une éventuelle manipulation policière ou une responsabilité d'Israël (...) C'est la preuve que Merah a bien existé et qu'il n'avait vraiment rien d'admirable". Les médias essaient de nous vendre un début de psychose antisémite en France en continu depuis trois mois, et ce testament phonique ressemble à un parachèvement, la fermeture de la boucle. Seulement, à l'inverse des élucubrations, certaines rumeurs basées sur des faits fragmentés mais exceptionnels ainsi que sur l'expérience et la raison, ne sont jamais totalement infondées.

Merah serait-il donc ce fanatique froid et calculateur, impavide, à la mode de Hollywood, cet affreux arabe islamiste de réseau, qui prétend explicitement agir pour le compte d'un cadre d'Al-Qaïda ? En réalité, au grand dam de TF1, du Figaro et de RMC, le soi-disant entretien de Merah s'avère plus suspect que convaincant. La polémique et le conspirationnisme sont bel et bien relancés. Merci, à qui de droit...