mardi 19 avril 2011

SARKOZY ET PME : PRIMES AUX SALARIÉS CONTRE EXONÉRATION DE CHARGES

Hors de question pour Nicolas Sarkozy de laisser écorner sa bonne intention de 2007, celle d'être "le président du pouvoir d'achat" !



Redonner du pouvoir d'achat aux français, en pleine inflation sur les matières premières et l'énergie, sans augmenter les salaires et ajouter de l'inflation à l'inflation. Faire plaisir aux ménages, sans trop fâcher les actionnaires et les patrons. Douloureux grand écart d'un gouvernement totalement dépassé par les évènements. Des propositions à la hâte, mesures inconséquentes, aucune estimation ou simulation pour vérifier la faisabilité, l'efficacité, le coût total. Des effets d'annonce et un rafistolage qui prouvent l'impuissance de nos dirigeants à résoudre les problèmes économiques et sociaux.

Le comble est que certains économistes traditionnellement libéraux avouent que le meilleur levier actuellement pour redresser l'économie resterait l'instrument fiscal et qu'un accroissement de l'imposition sur le capital financier et le patrimoine à des fins de redistribution serait le meilleur moyen de redonner rapidement du pouvoir d'achat à l'ensemble des français. Alors, quelle est l'option privilégiée par l'actuelle équipe gouvernante ?

Une redistribution, oui. Mais pas n'importe laquelle, car augmenter les impôts reviendrait à risquer une confusion avec la gauche et à valider l'un des projets du parti socialiste. Sarkozy suggère une prime universelle et obligatoire aux salaires. Les petites entreprises qui ne versent pas de dividendes bénéficieraient en contrepartie d'une exonération (partielle ou totale) des charges. On prend d'un côté, on redonne de l'autre, sans que la neutralité financière du procédé soit encore bien avérée et surtout sans neutralité sociale.

Cette forme de redistribution favoriserait ceux qui ont déjà la chance d'avoir un travail, au détriment de tous les autres (notamment les retraités, femmes au foyer, étudiants, demandeurs d'emplois, professions libérales et artisans), et à terme de la compétitivité de nos entreprises. En résumé : "échange solidarité et protection nationale contre pouvoir d'achat d'une minorité de français". A l'heure de son bilan, que restera-t-il ? "Le président du pouvoir d'achat" ou bien "le président des minorités" ?

Face à une possibilité de tsunami, il y a plusieurs stratégies de défense. Deux principales : soit on se dit "on verra bien ; on écopera le surplus d'eau, au cas par cas, le cas échéant", soit on se dit "construisons une digue suffisamment forte et haute plutôt que de pleurer et de râler ensuite devant l'ampleur du travail de reconstruction". Force est de constater que nos représentants, obstinément attachés à leur tradition de droite libérale, continuent de privilégier la première option, contre vents et marées. Jusqu'à quand, telle est la question.

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