mercredi 11 mai 2011

REFORMES DU RSA ET DE L'ISF : LA LIAISON FATALE

Concrétisation de la réforme fiscale. L'ISF nouveau est arrivé. Un rappel qui risque de fâcher encore l'ensemble des classes populaires et moyennes. Dans les grandes lignes : les ménages dont le patrimoine est compris entre 800 000 et 1,3 millions d'euros se voient gracieusement exonérés d'impôt sur la fortune, par la conception présidentielle de l'équité et de la justice magnanime "Voilà pour mes vassaux ! -- Oh merci mon Roi, vous êtes grand Seigneur". Le prélèvement forfaitaire minimal ? Une "infime" saignée de 1 500 euros (et je ne reviens même pas sur l'entourloupe de l'arbitrage allègement de l'ISF contre suppression du bouclier fiscal, et la dépense fiscale qu'elle génère pour nos porte-monnaies).

Cette réforme de l'ISF ? Une honte absolue, une pure forfaiture. Le Parti communiste français dénonce "le cadeau fiscal du gouvernement aux assistés de l'ISF". Le gouvernement prétend chercher la justice sociale et permet aux plus grosses fortunes (on ne parle pas des "hauts revenus" du travail, mais bien de patrimoines financiers issus de la spéculation et de l'actionnariat) de continuer à s'enrichir. Il leur envoie même un signal positif "allez-y, enrichissez-vous sans travailler mais juste en spéculant et en exploitant ceux qui travaillent, on vous soutient et pendant ce temps on va culpabiliser les plus modestes et exiger d'eux 5h de service social en tentant de les persuader que c'est un 'dû'". Allo Spock, allo allo la Terre ?! On croît rêver.

Si le service social est un dû dès lors qu'on perçoit une rémunération qui ne provient pas de son travail, mais de la collectivité, alors qu'attend-on pour exiger de la quasi totalité des actionnaires un service social pour être juste envers la communauté des travailleurs qui les enrichit ?! Que les gens comprennent enfin que les "fortunes" de la finance ne sont pas "justifiées" par une contribution réelle, et qu'elles ne se font que par un effet de bulle spéculative et aux dépens de ceux qui bossent. Non seulement ils bossent pour entretenir les fortunes des actionnaires, des grands patrons et des rentiers, mais à présent on cherche à les culpabiliser en les accusant de ne pas se laisser exploiter suffisamment. Quelle est la prochaine étape ? Enchaîner les ouvriers et les employés et fouetter ceux qui refusent d'engraisser les vrais profiteurs du système qui sont les "amis" de la droite libérale ?!

300 000 foyers exonérés d'ISF... D'un côté, le gouvernement se livre à une bataille de marchands de tapis en affirmant qu'il n'y a pas suffisamment d'écart de rémunération entre les SMICards et les exclus du marché du travail, de l'autre il accentue lui-même l'écart entre les plus riches et les plus pauvres. Messieurs les ministres, vous avez ici la solution pour creuser davantage les écarts entre les premiers salaires et les allocations, et réduire dans le même temps le sentiment général d'injustice socioéconomique : plafonner l'intervalle entre les revenus les plus élevés et les plus faibles.

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