jeudi 24 mars 2011

MÉLENCHON SHOW : "MÊME UNE CHAISE BATTRAIT LE FN !"


Interview du co-président du parti de gauche par Pascale Clark (France Inter, 23/03/2011).

"Sensible et colérique à la fois", disait-on du Tigre, Georges Clémenceau. J'aurais aimé dire cela ici, mais après cet entretien radiophonique, d'autres termes m'apparaissent plus prégnants pour décrire le citoyen Mélenchon.

Rassembleur autoritaire, prêt à banqueter dans une orgie d'antithèses comprenant le parti de gauche, le parti communiste, le NPA, le PS et Europe Ecologie Les Verts, les enjoignant impérieusement de se désister afin supposément de "défendre la République" (gare aux réfractaires qui sortiraient du rang !), tel est le Jean-Luc Mélenchon de l'entre-deux tours des cantonales. L'appel à la collusion, au "cartel", n'est pas démocratique... sauf pour certains leaders de gauche, lorsqu'il s'agit de gagner des voix. Et lorsque la journaliste le pique sur l'éventuel soutien épineux et contradictoire du Front de gauche à DSK, l'homme se carapate pour ne pas avoir à révéler l'incohérence idéologique qu'il y a à ménager la chèvre néolibérale et le chou anticapitaliste, fusse au nom de valeurs communes "d'intérêt supérieur"...

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon paraît-il si sûr de lui ? Pour de multiples raisons, liées aux perspectives politiques et politiciennes, mais aussi parce que son disque dur est formaté selon l'organisation politique des débuts de la IIIe République. Et lorsqu'on se documente, on se sent effectivement vite absorbé par la lutte des classes et des intérêts entre les défenseurs de la république "le bloc des gauches" et les défenseurs de la monarchie et du bonapartisme qui siégeaient à droite, sur les bancs de l'Assemblée Nationale au XIXe siècle.

Mélenchon, persuadé que la République est en danger, sent ses références historiques et philosophiques enfin éveillées, réveillées par des circonstances contemporaines qui appelleraient une mobilisation républicaine contre "les adversaires de la République". Il se dit "ça y est ! Mon heure a sonné ! La vôtre aussi, c'est vrai, mes amis ! Nous allons enfin pouvoir nous venger de tous ceux qui nous ont opprimés !" Dans son élan aveugle, il oublie juste une chose, c'est que la gauche de la IIIe République n'a plus rien à voir avec celle d'aujourd'hui et qu'en outre il ne représente pas à lui seul les forces républicaines françaises.

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