jeudi 14 avril 2011

VILLEPIN PROMET 850 EUROS GARANTIS POUR CHAQUE CITOYEN : QUI DIT MIEUX

Ce mercredi 13 avril 2011, le leader de République Solidaire, présentait son projet politique pour l'élection présidentielle. Le préambule était du même acabit que la motivation officielle de candidature de Nicolas Hulot : le constat de l'échec des partis traditionnels comme justification de l'avènement d'une nouvelle vision politique.



Dominique de Villepin est dévoré depuis quelques années par une rancœur ardente envers son ancien ministre de l'Intérieur devenu chef de l'Etat. On le sait. En marge de l'affaire Clearstream, il a tenté dans son ouvrage "De l'esprit de cour" et dans l'actuelle présentation, de convaincre ses compatriotes de l'urgence d'un changement de paradigme républicain.

Que cela procède d'une attitude sincère ou d'un calcul, il n'en reste pas moins que l'ancien membre de l'UMP se décentre pour fustiger, au-delà de ses "alliés de trente ans", les politiques réduites à l'impuissance à force d'être rongées par les logiques court-termistes, électoralistes et partisanes. Après le "changement" souhaité par Martine Aubry, le "changement de cap" de Nicolas Hulot, voici venu un changement que Villepin désire bien plus vaste, l'annonce d'une nouvelle ère. Carrément. A l'écouter, on devine que le chiraquien veut dépasser l'actuelle Ve République, qui se serait pervertie en s'éloignant de ses principes originels, pour revenir à l'esprit premier de la Ve République.

En filigrane, il désire réincarner le souffle gaulliste en construisant une VIe République, telle une suite nécessaire, un rejeton légitime à l'œuvre du Général. La République de Charles de Gaulle était « Soso » : souveraine et solidaire. Elle a perdu l'essentiel de sa souveraineté, et est de moins en moins solidaire. Villepin reprend à son compte la priorité d'une nation plus solidaire et plus responsable ... mais aussi d'un autre « so » : solitaire. Son projet est en effet très ambitieux, et prévoit un immense chantier de réformes. On peut difficilement imaginer que l'ancien premier ministre soit prêt à accepter quelque compromission ou alliance avec les sarkozystes. Il s'agit de son bébé, d'un programme personnalisé et indissociable de son auteur.

Beaucoup de droits, beaucoup de devoirs, dans le cadre d'une "responsabilisation" et d'une "révolution citoyenne". Encore un an avant l'échéance électorale, on attend des précisions sur le financement global et le bouclage budgétaire de l'action politique que le "grand" Dominique compte engager.

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Une semaine après son annonce, la mesure-phare du fougueux Villepin fait toujours autant parler d'elle, avec une défiance sarcastique. Pour nombre d'observateurs, les 850 euros de revenu citoyen proposés par Villepin, font de lui un « Super Démagogue ». S'ils trouvent le principe attrayant, ils craignent également qu'à long terme il placerait notre pays sur une dynamique d'assistanat et de profonde régression économique. Car à moins qu'il ne s'agisse que d'une promesse, cet élément de programme risque en effet de décourager l'audace, l'esprit d'entreprendre ... et l'envie de se lever le matin.

"Irresponsable et dangereux !", selon Daubresse (UMP). On pourrait ajouter "Inconséquent". Cela appelle plusieurs questions, parmi lesquelles : n'est-ce pas une manière de pratiquer un populisme implicite, pour séduire le plus grand nombre d'électeurs, de gauche, de droite, et redonner ces voix ensuite à Nicolas Sarkozy ? N'est-ce pas également symptomatique d'un manque de solutions pour relancer l'économie durablement ?♦

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