vendredi 3 février 2012

POURQUOI LA SYRIE DOIT ÊTRE SOUMISE AVANT D'ATTAQUER L'IRAN

Comme chacun sait, l’Iran est le verrou eurasiatique et le trait d’union terrestre et stratégique entre l’Europe, l’Asie, le monde arabe et l’Afrique. Qui apprivoise l’Iran et les pétromonarchies peut contrôler le détroit d’Ormuz (et mettre la main sur 40% de la production de pétrole de la planète), mais aussi occuper un poste avancé face à la Russie et aux pays émergents qui cherchent de nouvelles sources énergétiques au Moyen-Orient.

Maintenus de longue date dans l’opposition par des manœuvres occidentales (voir notamment Sheikh Imran Hosein à ce sujet), les musulmans sunnites syriens ont un compte à régler avec l’Iran d'Ahmadinejad qui a armé contre eux le régime de Bachar Al-Assad et la minorité alaouite. On comprend mieux alors pourquoi Israël et ses alliés ont intérêt à favoriser l’accession au pouvoir des Sunnites s’ils souhaitent isoler l’adversaire iranien.

Côté syrien, le départ d’Assad romprait potentiellement le lien Syrie-Iran, ainsi que l'unité autoritaire du régime nationaliste en place. Comme en Libye, la destitution du « tyran » rendrait le pays plus facilement manipulable par la sentinelle orientale de l’ONU qu’est la Ligue arabe, en le fragilisant politiquement et économiquement sous couvert d’instaurer une démocratie de façade.

Symétriquement, l’Iran esseulé comme jamais, radicaliserait sa doctrine chiite (de facto ou par un effet de loupe médiatique) à des fins défensives, justifiant des frappes israéliennes ciblées et préventives sur ses présumés sites de recherche nucléaire. Une opportunité d'autant plus facile à saisir que les couloirs aériens seraient dégagés au-dessus de la nouvelle Syrie "libre" et pacifiée.


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