jeudi 10 mars 2011

LOPPSI 2 : UPPERCUT POUR SARKOZY ET LE GOUVERNEMENT !

Nouveau camouflet pour le chef de l'Etat avec cette censure par le Conseil Constitutionnel de 13 articles-clé (un record sous la Ve République) de la Loi d'Orientation et de Programmation pour la Performance sur la Sécurité Intérieure.


Audio : Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national du PS en charge des questions de sécurité (France-Info, 10/03/2011).

Parmi les dispositions invalidées qui avaient été défendues par Nicolas Sarkozy durant son discours de Grenoble (juillet 2010) et qu'il souhaitait ardemment inscrire dans son action présidentielle :

*extension des peines planchers aux mineurs,
*possibilité pour un procureur de convoquer directement un mineur devant le tribunal des enfants sans passer -par le juge des enfants,
*possibilité de punir pénalement un parent dont l'enfant n'aurait pas respecté une mesure imposée de couvre-feu,
*évacuation forcée de terrains occupés illégalement,
*possibilité pour les policiers municipaux de pouvoir effectuer des contrôles d'identité,
*vidéo-surveillance confiée à des sociétés privées.

Le président voulait prouver qu'il pouvait enfin appliquer ou faire appliquer ses promesses sécuritaires les plus fermes, histoire de se relancer dans la course pour 2012 et reconquérir d'anciens sympathisants passés au Front National. Son opération "je veux montrer que je ne suis pas un chiffe molle !" a échoué et il a dû s'incliner devant la volonté musclée des Sages.

Le Conseil Constitutionnel a condamné, en des termes d'une sévérité rare pour une telle autorité étatique, des dispositions qui faisaient trop pencher la balance de la justice vers la sécurité au détriment des droits de l'homme et des libertés individuelles. Autrement dit, en appliquant de telles mesures, l'exécutif serait devenu le principal criminel de la République, l'ennemi public n°1. Une énième marche arrière sur la thématique sécuritaire susceptible de gonfler encore le score de Marine Le Pen dans les sondages.

En pleine remise en question de l'intérêt d'un débat sur la laïcité, au lendemain du rejet de l'extension de la déchéance de nationalité, et le jour même où Kadhafi a menacé le président français de représailles à cause de son soutien aux rebelles, Nicolas Sarkozy et son équipe gouvernementale se retrouvent désavoués, sonnés et titubants sur le ring idéologique qui les avait légitimés en 2007. Ils devront avancer au ralenti avec une épine supplémentaire dans le pied... ou bien changer de cap, de moyens et de priorités. Une passe difficile à quatorze mois du scrutin présidentiel, et en pleine crise existentielle entre "la tentation extrême-droite" et "la modération centre-droite". Ce revers sonne-t-il le glas de la "Sarkozye" ? Il se rêvait un De Gaulle version modèle réduit. Il se retrouve finalement empêtré dans l'un de ses pires cauchemars : revenir sous la IVe République et n'être plus qu'un président-pantin, ligoté par le Parlement et le Conseil Constitutionnel, et ne pouvant qu'assister à sa propre impuissance face au blocage institutionnel. Le seul point commun qu'il pourrait encore partager avec le Général serait... un départ avant la fin de son mandat.

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