lundi 19 novembre 2012

ÉLECTION DU PRÉSIDENT UMP : MOI J'AI DIT PRIMAIRE, COMME C'EST PRIMAIRE

Après s’être gaussée des irrégularités du congrès PS de Reims (2008) et avoir applaudi sportivement la primaire socialiste de l’an passé, l’UMP se devait d’être exemplaire dans l’élection de son président. "A droite aussi on peut être démocrate,et on va le montrer !", pensait-on, confiant. Trop confiant. Car les deux candidats en lice, Jean-François Copé et François Fillon, n’auront réussi qu’à se ridiculiser en revendiquant chacun précocement la victoire, le tout entre deux suspicions de fraude (Nice en particulier), qui s’évanouirent d’ailleurs comme par enchantement.

Copé casaque « décomplexée » fut le premier à grimper sur le podium, suivi de près par Fillon casaque « modérée ». Peut-être dopé aux pains au chocolat et visiblement fâché avec le protocole électoral, Jeff accomplit l’impensable : anticiper le verdict de la COCOE (non comestible, c'est la commission électorale qui est censée officialiser le résultat et recompter en cas de litige). Coup d'état ! Crime de lèse-légitimité ! Sortez le carton rouge, monsieur l'arbitre ! Le rejeton spirituel de Chirac et Sarkozy se révéla plus Bonaparte (voire Napoléon) que le président sortant, en s’autoproclamant vainqueur de l’élection au nez et à la barbe sidérés du camp Fillon.

Ses rivaux dénoncèrent à demi-mot une opération de communication pour ne pas dire de manipulation : "C'est comme si dans une élection présidentielle n'importe qui pouvait se déclarer vainqueur (...) Ce serait suspect", lança la porte-parole de campagne fillonniste, Valérie Pécresse, abasourdie et un brin énervée, en pleine joute technique avec le copéiste Franck Riester sur BFMTV. Mazerolle, malicieux, en profita pour tancer cette bande de cancres thermophiles : "La réforme scolaire est effectivement nécessaire, car à l'UMP vous ne savez pas compter !"

En résumé, une soirée d’embrouilles, de propos acides maugrées à droite,et encore à droite, ping-pong empoisonné entre les uns et les autres. Ridicule, pas sérieux, et surtout suicidaire pour un mouvement qui s’était déjà vu ravir tous les pouvoirs au Parlement et dans les régions. La gauche n'en demandait pas tant. Marine Le Pen non plus. A l'heure actuelle, le résultat n'est toujours pas connu, l'UMP possède donc deux présidents pour le prix d'un. Alors les gars, que se passe-t-il quand, en pleine guerre des chefs et des clans, deux partisans de la méthode Coué s'affrontent ? On tranche le noeud gordien par la méthode Couac ?

Pas encore élu, le nouveau président de l'UMP est déjà affaibli. On ne change pas une formule qui perd, finalement.

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