vendredi 10 juin 2011

TRIBUNES ET PAMPHLETS ANTI-FN : DES COPIES À REVOIR

Chaque période a ses modes. Après celle des frasques sexuelles de nos hommes politiques, voici qu’en plein bachot, certaines personnalités emboîtent le pas à leurs cadets pour se fendre de brûlots destinés à éclairer et avertir les consciences populaires d’une possible toxicité du vote FN. Sortez un quart de feuille ou plutôt une bonne centaine de pages, et lâchez-vous ! Les Indignés espagnols ont décidé la fin de leur mouvement, qu’à cela ne tienne ! Vous, responsables français, prenez le relais ! Indignez-vous à grands coups de “Au feu, au loup, au Front National !”

fn,national,pamphlet,politique,social,ps,socialiste,nkm,ump,droite,journaliste,critiques On crie oui, mais pas trop fort. Faudrait pas réveiller certains répulsions dormantes. On s’insurge juste assez pour tenter de reconquérir une partie des anciens électeurs de l’UMP, en instillant le doute et la peur dans les esprits — une arme qui a fait ses preuves — et en se positionnant comme pompiers responsables face aux dangereux incendiaires. Alors bien sûr tout cela est de bonne guerre ; il s’agit d’une contre-attaque politique et idéologique aux critiques souvent cinglantes de Marine Le Pen. “La caste se défend et s’affole”, ironise-t-elle. Mais au-delà des redondances (“son parti n’a pas changé … en grattant sous le vernis on retrouve les mêmes thématiques et idées que son père … la préférence nationale est contraire aux valeurs républicaines … leur programme économique c’est la ruine de la France”) dont la réappropriation par l’UMP frise au mieux la démagogie grotesque, au pire l’injonction paradoxale, la “caste” craint tellement de ne pas être reconduite en 2012, qu’elle omet quelques considérations macroéconomiques fondamentales.

“Les gens ne comprendraient pas. Évitez les étapes incertaines, les mécanismes seulement probables et les leviers instables. Allez à l’essentiel, parlez-leur de l’inflation, des taux d’intérêt, de leur pouvoir d’achat”, peut-on lire en creux. Les électeurs sont-ils irréfléchis ? Je ne le crois pas. Aveugles ? Encore moins. La critique du projet frontiste aura du mal à convaincre. Sa difficulté provient du fait qu’elle n’est pas actuellement en mesure de quantifier les conséquences possibles de la sortie de l’euro. Comment se comporteraient les marchés boursiers et financiers en cas d’anticipation de ce repli nationaliste et protectionniste ? Dans quel sens et avec quelle ampleur systémique réagiraient les volumes de change ? …

fn,national,pamphlet,politique,social,ps,socialiste,nkm,ump,droite,journaliste,critiquesEn réalité, le front anti-FN répond par une spéculation au “pari” de Marine que la France pourrait aller mieux en retrouvant sa souveraineté monétaire pleine et entière. Approchez mesdames et messieurs, le catch des droites va commencer ! “Conjecture contre conjecture !” C’était cela ou “Le concombre masqué contre la tomate juteuse !” Pas sûr qu’on y gagne au change … Dans l’affrontement dialectique, pour faire court, il y a juste une chose que l’UMP oublie parfois plus que le FN : nous évoluons en économie ouverte. En cas de sortie unilatérale de la France, les conditions de change réel ne seront pas 1 euro = 1FF mais pas davantage 1 euro = 6.56 FF (taux légal arrêté au moment de l’abandon du franc), puisque la zone euro bâtie sur les piliers allemands et français se disloquerait dès l’annonce de la sortie. A mon tour de prendre un pari : si la crise du système banque-assurance-réassurance que certains annoncent pour l’automne 2011 se produit, alors nous connaîtrons un printemps 2012 où les assauts européistes contre le FN seront devenus aussi caducs que l’euro♦

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