vendredi 8 avril 2011

BORLOO, NOUVEAU DISSIDENT DE L'UMP



Sarko lui avait pourtant fait des yeux doux jusqu'à la dernière minute, espérant qu'il resterait dans la famille présidentielle. Ses efforts auront été vains. En tranchant pour une grande famille centriste à l'approche de la présidentielle de 2012, le président du parti radical divise encore un peu plus l'UMP. Un parti majoritaire qui, de facto, ne l'est plus. Se dessine à droite, deux camps : celui des sarkozystes, celui des anti-sarkozystes. Si l'UMP n'implose pas d'ici mi-2012 et si Fillon reste dans le camp de Sarkozy, c'est que l'apocalypse aura déjà eu lieu... Comment l'UMP va-t-elle réagir à cette annonce ? Va-t-elle courir encore plus rapidement derrière les voix du FN, afin de consolider son principal pilier restant, le socle "droitier" ?

Dominique Reynié, le directeur général de la Fondation pour l'innovation politique, n'a pas exclu que cette division apparente au premier tour de la présidentielle n'engendre en réalité une recomposition implicite du ciment des centres et des droites qui forment l'UMP. Le but ? Diversifier l'offre électorale pour émietter les voix du FN et rediriger celles des abstentionnistes vers un parti modéré de centre-droit. Si l'hypothèse s'avérait exacte, cette stratégie de pseudo division constituerait un pari risqué pour l'UMP. Une issue binomiale sous forme de "quitte ou double", qui serait stérile pour la droite si les électeurs maintenaient leur clairvoyance au milieu de ce jeu politicien, et s'ils votaient pour le FN par adhésion plus que par sanction.

Autre finalité : endiguer au premier tour la captation par la gauche de certains déçus du sarkozysme séduits par le programme "ouvert" que le PS vient de présenter cette semaine, puis donner consigne de voter pour le candidat UMP au second tour. Interrogé par Léa Salamé (08/04/2011, Elysée 2012, i-télé), Patrick Devedjian (UMP) a exprimé ses craintes que le choix de Borloo ne déroule un boulevard royal pour la gauche en 2012, à la présidentielle comme aux législatives.

Jean-Louis Borloo a déjà ouvert la porte à Dominique de Villepin, histoire de ratisser un maximum sur l'aile droite. Souvenons-nous également que la chiraquienne Michèle Alliot-Marie, chassée comme une malpropre du gouvernement, n'a peut-être pas dit son dernier mot. Il ne manquerait plus qu'un poids lourd tel que l'hyper-ministre Jupé se fâche avec le boss et rejoigne la coalition de la "droite amère".

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