mardi 31 mai 2011

"DIS PAPA, POURQUOI TU VOTES PAS POUR LE PS?"

J’imagine aisément la réponse. Un réquisitoire dont la forme contemporaine pourrait ressembler à cela :

asqs.jpg"Le socialisme est un mensonge qui a depuis longtemps tourné le dos à ses racines marxistes et révolutionnaires. Ce ne sont plus pour lui que de lointains souvenirs. Le socialisme moderne procède d’une orientation sociale-libérale, c’est-à-dire d’un accommodement, pour ne pas dire d’une soumission, de cette sensibilité traditionnelle de gauche aux règles libérales.

Le PS est le représentant de commerce de la mondialisation : ouverture des frontières, libre-circulation des marchandises, des personnes etc. Son objectif n’est pas de révolutionner le régime, mais de le réformer en douceur par la politique fiscale, la redistribution, et la régulation du libéralisme. Réguler le système pour mieux en faciliter l’application ; non pas le contrarier. A ce titre, le parti socialiste ne saurait appliquer l’ascenseur social et ne pourrait libérer les miséreux de leur condition. Là n’est pas son intérêt, puisque soustraire par quelque inspiration providentielle les êtres à la misère hypothéquerait ses chances d’être réélu, en lui ôtant l’objet même de son engagement.

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En outre, ses moyens d’action se limitent à prodiguer aux plus pauvres la béquille et les expédients prompts à leur faire supporter leur condition. Ici, le but n’est pas de guérir, mais de fournir des soins palliatifs, d’accompagner l’autre dans sa douleur avec commisération, puis de l’inciter à se résigner par le découragement. Le socialiste moderne n’entretient pas les pulsions révolutionnaires, mais ne les rejette pas explicitement. Il ménage l’ambiguïté pour mériter encore son titre d’homme de gauche et surtout pour mieux faire passer le breuvage faussement édulcoré et réellement amer de la mondialisation. En vérité, sa conception est celle d’une antinomie profonde entre la défense des classes populaires et celle de l’humanité dans son ensemble ; comme le disait Simone de Beauvoir dans Pyrrhus :
'On ne peut en se transcendant vers le prolétariat se transcender du même coup vers toute l’humanité, car la seule manière de se transcender vers lui, c’est de se transcender avec lui contre le reste de l’humanité.'
Servir sa nation, ça n’est pas monter une catégorie contre une autre. C’est aimer et reconnaître chaque composante de la société, sans chercher à privilégier l’une ou l’autre. Le populaire ou l’humain, il faut choisir. Il y a bien longtemps que j’ai choisi."

Au parti socialiste, dans sa dénomination actuelle ou bien dans une autre, de faire mentir cet électeur.

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