dimanche 10 juillet 2011

SOMMÉE DE FUIR CE QU'ELLE FUT

Un glissement sémantique s’effectue imperceptiblement, interprétant de plus en plus l’égalité comme un nivèlement, un égalitarisme, et non plus seulement comme l’équité devant la loi ou la justice sociale. Ce refus de notre condition originelle, cette lutte contre l’état de nature ou contre la volonté divine, n’est pas "la faute à Rousseau" ni aux révolutionnaires, mais c’est une dérive que notre société a fini par produire et qui demain pourrait bien engendrer un chaos social.

politique,mœurs,société,égalité,féminisme,équité,liberté,machisme,mariage,homosexuel,gayNon, toutes nos différences ne sont pas relatives et réversibles. Pas plus qu’elles ne sont mauvaises en soi. Exception faite du plafond de verre, car effectivement il n’est ni logique ni juste que les femmes soient encore discriminées à l’embauche et moins rémunérées que les hommes à compétence égale. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si cette critique contre toute forme d’exploitation par le travail trouve son origine dans le marxisme, avant d’être féministe ; une filiation qui rappelle la prééminence du fait social sur le sociétal. Inverser les priorités, élever la revendication sociétale sur un pavois sous couvert de progrès lumineux, ça n’est pas entraver et ralentir la révolution communiste, ça n’est pas non plus l’amalgamer en s’autoproclamant “héraut de tous les opprimés”, c’est la transposer en faisant méticuleusement le lit du totalitarisme.
"— Tu vas être comme nous, oui ?!
— Non, je ne veux pas, je veux rester traditionnelle !
— Tu gênes notre cause, traîtresse, collabo !"
La liberté d’être autrui se retrouve alors, pauvre liberté chérie, prise en otage par un devoir insidieusement libellé "droit à l’égalité".

Un droit, parfaitement monsieur ! Tu en doutes ? Vilain réactionnaire ! Au pilori bien-pensant ! A l’instar de Gérard Bessette, qui claironnait haut et fier en 1962 dans Les Pédagogues :
"Les femmes jouent souvent en dehors du foyer un rôle utile. Toutefois, il ne faudrait pas, que sous prétexte d’une égalité d’ailleurs chimérique et contre-nature, elles s’immiscent partout à la place des hommes"
C’est vrai que cela fait mal à nos oreilles conditionnées par une autre rengaine, typiquement gauchisante. Vous vouliez de la trivialité ? Ca tombe bien, en voici ! D’abord, qu’un homme soit en moyenne plus fort physiquement qu’une femme, et que cela continue d’orienter les rapports sociaux entre eux, c’est un fait. Légiférer ne gommera pas les dissemblances biologiques. Essayer de réduire artificiellement toutes les différences entre hommes et femmes, aboutit à une perte de repères identitaires. Il est de connaissance commune que selon les psychanalystes, le désir refoulé de nombreuses femmes serait de s’approprier tous les symboles associés au pénis, à défaut de le posséder physiquement. Les hommes, pour continuer à exister face à des femmes qui leur disputent le territoire masculin barbelé, se défendent par l’outrance, souvent ridicule, de la survirilité machiste ou de la coquetterie.

politique,mœurs,société,transgenre,transsexuel,égalité,féminisme,équité,liberté,machisme,mariage,homosexuel,gayA la vérité, certaines idéologies de normalisation distillent un déni de réalité qui est aussi démagogique que pernicieux : “Tous égaux … tous pareils !” Si les hommes n’assument plus leur masculinité, et que les femmes veulent devenir des hommes, qui demain perpétuera l’espèce humaine ? Ce n’est pas du schématisme, mais du bon sens ; jusqu’à preuve du contraire, il n’y a que les femmes qui portent les enfants, leur donnent naissance et ont avec eux ce rapport privilégié, fondement de la socialisation primaire. La loi et les sciences auront beau s’amender, elles ne pourront pas modifier ce qui, dans la détermination naturelle, continue à régir l’essentiel de nos rapports humains.

De la même manière, d’aucuns souhaiteraient ignorer la spécificité de la libido masculine qui repose sur le sentiment de domination. Concrètement, un homme ne peut pas avoir d’érection pour une femme qui lui paraît supérieure physiquement, socialement, économiquement, intellectuellement, puisque il l’associe inconsciemment à une forme de perfection maternelle intouchable. Caricatural ? Non. Dur à entendre parce que froidement réaliste.

L’identité ne s’élabore pas dans l’égalité mais dans la conscience de l’unicité. Le progrès démocratique de nos sociétés, leur moteur, est d’ordre hégélien : c’est l’opposition. Qu’on cherche à la faire taire et elle renaît ailleurs, plus virulente que jamais. Notre nature, aiguillonnée par la culture occidentale individualiste, n’admet pas qu’on l’étouffe en la noyant dans la masse. Elle a besoin de se nourrir de différences : lorsque les différences fondamentales sont niées, une pléthore d’autres, plus futiles et superficielles, apparaît. Le credo égalitaire est l’une des plus dangereuses et captieuses utopies qui soient. Sa force de séduction est si grande que des foules entières la réclament encore, par la rue et par les urnes. Qui aura raison ? La majorité ou l’Histoire ?

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