lundi 19 septembre 2011

QUAND LA FUSÉE AUBRY N'ARRIVE PAS A LARGUER LES ÉTAGES DSK ET HOLLANDE

Objectif clairement affiché : l'Elysée en 2012. Etapes préparatoires : faire oublier DSK et doubler François Hollande dans les sondages... par tous les moyens.

DSK,Strauss-Kahn,PS,socialiste,Chazal,TF1,confession,Diallo,SinclairDimanche 18 septembre. Journal de 20h sur TF1. Un rendez-vous plus attendu et commenté que jamais avec la première intervention télévisée de Dominique Strauss-Kahn depuis son retour en France. Après que Claire Chazal ait interrogé l'ancien directeur du FMI sur ses démêlés judiciaires, elle ramena l'échange sur le terrain politique. En particulier sur la réalité du fameux pacte de non-agression mutuelle dit de Marrakech.

Et là, stupéfaction. Un cadeau empoisonné dont n'avait certes pas besoin une candidate qui peine à rattraper son retard dans les sondages vis-à-vis de François Hollande. Car tandis que Martine Aubry jouait, si ce n'est le démenti, du moins l'équivoque au début du mois dans l'émission "On n'est pas couché" sur France 2, DSK, lui, ne tergiversa pas : "Oui il y a eu pacte entre Martine Aubry et moi", affirma-t-il ce dimanche soir. Une incohérence ou une trahison (bilatérale ou non) qui risque de constituer un handicap supplémentaire dans la longue course vers l'Elysée, pensez-vous ? Presque. Ce serait en effet compter sans un deuxième étage susceptible d'obérer l'ascension politique de la maire de Lille.

Aubry,PS,socialiste,Grand Jury,Mougeotte,AphatieQuelques minutes avant l'intervention de DSK, Martine Aubry était l'invitée du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Questionnée légitimement sur le ressenti de sa performance suite au débat des primaires diffusé sur France 2 jeudi soir, elle répéta avec conviction "Mon adversaire n'est pas François Hollande mais Nicolas Sarkozy".

Jusque là, l'ordre et la paix prônés par Hollande semblaient respectés. Seulement, quelque chose sonnait faux, Martine Aubry paraissant gênée aux entournures par son nouvel habit de candidate à la primaire.

"Nous... pardon, je". La mue ne serait-elle pas totalement achevée, de sorte que le rôle de première secrétaire maître d'oeuvre du projet socialiste lui serait encore totalement chevillé au corps ? Non, il y avait autre chose. Comme le ton maternel et protecteur d'une femme rompue aux vicissitudes de la vie politique, qui souhaite endosser l'investiture suprême pour éviter à sa progéniture les mêmes désillusions et revers. Son argumentaire de campagne "J'ai de l'expérience [...]" était ce soir largement nuancé, contrebalancé par un "J'ai fait des erreurs" -- une amende honorable à la tonalité d'ailleurs étrangement proche de la contrition médiatisée de DSK.

Première charge du directeur du Figaro. A la question d'Etienne Mougeotte : "Qu'avez-vous de plus que François Hollande ?", Martine Aubry, sentant qu'elle ne pouvait plus se dérober, tomba finalement le masque, pourfendant dans la foulée et sa propre armure et la crédibité du favori PS.

C'est surtout par cette nouvelle rengaine chargée de sous-entendus "La politique c'est sérieux. Il faut de la clarté et de la cohérence" qu'est arrivé l'orage. On l'attendait. D'abord, une étincelle dans l'œil d'Aphatie lorsqu'Aubry critique ouvertement la proposition rivale de "contrat de génération". "Déjà expérimenté, ça ne marche pas", affirme-t-elle. Ira-t-elle jusqu'à oser un "Hollande est incompétent" ? L'aveu est quasiment là, à portée de questions. Opiniâtre et, flairant une nouvelle félonie au sein des caciques du parti, le journaliste de RTL explora donc plus avant cette nouvelle piste. Lâchez pas prise, "travaillez-la", les gars ! Entonnera-t-elle la réponse du berger à la bergère, assortie d'une claque verbale et d'un coup de pied au derrière si tonitruants que Ségolène Royal ferait office de tendre brebis en comparaison ? La réponse.
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Hollande une "girouette" donc ? Martine Aubry n'est guère pressée de le nier. Pas plus que de défendre ses qualités de présidentiable et d'opposant à l'actuel chef de l'Etat. Ferait-il un bon ou un mauvais président ? "C'est aux Français d'apprécier". Et enfin le coup de grâce : "Si François Hollande gagne la primaire, ce que je ne crois pas..." Alors, quel que soit le candidat qui sera désigné à la primaire socialiste, la présente archive permettra à tous les électeurs, de droite comme de gauche, de se souvenir des initimités réelles derrière les futures alliances de façade. Aubry et Hollande ne peuvent pas se blairer, cela est à présent démontré. Qu'ils prétendent pouvoir gouverner le pays ensemble, et ils ne feront qu'amuser la galerie et se décrédibiliser encore un peu plus.

Après les révélations de Bourgi la semaine dernière, la gauche opportune a fustigé "la culture de trahison" de la droite. L'ironie du sort lui rappelle aujourd'hui avec force que la trahison ne connaît ni frontière ni parti. Même les familles politiques qui se veulent soudées, s'assassinent parfois. Pour paraphraser Kissinger, "La politique n'a pas de principe, elle n'a que des intérêts"♦

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